Inondations à Sainte-Marthe-sur-le-Lac

La propriétaire d’une résidence pour personnes âgées poursuit la Ville et Québec

La Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et le gouvernement du Québec sont poursuivis par la propriétaire du Manoir du Lac, une résidence pour personnes âgées de plus de 25 chambres, en raison de la gestion « fautive » de la digue visant à prévenir les inondations dans le secteur, à la suite des inondations dévastatrices du printemps dernier. La somme demandée excède le million et demi de dollars.

Céline Rhéaume, propriétaire du Manoir du Lac, soutient que l’inondation a causé des dommages substantiels à l’actif principal de son entreprise, soit la bâtisse elle-même. Ces dommages seraient tels qu’il reste encore à déterminer si l’édifice, situé sur la 17e Avenue à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, est une « perte totale » ou s’il pourrait être sauvé par des travaux majeurs.

Sonia Paulus, mairesse de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, a indiqué de son côté que la poursuite serait traitée par la Mutuelle des municipalités, qui prend généralement en charge les dossiers dans ces situations. La Mutuelle des municipalités assure plus de 80 % des municipalités au Québec. La mairesse n’a pas voulu commenter davantage la poursuite.

Sauf pour un instant le jour de l’inondation, c’est près de trois semaines qu’a dû attendre Mme Rhéaume avant de revenir sur les lieux, où elle a pu constater l’ampleur des dégâts. Les biens meubles au sous-sol et au rez-de-chaussée ont été détruits, tandis que de « grandes fissures » ont été relevées au niveau des fondations, selon un rapport préliminaire des coûts du ministère de la Sécurité publique.

Des dommages prévisibles ?

Dans le document de poursuite, que La Presse a obtenu, Mme Rhéaume reproche notamment à la Ville d’avoir négligé d’entreprendre des travaux de réfection de la digue, malgré la fragilisation de celle-ci lors des crues importantes de 2009 et de 2017. La Ville a préféré installer 65 000 sacs de sable pour rehausser le niveau de la digue.

Préparée par l’avocat Sébastien Tisserand, du cabinet Joli-Coeur Lacasse, la poursuite avance que la Ville et Québec avaient toutes les informations requises pour procéder aux travaux nécessaires.

« D’une part, la crue de 2019, récurrente depuis au moins 2009, 2011 et 2017, était un phénomène prévisible qui aurait dû être traité à titre préventif par les défendeurs avec les mesures de précaution nécessaires, est-il écrit. D’autre part, la rupture de la Digue, endommagée et fragilisée avant l’inondation, notamment par les crues de 2009 et de 2017, était également prévisible et il ne peut s’agir d’un accident. »

« Les dommages subis par [Mme Rhéaume et son entreprise] sont la conséquence d’omissions opérationnelles et du non-respect du principe de précaution par les défendeurs », conclut-on.

Le Manoir du Lac est situé aux abords du lac des Deux-Montagnes, où se trouve une partie de la digue servant à protéger les bâtiments des inondations provoquées par un débordement du lit du lac.

Déménagement forcé d’aînés à Saint-Hyacinthe

« Ça n’a pas de bon sens ! », lance Marguerite Blais

Québec — La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, est catastrophée par le sort des personnes âgées forcées de quitter leur logement afin de faire place à un projet immobilier pour personnes plus aisées à Saint-Hyacinthe. Sa collègue des Affaires municipales, Andrée Laforest, demande à la Ville de leur venir en aide, tout en disant que celle-ci « n’est pas fautive ».

Une vingtaine de locataires de la rue Saint-François doivent se trouver un nouveau toit pour permettre la construction d’une résidence de luxe de huit étages pour « aînés actifs », un projet de 35 millions de dollars du Groupe Sélection, a relaté La Presse hier.

L’entreprise a proposé à un locataire de déménager dans une autre ville et de payer un loyer deux fois plus élevé qu’à l’heure actuelle, soit 1200 $ par mois. Un autre s’est fait offrir trois logements plus chers et plus vétustes que le sien.

