Justice

Le maître d’un pitbull tueur écope de 54 jours de prison pour une arme prohibée

Le propriétaire du pitbull qui a tué Christiane Vadnais, il y a trois ans, dans l’est de Montréal, a été condamné hier à 54 jours de prison à purger la fin de semaine pour avoir possédé un coup-de-poing américain. Franklin Junior Frontal a « changé sa vie » au cours des dernières années, maintient son avocate.

« Je viens de loin, de très, très loin », a témoigné le Montréalais de 30 ans, hier, avant de recevoir sa peine de prison discontinue. Le jeune homme, qui accumule les délits mineurs depuis des années, a plaidé coupable hier à des accusations en lien avec la possession d’une arme prohibée, soit un coup-de-poing américain.

À la suite d’une histoire de rage au volant au début de janvier 2019, laquelle n’a pas fait l’objet d’accusations, les policiers ont trouvé l’arme prohibée dans des vêtements à la résidence de Franklin Junior Frontal. Une ordonnance du tribunal lui interdisait par ailleurs de posséder des armes pendant une période de 10 ans. Cette ordonnance sera maintenant perpétuelle.

Aucune accusation criminelle n’a été déposée contre Franklin Junior Frontal au sujet de la mort de Christiane Vadnais, à Pointe-aux-Trembles, en juin 2016. Le chien du jeune homme, un imposant pitbull du nom de Lucifer, avait été laissé seul au domicile de ses parents. Le molosse avait pratiquement dévoré la victime vivante.

Du « positif » dans sa vie

Franklin Junior Frontal a évoqué devant la cour ses problèmes d’alcool et son « tempérament imprévisible ». Il a expliqué se consacrer à ses études dans le milieu de la construction et travailler de 60 à 80 heures par semaine. « Il y a quelque chose de positif dans sa vie », a fait valoir Me Audrey Amzallag, avocate de la défense.

« Vous êtes jeune pour le nombre d’antécédents judiciaires », a relevé la juge Patricia Compagnone. Bien que la peine puisse sembler « clémente », elle est « adaptée » à sa situation, a conclu la juge en entérinant la suggestion commune de Me Amzallag et de la représentante du ministère public, Michèle Gravel-Turgeon.

En mars dernier, Franklin Junior Frontal a été condamné à faire 50 heures de travaux communautaires pour avoir omis de participer à une thérapie de gestion de la colère. Hier, il s’est plaint de manquer de temps pour remplir cette obligation en raison de son travail et de sa famille. « Comment tu veux que je fasse 50 heures de travaux ? », s’est-il questionné.

Il sera de retour en cour en septembre prochain à propos d’autres dossiers.

Actualités

Un contrat de 500 millions au chantier Davie

Ottawa — Le gouvernement libéral annoncera aujourd’hui l’attribution d’un contrat de 500 millions au chantier maritime Davie pour l’entretien de frégates, a confirmé à La Presse une source fédérale proche du dossier.

Le ministre Jean-Yves Duclos, élu de la région de Québec, sera à Lévis pour dévoiler le détail des travaux qui seront confiés à l’entreprise, qui devraient s’amorcer en 2020, s’échelonner sur cinq ans et créer 400 emplois.

Il s’agit d’un contrat initial, et la Davie pourra ensuite recevoir au minimum 2 milliards de dollars en contrats d’entretien, jusqu’à ce que les trois frégates arrivent à leur fin de vie, soit dans les années 2040, a ajouté cette même source fédérale.

L’annonce, qui a d’abord été rapportée par le quotidien The Globe and Mail, survient près de trois mois avant l’élection fédérale. Au chantier naval, toutefois, on affirme que les libéraux planchent là-dessus depuis un moment.

« On est dans un timing particulier, mais je peux vous dire que ça fait des mois qu’on travaille là-dessus », a assuré en entrevue téléphonique Frédérik Boisvert, vice-président aux affaires publiques de l’entreprise.

« Je vais laisser le ministre Duclos donner le détail de l’annonce, mais je peux dire que ça confirme la renaissance du chantier Davie. Ce contrat très structurant nous donne les moyens de nos ambitions », a-t-il ajouté.

