Courrier

Tout le monde devrait en parler

Ça s’appelle Tout le monde en parle. Il me semble que dimanche, Jour de la Terre, la populaire émission aurait pu faire une petite place pour en parler. Ces derniers jours, il y a eu de nombreux événements pour parler de l’état de notre planète. Le Jour de la Terre mobilise, partout dans le monde, des hommes et des femmes soucieux de notre avenir.

— Michel Labrecque, conservateur du Jardin botanique de Montréal

Courrier

« L’insoluble lourdeur des tarifs », éditorial d’Ariane Krol publié hier

Nationalisons !

Il y a une solution simple, quoique draconienne. Elle consiste à nationaliser ce secteur (et l’internet) et confier le tout à une société d’État chapeautée par une régie.

Comme le modèle d’Hydro-Québec, qui a fait et continue de faire ses preuves sur tous les plans au plus grand bénéfice de la population plutôt qu’aux seuls intérêts de boursicoteurs affamés et sans scrupules.

— Bernard Sincennes

Tout est négociable

Il y a quelques années, un fournisseur américain annonçait vouloir offrir ses services au Canada. Rapidement, nos trois grands ont modifié leurs forfaits à notre avantage. Peu de temps après, cette même entreprise abandonnait son projet d’implantation au Canada. Tout est négociable en affaires…

— Guy St-Jean

Otages

C’est n’est pas insoluble et le gouvernement doit légiférer. C’est une honte nationale de voir que trois grandes entreprises agissent comme des bandits et fixent des tarifs non concurrentiels. Ce sont des millions sinon des milliards de dollars dont on parle ici. Ces entreprises nous prennent en otages.

— Pierre Ché

Ouvrir le marché

Si on ouvrait le marché aux entreprises américaines, le prix baisserait. Si on permettait aux entreprises de construction ontariennes ou américaines de réparer nos routes, on économiserait beaucoup d’argent et leur état serait bien meilleur. L’usager ne voit pas de différence, quel que soit le monopole qui abuse de lui !

— David Bensoussan

« Quand Justin Trudeau contredit… Justin Trudeau », éditorial de François Cardinal publié samedi

L’eau potable menacée

L’un des problèmes fondamentaux non abordés par Trudeau dans le dossier de l’oléoduc Trans Mountain est la pollution de la méthode d’extraction du pétrole en Alberta. Non seulement le pétrole est-il polluant, mais la méthode d’extraction qui requiert des quantités phénoménales d’eau menace notre richesse des plus prometteuses, l’eau potable. C’est en tenant compte de cet aspect que le fédéral pourrait et devrait parler d’intérêt national.

— Suzanne Lévesque, Saint-Philémon

Trudeau de père en fils

Ce dilemme est très complexe et ce n’est pas Justin Trudeau qui peut le régler. Il n’a pas la maturité, l’envergure et les compétences pour le faire. Il s’est assis pendant deux heures avec les premiers ministres impliqués et cela n’a rien donné. Le premier ministre de la Colombie-Britannique pourrait faire des efforts concernant ses exigences par rapport à la pétrolière. Trudeau devrait l’y inciter. Comme vous dites, ce projet va se faire en leur enfonçant dans la gorge. Il ressemble beaucoup plus à son père qu’on peut l’imaginer. Vous souvenez-vous des fermiers de Mirabel qui ont été expulsés de force pour laisser la place à l’aéroport qui ne sert plus ? C’est du Trudeau tout craché. Il est loin d’être mieux que son père, il est pire.

— Francine Roy

Un premier ministre réaliste

Le dialogue n’est pas une activité solitaire. Si personne ne veut mettre d’eau dans son vin, il faut quelqu’un pour gérer la cour d’école. Justin Trudeau fait preuve de réalisme et d’une solidité inattendue.

— Pierre Lamoureux, Québec

Une attitude dérangeante

L’attitude du gouvernement fédéral et plus particulièrement celle du premier ministre Trudeau est effectivement dérangeante, si l’on considère qu’il aurait pu forcer le Québec également à construire un oléoduc.

D’ailleurs, Jean-François Lisée devrait davantage prendre le parti de la Colombie-Britannique, puisque l’enjeu actuel rencontre également les revendications du Parti québécois. Ce serait également une bonne façon pour lui de sortir de l’ombre, en affirmant son engagement pour l’environnement tout en se rapprochant d’une province dont le statut a ses particularités comme le Québec.

Pour ce qui est de Justin Trudeau, sa seule véritable préoccupation demeure celle de son image ; sa coquille est belle, mais malheureusement vide.

