OPINION ENVIRONNEMENT

Acheter, c’est voter

En réaction au texte de Jean-François Boisvert, « Les petits gestes ne suffisent plus », publié mercredi dernier

Vous avez raison, M. Boisvert, en nous rappelant que le temps presse et que nous devons modifier notre mode de vie.

Il y a un an, mon mari et moi achetions notre épicerie et nos produits ménagers sans sourciller. Des biscuits dans une barquette de plastique, puis emballés dans un sachet de plastique pour terminer dans une boîte ? D’accord. Des choux de Bruxelles dans une assiette en styromousse recouverte d’une pellicule de plastique ? Pourquoi pas.

En achetant tous ces produits, nous votions « oui » pour le suremballage, pour l’utilisation d’énergies fossiles, pour l’enfouissement de nos déchets et l’augmentation des gaz à effet de serre. Lorsque nous avons réalisé l’ampleur de l’empreinte carbone de notre consommation, nous avons commencé à voter « non ».

Depuis janvier 2016, nos habitudes de consommation ont changé du tout au tout. Lorsque nous partons faire nos courses, nous apportons nos propres contenants et nos sacs de coton. Même les produits ménagers sont achetés en vrac. Nous priorisons les produits d’ici autant que possible, que ce soit les fruits, la viande ou les savons. En achetant au poids, nous prenons uniquement la quantité de provision dont nous avons besoin, évitant ainsi le gaspillage. En ce qui a trait aux objets, comme les instruments de cuisine, nous privilégions les achats de seconde main, autant que possible. Par conséquent, nous faisons de grandes économies.

En d’autres mots, nous prenons maintenant part au mouvement « zéro déchet », qui va main dans la main avec la simplicité volontaire. « Ah oui, me dit-on. C’est très à la mode ! » Non, ce n’est pas une mode. Une mode est quelque chose qui passe, quelque chose d’éphémère comme les pantalons à pattes d’éléphant ou les cheveux décolorés. « Ah, ce n’est pas un peu excessif ? », me demande-t-on. Non, c’est nécessaire. Nous vivons à crédit sur notre planète depuis le 8 août dernier. L’ignorance n’est plus un luxe que nous pouvons nous permettre.

Bien entendu, ne produire aucun déchet est impossible. Toutefois, acheter en vrac et apporter des contenants et des sacs réutilisables sont des habitudes écoresponsables que nous pouvons tous prendre. Il suffit de demander gentiment au commis de peser vos plats avant de les remplir. Si vous êtes comme nous, ce mode de vie ne vous rendra que plus heureux.

À pareille date l’an dernier, nous sortions chaque semaine un sac de recyclage et un sac poubelle bien remplis. Aujourd’hui, nous sortons le recyclage une fois par mois. Quant à nos bons vieux déchets, nous n’en avons pas assez pour les mettre au bord du chemin. Cette semaine, nous avons produit exactement 18 grammes de déchets.

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