BIENTÔT PARTENAIRE DE LA STRATÉGIE

Dans les prochaines semaines, le gouvernement devrait aussi confirmer que le chantier de Lévis deviendra le troisième acteur de la Stratégie nationale de construction navale, avec Irving, d’Halifax, et Seaspan, de Vancouver.

« La Davie est très bien positionnée pour devenir ce troisième partenaire », a indiqué une source à La Presse. Le constructeur québécois a toujours contesté son exclusion de ce programme, dont font partie ses deux rivaux depuis 2011.

En mai dernier, le chantier québécois avait dû se contenter d’un rôle de soutien quand le gouvernement a annoncé un investissement de près de 16 milliards pour renouveler la flotte de la Garde côtière canadienne.

« L’ajout d’un troisième chantier naval représente une vraie opportunité pour la Davie. On a hâte de voir leur soumission pour se qualifier », avait alors lancé le premier ministre Justin Trudeau.

En même temps que le ministre Duclos fera son annonce du côté de Lévis, à 12 h 15, sa collègue Carla Qualtrough sera au chantier Seaspan, en Colombie-Britannique, afin de livrer des nouvelles similaires, et une autre doit avoir lieu la semaine prochaine chez Irving, en Nouvelle-Écosse.

ÉTUDE

Les réseaux sociaux et la télévision seraient liés à la dépression chez les adolescents

Passer plus de temps sur les réseaux sociaux ou à regarder la télévision serait lié à une augmentation de la dépression chez les adolescents, constatent des chercheurs du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine.

Dans leur recherche, Patricia Conrod, professeure de psychiatrie à l’Université de Montréal (UdeM) et au CHU Sainte-Justine, et Elroy Boers, chercheur postdoctoral au département de psychiatrie de l’UdeM, ont étudié quatre types d’activités sur écran : les réseaux sociaux, la télévision, les jeux vidéo et la navigation sur l’ordinateur. Les résultats montrent que ce n’est pas le temps passé devant l’écran qui augmente la dépression. En effet, les jeux vidéo et la navigation sur l’internet ne seraient pas des activités liées à une augmentation des cas de dépression à l’adolescence, contrairement aux réseaux sociaux et à la télévision.

L’étude, publiée dans la revue scientifique JAMA Pediatrics, regroupe les données de 3826 adolescents canadiens de 12 à 16 ans. Durant quatre ans, ces jeunes devaient évaluer leur temps passé devant l’écran pour chacun des quatre types d’activités. Ils devaient aussi remplir des questionnaires concernant divers symptômes dépressifs, comme les pensées suicidaires, la tristesse et le désespoir.

L’analyse des données de ces adolescents démontre un effet linéaire. « S’il y avait une augmentation de l’usage, on voyait une augmentation des symptômes de dépression, alors que s’il y avait une diminution de l’usage, on notait une réduction des symptômes », rapporte Patricia Conrod.

Estime de soi et chambre d’écho

Dans leur étude, les chercheurs ont mis à l’épreuve trois hypothèses pour expliquer le lien avec la dépression. La première considérait l’effet de la réduction des activités physiques due au temps passé devant l’écran, mais les résultats n’appuyaient pas cette hypothèse. Les données indiquaient davantage un lien avec la deuxième hypothèse : la diminution de l’estime de soi. « Ce qui est particulier dans le cas de la télévision et des réseaux sociaux, c’est que les jeunes partagent et regardent du contenu qui implique d’autres jeunes qui sont dans des situations plus favorables que la leur. Plus ils passent de temps devant ces deux types de plateformes, plus leur estime de soi diminue. Ça pourrait expliquer la relation entre ces deux types de plateformes et les symptômes de dépression », avance la professeure.

Les résultats de l’étude montrent aussi que les réseaux sociaux pourraient augmenter les symptômes de dépression chez ceux qui en souffrent déjà. Ces observations indiquent un lien avec la troisième hypothèse, celle des « spirales qui se renforcent ». « On pense que c’est lié au fait que les algorithmes des réseaux sociaux présentent du contenu en lien avec votre comportement. Le contenu que vous choisissez influencera le contenu qui vous sera envoyé par la suite. Cet aspect des réseaux sociaux renforcera le risque chez les jeunes », analyse Patricia Conrod.