« Ça n’a pas de bon sens ! », a lancé Marguerite Blais lors d’un entretien hier. « Moi, ce n’est pas le modèle de développement que je préconise. »

Elle a rappelé que le gouvernement a développé dans les dernières années la certification « Municipalité amie des aînés » justement pour faire en sorte que les villes permettent aux personnes âgées de vivre le plus longtemps possible dans leur milieu.

« Je considère que la municipalité a une responsabilité de faire en sorte de développer des services pour ces locataires », a-t-elle affirmé. Elle a suggéré que la Ville crée un OSBL d’habitation pour offrir des logements abordables.

Rappelons que le maire Claude Corbeil a dit à La Presse que « c’est au promoteur [de] trouver des logements pour ces gens-là ».

La Ville « n’est pas fautive »

De son côté, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, demande à la Ville de travailler avec l’Office municipal d’habitation pour reloger les locataires. « On ne peut pas leur offrir des logements à 1300-1400 $ s’ils ne peuvent pas les payer », a-t-elle affirmé.

Elle considère toutefois que la Ville « n’est pas fautive » et qu’elle « est en droit de faire ce qu’elle fait » avec ce développement immobilier. « Ils ont le règlement [pour faire la] démolition, on l’a vérifié », a-t-elle dit.

Réseau express métropolitain

Un concours pour baptiser le tunnelier

Arrivé des États-Unis en pièces détachées à bord d’une soixantaine de camions, l’impressionnant tunnelier qui doit creuser le tunnel de 3,5 kilomètres du REM entre le Technoparc et l’aéroport Trudeau se cherche un prénom.

Les responsables du futur Réseau express métropolitain (REM) annonceront aujourd’hui un concours pour baptiser le monstre d’acier qui s’étend sur 100 mètres de long, et qui est capable d’abattre le roc et de poser par lui-même le revêtement du tunnel. « C’est une tradition dans le domaine de la construction : donner un nom à ces machines impressionnantes », explique la porte-parole Emmanuelle Rouillard-Moreau.

Le public a jusqu’au 4 novembre pour suggérer un nom à cette usine mobile, sur le site web du REM ainsi que sur sa page Facebook. « La personne ayant proposé le nom gagnant participera à une visite de chantier et au dévoilement du nom du tunnelier en décembre », annonce Mme Rouillard-Moreau.

Un nom féminin

Tradition et superstition obligent, le nom doit obligatoirement être féminin. Les tunneliers sont placés sous la protection de sainte Barbe, patronne protectrice des mineurs et des travailleurs en sous-sol.

Les ouvriers du REM ont déjà baptisé « Marie » et « Anne » les deux « poutres de lancement » qui assemblent la structure aérienne de l’ouvrage dans l’ouest de l’île de Montréal.

Le forage du tunnel devrait commencer au cours des prochains mois. Les ouvriers doivent d’abord terminer son assemblage et réaliser quelques tests techniques. L’appareil, qui avance de lui-même à mesure que le forage progresse, est muni de plusieurs machines spécialisées, d’un tapis roulant et d’une cabine de pilotage à l’intérieur de laquelle s’affaireront une dizaine de travailleurs.

Technologie

Détecter l’anorexie grâce à l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle ne sert pas qu’à vous proposer de nouvelles séries sur Netflix. Des chercheurs de Concordia ont montré qu’elle peut être utilisée pour déceler l’anorexie chez les internautes qui publient des messages sur les réseaux sociaux.

« On pense que des systèmes pourraient éventuellement surveiller ce qui se dit sur les réseaux sociaux et avertir une personne qui souffre d’anorexie, peut-être sans le savoir, et la [diriger vers] des professionnels », dit Leila Kosseim, professeure au Laboratoire de linguistique computationnelle à l’Université Concordia.

