Saint-Henri microtorréfacteur

Éduquer, pour mieux vendre

Amener les consommateurs à apprécier un produit à sa juste valeur nécessite parfois un peu de pédagogie. C’est ce qu’a vite compris Jean-François Leduc, fondateur de Saint-Henri micro-torréfacteur en proposant des ateliers de formation aux restaurateurs et particuliers intéressés au monde du café. Une stratégie qui participe maintenant à l’effort marketing de son entreprise.

C’était un jeudi comme un autre pour un collaborateur de La Presse qui terminait la rédaction d’un article dans un petit café du quartier Saint-Henri.

Un jeudi comme un autre, jusqu’à ce que le propriétaire de l’endroit étale le contenu d’une petite boîte sur un comptoir. Devant lui, une dizaine de clients s’attardaient déjà.

Qu’allait-il se passer ? C’est sur le coup de 18 h que la réponse est apparue : on allait tout simplement assister à un atelier de dégustation de café.

Voilà comment Jean-Fançois Leduc, fondateur de Saint-Henri micro-torréfacteur, s’y prend pour faire connaître les complexités du café aux restaurateurs et particuliers qui constituent sa clientèle. Une forme de marketing de contenu sur laquelle il s’appuie depuis les premiers jours de son café, créé en 2011.

« On cherchait à faire comprendre aux gens que c’est loin d’être simple d’obtenir un bon café, explique-t-il. Et la seule façon d’y arriver, c’était d’offrir une formation. »

Un expresso extrait de la mauvaise façon ? Une mouture de taille inadéquate ? Des grains issus de lots de qualités variables ? Voilà autant de raisons qui peuvent altérer le goût d’un café, selon lui. « Il y a des subtilités dans le monde du café comme on en trouve dans celui du vin », ajoute-t-il.

C’est d’ailleurs ce qu’il tente de faire découvrir aux papilles de ses clients.

« J’aime ça voir le “wow” sur leur visage lorsqu’ils découvrent la différence entre deux cafés », lance-t-il avec le sourire.

Formé tant en Italie qu’aux États-Unis, Jean-François Leduc cherche ainsi à transmettre de l’information avant tout. De l’information qui se traduit notamment en vente de sacs de cafés moulus.

« La qualité, ça se paye. Et c’est plus facile pour le consommateur de débourser un peu plus d’argent lorsqu’il sait pourquoi il le fait. »

— Jean-François Leduc, fondateur de Saint-Henri micro-torréfacteur

Avec le temps, le jeune entrepreneur a vite constaté le succès de son approche, non seulement en matière de ventes, mais aussi de popularité de ses ateliers.

« Au départ, on courait après les gens, raconte-t-il. Puis, on s’est mis progressivement à attirer les “geeks du café”, et aujourd’hui, les gens du grand public. »

Fort de ses succès, l’entreprise a ouvert à l’hiver une succursale à Québec. Une succursale qui s’ajoute aux quatre que compte déjà l’entreprise à Montréal.

UN VOLET WEB

S’il lui est impossible de transposer l’expérience d’un atelier de dégustation sur le web, Jean-François Leduc est tout de même conscient de la puissance de cet outil pour informer sa clientèle différemment.

« Présentement, on fournit beaucoup d’informations sur l’origine de nos cafés, dit-il, et il y en aura encore plus dans la nouvelle version de notre site web qu’on va lancer à l’été. »

Un blogue se greffera notamment au site web du micro-torréfacteur. « Je vais pouvoir entre autres y parler de mes voyages et des producteurs de grains que je visite, par exemple. »

C’est en multipliant ainsi les canaux de communication avec ses clients que le barista espère voir la croissance rester au rendez-vous. Si c’est le cas, peut-être verrons-nous poindre un jour des dizaines de cafés Saint-Henri.

CINQ CONSEILS

Comment mettre en place une stratégie de marketing de contenu pour votre entreprise ? Julien Raby, président de l’agence de marketing Combustible, y va de ses conseils sur le sujet.

Misez sur un blogue

Selon Julien Raby, voilà la stratégie à adopter pour 9 PME sur 10. « Le blogue permet de passer du contenu qui va perdurer dans le temps, explique-t-il. Il sert aussi à alimenter les réseaux sociaux comme Facebook de façon pertinente. » Pour d’autres, l’utilisation de vidéos pourrait s’avérer intéressante, quoiqu’elles soient plus chères à produire.

Informez le consommateur

L’objectif du marketing de contenu n’est pas de promouvoir ses produits, mais plutôt d’informer le consommateur en répondant à ses questions, souligne le spécialiste. « L’idée, c’est de l’accompagner dans son processus d’achat pour qu’il comprenne ce qu’il doit rechercher dans le produit qu’il achètera », dit-il.

Créez une habitude

Assurez-vous d’alimenter votre blogue de façon régulière. « Un minimum de deux fois par mois permet d’avoir une certaine traction vers son site web », explique Julien Raby.

Adaptez votre message

« L’entreprise qui cible un marché de consommateurs doit simplifier son message, dit le spécialiste du marketing de contenu. Celle qui fait affaire avec d’autres entreprises peut se permettre d’y aller plus dans le détail. »

Apprenez vous-même

Une stratégie de marketing de contenu permet aussi à l’entreprise de mieux connaître ses consommateurs. Obtenir l’adresse courriel d’une personne qui visite le blogue ou aller chercher un nouveau « fan Facebook », par exemple, pourrait vous aider à mieux vendre plus tard, explique Julien Raby.

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