La professeure espère que les résultats pourront aider à prévenir la dépression.

« On pourrait aider les jeunes à mieux comprendre l’incidence potentielle des types de contenus sur leur santé mentale et leur estime de soi, ou les aider à avoir une perspective plus équilibrée sur les images et le contenu présenté. »

Prison pour migrants

Le constructeur mis en garde par des opposants

L’entrepreneur qui bâtira la nouvelle prison pour migrants à Laval devra « faire face à la résistance », a assuré une coalition de groupes de gauche, hier, alors qu’une vague d’attaques frappe les entreprises impliquées dans le projet.

Tisseur, de Val-David, a récemment obtenu le contrat de 50 millions. Le nouveau bâtiment accueillera les étrangers qui risquent de disparaître dans la nature avant leur expulsion. La prison actuelle est vétuste.

Tisseur rejoint ainsi le cabinet d’architectes Lemay et l’excavateur Loiselle parmi les entrepreneurs de l’Agence des services frontaliers du Canada – et du même coup parmi les cibles de militants anarchistes opposés au projet. Depuis un an, ceux-ci ont notamment fracassé des vitrines d’entreprises impliquées, posé des bombes fumigènes et couvert une devanture de peinture. Le mois dernier, la voiture personnelle d’un architecte a été incendiée devant son domicile, marquant un sommet dans l’intensité des attaques.

« Pas un projet comme les autres »

Hier matin, une coalition opposée à la construction de la prison a pris la parole devant le site du futur chantier, à l’invitation de Solidarité sans frontières. Ce groupe affirme n’avoir rien à voir avec les attaques, mais refuse de les condamner.

La construction de cette prison, « ce n’est pas un projet comme les autres », a fait valoir Amy Darwish, porte-parole du groupe. « En acceptant ce projet, [les entreprises] deviennent complices de la violence du système de détention », ce qui les obligera à « faire face à la résistance ».

Tisseur n’a pas rappelé La Presse.

Quant aux attaques contre les entreprises impliquées, « il faut comprendre le contexte dans lequel ces choses arrivent, a relativisé Mme Darwish. Les gens emploient une diversité de tactiques pour mettre de la pression sur le gouvernement et sur les entreprises qui peuvent profiter de la détention. » Ces tactiques sont-elles efficaces ? « Je ne me positionnerai pas là-dessus, mais c’est sûr qu’il y a eu d’énormes retards jusqu’à maintenant dans la construction », a-t-elle dit.

May Chiu, de l’Association des juristes progressistes, a expliqué qu’à son avis l’incendie d’une voiture dans un quartier résidentiel, « ça ne devrait pas arriver ».

Témoignage d’un ex-détenu

Carmelo Monge, porte-parole du groupe Mexicain.e.s uni.e.s pour la régularisation, a témoigné de la dureté des conditions de vie dans un tel centre de détention. Lui-même y a séjourné, il y a quelques années.

« Il y a vraiment de la souffrance, notamment psychologique, a-t-il témoigné. Les jeunes souffrent vraiment, surtout les enfants. Ils absorbent tout : la colère, la tristesse, la souffrance. »

Le gouvernement fédéral a fait valoir que le nouveau bâtiment offrirait des conditions de vie plus acceptables aux étrangers qui y sont détenus, notamment aux mineurs. Les groupes qui s’étaient déplacés hier à Laval ont toutefois affirmé qu’Ottawa devrait simplement arrêter d’emprisonner les migrants.

MONTRÉAL

Un adolescent meurt après avoir été repêché du fleuve 

Un adolescent de 17 ans a perdu la vie avoir été repêché du fleuve Saint-Laurent, hier, dans l’est de Montréal. La victime se trouvait avec trois autres jeunes baigneurs, âgés de 13 à 17 ans, dans ce secteur de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, a indiqué Matthew Griffith, du Service de sécurité incendie de Montréal. Un passant a appelé le 911, car il voyait qu’un des jeunes était en difficulté, a précisé M. Griffith. Le porte-parole a indiqué qu’il y avait à cet endroit un « petit quai destiné aux embarcations de plaisance ». L’appel d’urgence a été fait en après-midi. Munis d’une embarcation, les pompiers ont rapidement sorti le jeune de l’eau, et des manœuvres de sauvetage ont été faites sur place. La police de Montréal a confirmé la mort de l’adolescent à l’hôpital en fin de soirée. L’enquête sera transférée au bureau du coroner. 