Avec ses étudiants Elham Mohammadi et Hessam Amini, l’experte a participé à une compétition organisée par le Conference and Labs of the Evaluation Forum, en Suisse, et réunissant une dizaine d’équipes internationales. L’équipe montréalaise a d’abord dû entraîner son système basé sur des algorithmes d’apprentissage profond.

Pour ça, elle a utilisé des messages publiés par 815 utilisateurs sur le site de communautés virtuelles Reddit. On savait que certains d’entre eux souffraient d’anorexie parce qu’ils l’avaient déclaré eux-mêmes. En analysant le langage utilisé, autant les mots que les émoticônes, le système tentait de deviner si les messages avaient été publiés par une personne anorexique.

Pendant cette phase, les chercheurs ont indiqué aux algorithmes s’ils visaient juste ou non – un processus appelé « entraînement dirigé ». Puis l’heure de vérité a sonné. Pendant la compétition, les organisateurs ont présenté une série de messages publiés sur Reddit par un même internaute en ordre chronologique. L’algorithme devait trancher si cette personne souffrait d’anorexie ou non.

Équilibre à atteindre

« L’idée est non seulement de détecter le problème d’anorexie, mais de le faire de façon précoce. Il y a un équilibre à atteindre entre la précision et la rapidité », explique Leila Kosseim. L’équipe de Concordia a justement obtenu la première place pour l’atteinte de cet équilibre. La rapidité de détection peut être cruciale quand on tente de détecter des problèmes comme les idées suicidaires ou la cyberintimidation, par exemple.

Étonnamment, on ignore quels indices exacts le modèle utilise pour déceler l’anorexie. « On a un gros problème de boîte noire, commente Leila Kosseim. Je peux vous montrer les mathématiques qui expliquent comment le modèle apprend, mais je ne peux pas vous montrer un message et vous dire pourquoi le système l’a déclaré comme provenant d’une personne anorexique. Ce problème d’explication qu’on a avec les modèles d’apprentissage profond est un problème de recherche en soi. »

Les chercheurs précisent qu’un tel système ne remplacerait pas l’évaluation par un professionnel de la santé mentale et qu’il pourrait soulever des enjeux de vie privée. Qui faudrait-il aviser en cas de problème détecté, et faudrait-il obtenir le consentement préalable de la personne concernée ? Leila Kosseim affirme que ces questions dépassent son expertise.

« Avec le volume d’interactions en ligne, repérer les billets dont le propos laisse présumer une anorexie est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, dit-elle. Pour un humain, c’est impossible d’en assurer une surveillance constante. Mais une machine pourrait repérer ces aiguilles. »

Parti libéral du Québec

Gertrude Bourdon : « J’ai changé »

Gertrude Bourdon dit avoir « changé » et elle a bon espoir qu’elle saura cette fois « gagner le cœur » des électeurs de Jean-Talon. Le Parti libéral a confirmé le secret le moins bien gardé de la capitale, hier, en annonçant que l’ancienne gestionnaire d’hôpital portera ses couleurs lors de l’élection partielle du 2 décembre. Il s’agit de sa deuxième tentative de se faire élire sous la bannière libérale. L’an dernier, elle a mordu la poussière dans Jean-Lesage au terme d’une campagne difficile. Elle a essuyé plusieurs critiques pour avoir tenu des discussions avancées avec la Coalition avenir Québec avant de rejoindre le Parti libéral. Elle se dit maintenant prête pour un deuxième essai en politique. « J’ai eu une belle année pour réfléchir à comment j’avais vécu ça, a dit Mme Bourdon. Et la leçon que j’ai tirée, c’est que je n’ai pas su m’adresser au cœur des électeurs, m’adresser à eux, comme personnes, comme citoyens, comme électeurs. » Depuis sa création en 1966, la circonscription de Jean-Talon a toujours été représentée par le Parti libéral. Sébastien Proulx avait réussi à la conserver lors des élections de l’an dernier, mais il a démissionné pour accepter un poste chez Desjardins. — Martin Croteau, La Presse