— André Gosselin

L’équilibre serait de mise

Justin Trudeau a raison dans ce dossier. Je ne suis pas libéral, mais ce projet faisait consensus avant les élections provinciales en Colombie-Britannique.

Renier des signatures semble normal pour certains Canadiens anglais ; je me rappelle encore Clyde Wells reniant sa signature sur Meech.

Les journalistes rapportent les cris des opposants et presque rien sur les pro-pétrole. Les protecteurs de grenouilles ont droit à un peu trop de couverture médiatique. L’équilibre serait de mise.

— Réjean Carrière

Trudeau rattrapé par lui-même

Justin Trudeau s’est construit un personnage de bon gars généreux, respectueux, progressiste et empathique. Opération branding réussie. Or, dans l’action, ce qu’on voit, c’est un jeune homme plutôt puéril et égocentrique qui, devant des intérêts conflictuels sous sa responsabilité, a tendance soit à les nier (en souhaitant qu’ils disparaissent d’eux-mêmes), soit à les trancher de façon autoritaire. Bref, plus les exemples s’accumulent et plus il devient évident que l’homme réel ne correspond pas au personnage qu’il s’est construit. Ce n’est pas la réalité politique qui rattrape M. Trudeau, c’est la réalité de sa propre personne.

— Marc Beauchamp, Montréal

Courrier

Donner des moyens aux locataires

Chaque année depuis maintenant six ans, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) organise une manifestation le 24 avril pour la Journée des locataires.

Une journée pour célébrer les locataires, mais aussi et surtout pour souligner les injustices vécues par encore trop de mal-logés et interpeller les autorités politiques sur les changements nécessaires en matière de logement.

Les besoins des locataires sont criants au Québec. Plus d’un ménage sur trois accorde plus de 30 % de ses revenus au logement. La situation est encore plus inquiétante pour les 195 635 ménages locataires qui voient plus de 50 % de leur revenu aller au paiement du loyer. Ces ménages n’ont d’autre choix que de couper dans leurs besoins de base s’ils veulent éviter un retard de paiement du loyer et risque de se faire évincer.

Rappelons qu’au Québec, il n’existe pas de contrôle obligatoire des loyers. Non sans surprise, les loyers augmentent plus rapidement que l’inflation.

Avec les revenus qui ne suivent pas la cadence, les services publics qui sont malmenés et l’insuffisance de logements sociaux, il n’y a pas d’issue pour les personnes à faible revenu. 

Comment peut réellement s’en sortir une personne vivant de l’aide sociale avec des prestations de 648 $ par mois, tandis que le loyer moyen pour un logement d’une chambre à coucher est de 667 $ ?

La cherté des loyers n’est pas le seul problème affectant les mal-logés. Le mauvais état des logements frappe aussi énormément de locataires à travers les régions du Québec. Mettant leur santé et leur sécurité en danger, les locataires vivant dans des appartements insalubres n’ont souvent pas les moyens d’emménager ailleurs. 

Des propriétaires délinquants, profitant de la vulnérabilité de personnes à statut précaire, ont peu à craindre puisque les délais à la Régie du logement sont extrêmement longs et les villes qui sévissent contre eux sont rares. Ce sont aussi les locataires plus vulnérables qui sont en premier lieu victimes de discrimination au logement – pourtant illégale – , comme les personnes immigrantes, les mères de famille monoparentale, les assistés sociaux, etc.

Cette année, le RCLALQ veut dénoncer le deux poids, deux mesures qui défavorise les locataires à la Régie du logement : le service d’information déficient, les procédures complexes, le manque d’assistance des juges, les fermetures de bureaux en région, les frais d’ouverture de dossier (75 $), les longs délais d’attente qui touchent plus particulièrement les causes de locataires, etc.

Pire encore, près de 70 % des dossiers ouverts à la Régie le sont par les propriétaires pour évincer des locataires. Pourtant, les conséquences sociales pour ces ménages évincés sont profondément néfastes, ne faisant que renforcer le cercle vicieux de la pauvreté.

Pendant que les locataires descendront dans la rue aujourd’hui, la ministre responsable de l’Habitation, Lise Thériault, et le président de la Régie du logement défendront les résultats du tribunal devant les parlementaires à l’étude des crédits budgétaires.

Il est vrai que le manque de ressources est en partie responsable des très longs délais d’attente. Mais il faut davantage que cela. Il faut donner aux locataires les moyens d’utiliser la Régie et ainsi favoriser l’accès à la justice. Il faut réformer le tribunal pour le rendre juste et accessible pour tous.

— Maxime Roy-Allard, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec

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