— La Presse canadienne

DISPARITION DU PDG DE SAVOURA

Une patrouille ratisse le réservoir Mitchinamecus

Une patrouille nautique a été déployée dans le réservoir Mitchinamecus pour permettre de retrouver l’hélicoptère qui transportait Stéphane Roy, PDG de Savoura, et son fils, disparus mercredi dernier dans les Hautes-Laurentides. Les embarcations munies de dispositifs de signalisation sonore sillonnent la zone ciblée du cours d’eau, d’une superficie de 2 km sur 7 km. Cette zone est située en eau très profonde, ce qui nécessite la présence de la patrouille nautique, selon Hélène Nepton, porte-parole de la Sûreté du Québec. « En ce moment, on est encore en train d’enquêter sur toutes les pistes possibles », a dit à La Presse Nora Amrane, officier des affaires publiques pour le directorat des affaires pour les forces aériennes. « Le territoire a été réduit hier de 44 %. On parle donc de 12 700 km2 à arpenter. » Un faible signal en provenance du cellulaire de Stéphane Roy aurait été émis.

— Mayssa Ferah, La Presse

actualités

Une survivante de Polytechnique claque la porte du comité sur les armes à feu

La survivante de la fusillade à Polytechnique Nathalie Provost a claqué la porte du Comité consultatif canadien sur les armes à feu (CCCAF), se disant fortement déçue de l’incapacité du gouvernement libéral à s’attaquer aux fusils d’assaut. « J’ai le sentiment d’avoir été utilisée en tant que caution morale à l’inaction (ou le peu d’action) du gouvernement libéral sur la question du contrôle des armes. C’est donc pour me soustraire à cette apparente instrumentalisation que je vous annonce ma démission du CCCAF à compter d’aujourd’hui même », a-t-elle écrit dans sa lettre de démission, que La Presse canadienne a obtenue. Mme Provost, qui a été atteinte par balle quatre fois lors de la fusillade à l’établissement montréalais en 1989, a siégé au comité pendant plus de deux ans. Dans sa lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau et aux ministres Ralph Goodale et Bill Blair, elle accuse le gouvernement d’avoir ignoré systématiquement sa demande de refonte du système de classification des armes à feu.

— La Presse canadienne

Vague de chaleur dans l’Arctique

21 °C

Des climatologues concentrent actuellement leur attention sur la communauté « au nord du nord » de la planète, qui connaît cet été une vague de chaleur sans précédent. Environnement Canada a confirmé que la station Alert de l’armée canadienne, à l’extrême nord du Nunavut, avait enregistré dimanche une température record de 21 °C. Et hier, les membres du poste d’écoute militaire au sommet de l’île d’Ellesmere bénéficiaient à midi d’un très inhabituel 20 °C – le mercure est même monté un peu en après-midi. En fait, des deux derniers jours, il faisait plus chaud à la station Alert qu’à Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique, réputée pour son climat doux et tempéré. Dave Phillips, climatologue en chef à Environnement Canada, soutient qu’une telle vague de chaleur au sommet du monde équivaut en fait à un mercure de 42 °C le jour à Toronto. « On n’a jamais vu ça. »

— La Presse canadienne

Missions Apollo

Dans un article publié samedi dernier traitant des pattes des modules lunaires des missions Apollo fabriquées au Québec, nous écrivions que les missions Apollo 9 et 10 étaient inhabitées. Il aurait fallu écrire que ce sont les modules lunaires qui n’étaient pas habités, ces missions comptant bel et bien des astronautes.

Dans le même dossier, nous avons aussi écrit que l’astronaute américain Charles Duke devait participer à la mission Apollo 13, mais qu’il avait attrapé la rubéole et n’avait pu partir. Charles Duke a bel et bien attrapé la rubéole, mais il faisait partie de l’équipage de réserve d’Apollo 13. C’est son collègue Ken Mattingly qui n’a pu partir parce qu’il avait été en contact avec Duke. Nos excuses.

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