Propos polémiques sur l’Islam

L’Université Laval se dissocie d’un donateur

L’Université Laval a décidé de rompre le partenariat qui l’unissait à Reynald Du Berger, ex-professeur de géologie devenu collaborateur à Radio X et défenseur de thèses climatosceptiques. La fondation de l’université a aboli la nouvelle bourse d’études en géologie et génie géologique qui portait le nom de cet ancien professeur de l’Université du Québec à Chicoutimi. « Après avoir été informés de vos prises de position publiques [...], nous sommes contraints de mettre fin à notre partenariat en ce qui a trait à l’offre de la bourse d’études », écrit la PDG par intérim de la Fondation de l’Université Laval, France Croteau, qui n’explique pas précisément les positions qui sont reprochées à M. Du Berger. À la radio, il a déclaré le 12 octobre : « Il n’y a pas d’Islam radical, il n’y a pas d’Islam modéré, il y a un seul Islam qui ordonne […] à tous les musulmans d’exterminer, par égorgement de préférence, tous ceux qui ne veulent pas adhérer à la doctrine de l’Islam. » 

— Gabriel Béland, La Presse

enquête Mâchurer

Arcand ne sait pas si le PLQ a payé l’hypothèque de Charest

Le chef du Parti libéral, Pierre Arcand, a dit n’avoir « aucune idée » si sa formation politique a payé l’hypothèque de Jean Charest. Selon des informations publiées par Québecor, le PLQ aurait payé en partie la maison que son ancien chef a achetée à Westmount. C’était avant que le parti lui verse un salaire annuel de 75 000 $, qui s’ajoutait à sa rémunération publique. M. Arcand a rappelé que l’enquête Mâchurer se penche depuis plusieurs années sur le financement de son parti. « Tout ce que je souhaite, c’est que les enquêtes finissent par aboutir », a-t-il dit. François Legault a pour sa part invité l’UPAC à prévenir la population lorsque ses enquêtes sur l’ère Charest seront terminées. « Je n’ai pas le droit de dire à l’UPAC quoi faire, a dit le premier ministre. Mais moi, comme tous les citoyens, je souhaiterais que cette enquête-là se conclue le plus rapidement possible. »

— Martin Croteau, La Presse

Quebec Community Groups Network

Legault nie vouloir déstabiliser le groupe anglophone

François Legault a catégoriquement nié hier que son gouvernement tentait d’affaiblir le plus important groupe anglophone du Québec. « C’est faux, complètement faux », a affirmé le premier ministre. Aux prises avec une importante crise interne, le Quebec Community Groups Network (QCGN) a accusé lundi le gouvernement caquiste de mener une campagne « clandestine » pour le « déstabiliser ». Depuis une semaine, 10 des 60 groupes communautaires qui y étaient affiliés ont claqué la porte. Surtout établis à Québec et en région, ils accusent la direction d’être trop montréalo-centriste et d’adopter un ton trop combatif à l’égard de Québec. M. Legault s’est bien gardé de commenter la situation interne du QCGN. Il souhaite toujours travailler avec cet organisme, même s’il ira aussi à la rencontre des groupes désaffiliés. « Il y a des organismes qui préfèrent maintenant transiger directement avec le gouvernement plutôt que d’être représentés par le groupe de groupes, qui est QCGN, a dit M. Legault. C’est leur choix, je n’ai pas à intervenir sur comment ils veulent être représentés. »

— Martin Croteau, La Presse

Rectificatif

Brésil

Dans l’introduction du dossier publié dimanche sur le premier anniversaire de l’élection de Jair Bolsonaro au Brésil, nous avons écrit que le Brésil est la démocratie la plus populeuse des Amériques. On aurait dû plutôt lire que le pays est la démocratie la plus populeuse de l’Amérique latine. Nos excuses.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.