Quatre aliments bons pour le moral

Œuf

L’œuf contient de la vitamine B12, qui fabrique la myéline, « la gaine qui protège les nerfs et optimise leur fonctionnement », lit-on dans Ces aliments qui rendent heureux. Les vitamines B6 et B9 de l’œuf « travaillent aussi à la santé du système nerveux ». Enfin, c’est l’aliment le plus riche en choline, essentiel à la formation du cerveau des nourrissons et à l’entretien des fonctions cérébrales de l’adulte.

Quatre aliments bons pour le moral

Tomate

La tomate contient du lycopène – un antioxydant – mais aussi de la vitamine B6 et du magnésium, « tous deux excellents régulateurs de stress », selon Ces aliments qui rendent heureux. Elle est aussi pourvue de fer et de tryptophane, « des alliés du cerveau qui lui permettent de réguler nos neurotransmetteurs comme la sérotonine, la dopamine, impliqués dans la dépression ».

Quatre aliments bons pour le moral

Sardine

Une étude réalisée sur cinq ans, publiée dans l’American Journal of Epidemiology, a montré que les femmes qui mangent du poisson plus de deux fois par semaine avaient 25 % moins de risque de faire une dépression que les autres. La sardine est riche en bons acides gras. Et les petits poissons sont moins pollués que les gros.

Quatre aliments bons pour le moral

Sarrasin

Ce n’est pas une céréale, mais une graine, qui contient du tryptophane, « l’acide animé du bonheur », selon Bernard Fontanille et Marie-Laurence Grézaud. C’est aussi une des meilleures sources en rutine, qu’on retrouve « dans de nombreuses plantes, dont le millepertuis, reconnu pour ses vertus antidépressives ».

LECTURE CES ALIMENTS QUI RENDENT HEUREUX

Manger pour être heureux

Betterave, lentilles, noix, chocolat, chou, cornichon, safran… Le DBernard Fontanille, urgentiste français qui parcourt le monde lors de missions médicales, a dressé une liste d’aliments qui ont un effet antidépresseur. Pour parler de Ces aliments qui rendent heureux, La Presse a joint le DFontanille sur son cellulaire, lors d’une balade en Provence.

Vous voulez offrir une « vraie solution de remplacement au discours alarmiste sur notre alimentation », comme l’écrit votre éditeur ?

Je ne prétends pas avoir de solution miraculeuse. Mais de toujours dire que ça ne va pas, c’est facile. L’idée, c’est de donner aux gens les clés pour se prendre en mains, et non pas paniquer devant la multitude de discours d’alarme. Tout ne va pas que mal, dans la vie.

Il est prouvé qu’il y a des aliments qui nous rendent heureux, au-delà du plaisir gustatif ?

L’idée de notre livre est née de quelques études, qui ne sont pas extrêmement nombreuses et qui sont assez récentes. Elles cherchent à comprendre comment, dans l’alimentation, il y a des substances, comme les tryptophanes et la tyrosine, qui sont en fait des précurseurs des neuromodulateurs qu’on a dans le cerveau. Pour fabriquer ces neurotransmetteurs, on a besoin des substances qu’on trouve dans l’alimentation. Si on ne va jamais les chercher, on peut être en carence. Les dépressions ont pour point commun la baisse de ces neurotransmetteurs cérébraux.

On sait aujourd’hui que dans l’alimentation, on trouve des substances qui non seulement fabriquent des muscles, de la graisse, du cholestérol et des cellules. Il y a aussi des éléments qui permettent de fabriquer ces neuromodulateurs.

Si on donne la préférence à certains aliments qui sont riches en ces précurseurs, on augmente par exemple le taux de la sérotonine, qui est le neurotransmetteur de la détente et de la bonne humeur. C’est un peu ce que font les antidépresseurs.

Pouvez-vous donner un exemple d’aliment bon pour le moral ?

La banane. C’est riche en tryptophane, un des précurseurs de la sérotonine, justement. Si on mange beaucoup de bananes, ce n’est pas pour autant qu’on ne sera pas dépressif. La dépression, c’est multifactoriel, évidemment. Mais on peut agir sur une de sescomposantes, en favorisant la production d’antidépresseurs naturels.

Faut-il éviter le sucre ? On peut avoir l’impression qu’il rend heureux.

Le sucre est le moteur de notre cerveau, donc complètement indispensable. Mais la surconsommation de sucre est un poison. Les sucres qu’on consomme dans les fruits et naturellement dans l’alimentation suffisent. Rajouter du sucre dans la nourriture, ça n’apporte rien de bon.

Il y a des études très intéressantes qui nous montrent que les mécanismes de l’addiction, que ce soit à la cocaïne ou à d’autres drogues puissantes, sont les mêmes que ceux qui rendent le sucre addictif. Il existe une addiction au sucre. Ce ne sont plus des comportements de plaisir, mais des mécanismes où on essaie de calmer le manque.

Les aliments qui paraissent un peu doudous, des refuges quand on ne va pas bien, ont tendance à augmenter l’état de mal-être. Comme l’alcool, qui ne calme pas du tout la dépression. Il l’aggrave.

Le bonheur est lié au contexte dans lequel on mange. Vous écrivez que les Français sont les champions du monde du temps passé à table, avec 130 minutes par jour. Les Nord-Américains devraient s’en inspirer ?

C’est vrai qu’en France, il y a des tas de familles qui passent des dimanches entiers, de midi à 17 h, ensemble à table. Ce sont des repas très longs, où on parle, où on écoute les autres, où on est en famille ou entre amis. Ça fait partie du lien social. Du bonheur d’exister.

Il y a les contraintes du monde moderne, mais on peut les contourner. C’est un effort qu’il faut faire. Il faut aller faire les courses, il faut choisir les produits pour faire plaisir aux autres, il faut apprendre à les cuisiner. Ça vaut vraiment le coup.

Note : Les réponses du DFontanille ont été éditées.

Ces aliments qui rendent heureux

Bernard Fontanille et Marie-Laurence Grézaud

Éditions Michel Lafon, 2016

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