Que sont les Laurentides devenues ?

Saint-Jovite

Saint-Jovite fait officiellement partie de Mont-Tremblant depuis 2000. Mais Saint-Jovite, c’est Saint-Jovite.

« J’ai toujours dit que Tremblant, c’est un peu Disney, alors que Saint-Jovite, c’est autre chose », affirme Érick St-Amour, qui vit dans la région depuis 23 ans. Il est maintenant copropriétaire de l’épicerie fine Le St-Amour, rue Saint-Jovite. Dans le charmant commerce, chacun des produits est choisi avec soin par des proprios manifestement anglophiles – où ailleurs au Québec peut-on trouver des croustilles au haggis ?

De plus en plus, le St-Amour compte des fidèles – des gens de la région, mais aussi des touristes qui ont adopté l’épicerie. Et le village. Car la rue principale de Saint-Jovite est certainement parmi les plus belles de la région. « Une transformation s’est faite avec l’arrivée des nouveaux commerces », confirme le chef Sébastien Houle, propriétaire depuis 10 ans de sEb l’artisan. Son restaurant est situé juste en marge de la rue Principale, où se trouvent maintenant une jolie roulotte à patates, un comptoir de produits fermiers, une fabrique de pâtes fraîches, quelques restos, des boutiques…

Malgré cet environnement favorable, être à l’ombre de Tremblant n’est pas toujours facile, avoue Érick St-Amour. Les touristes qui aiment le village d’Intrawest restent à la montagne ; ceux qui ne l’aiment pas ne vont pas à Mont-Tremblant. Ni à la montagne, ni à Saint-Jovite.

LE VIEUX VILLAGE 

Saint-Jovite n’est pas seul à vivre à l’ombre du mont Tremblant.

La Montréalaise Christine Blais s’est installée dans le vieux village de Mont-Tremblant pour fabriquer ses Palettes de bine, du chocolat fait selon le principe bean to bar – donc traçable de la fève à la tablette de chocolat. Un produit de spécialité.

Une clientèle de villégiateurs a découvert ses tablettes dans les marchés publics. Après seulement quelques mois, sa production est de 250 tablettes par semaine, beaucoup plus que prévu.

Le vieux village se cherche un peu, confie la chocolatière. Les commerçants qui s’adressent principalement aux touristes doivent avoir les reins solides, dit-elle. Les basses saisons sont très dures. C’est la même chose dans tous les villages des Laurentides, mais peut-être encore plus dans le Vieux-Tremblant, souvent pris entre la montagne et Saint-Jovite. Les sportifs qui viennent de passer la journée à la montagne manquent souvent d’énergie pour arrêter sur la route, devant le au lac, pour faire un peu de shopping ou casser la croûte. Ils préfèrent poursuivre leur route vers la maison, le chalet ou l’hôtel.

Le village de Mont-Tremblant est pourtant très différent de celui qu’Intrawest a créé dans les années 90. Il est nettement plus authentique. Des artistes et des artisans s’y sont installés. Une petite librairie-café-bar à vin vient d’ouvrir. Des boutiques de sport indépendantes rappellent qu’on est juste à côté d’un parc national. Une boutique de déco, Jardin d’hiver, se trouve dans une jolie maison, et l’atelier de Palettes de bine est caché derrière, ouvert aux curieux lorsque l’artisane y est. Les matins d’hiver, ne la cherchez pas : elle est sur les pentes !

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