Analyse

Il manquait les couilles

On pourrait tourner autour du pot longtemps pour expliquer cette très décevante défaite de 2-0 de l’Impact, mais Anthony Jackson-Hamel en a fait un très bon résumé, que nous allons vous livrer ici tel quel : « On n’a pas été capables de mettre nos couilles sur le terrain ce soir, je pense que c’est pour ça qu’on a perdu. »

On ignore si le président de l’Impact, Joey Saputo, partageait cette analyse, mais il semble qu’il partageait la frustration de son attaquant. Selon une information qu’a pu confirmer La Presse, M. Saputo a rendu visite à ses hommes dans le vestiaire au terme du match, et ce n’était pas pour les féliciter.

L’Union de Philadelphie était à 24 heures de célébrer son premier anniversaire sans victoire à l’étranger. Seize matchs, 12 défaites, 4 matchs nuls. Puis vint l’Impact.

Amorphe et décousue dès le départ, l’équipe montréalaise a concédé chance par-dessus chance à un rival qui n’avait marqué que six buts jusqu’à présent cette saison. Jusqu’à ce qu’un centre trouve la tête de l’attaquant Cory Burke, qui en était à son premier départ en carrière dans la MLS.

C’était à la 43e minute, il restait en théorie encore beaucoup de temps aux hommes en bleu pour corriger la situation. Mais à voir l’allure des débats, il fallait une solide dose d’optimisme pour croire que ça allait mener à quoi que ce soit d’autre que ce à quoi ça a mené : une défaite.

« En première mi-temps, on n’était pas là. Manque d’énergie, manque de combativité, et on a payé le prix à la fin. […] Tout le monde doit se regarder dans le miroir et voir ses problèmes. On peut dire que la saison est longue, mais à force d’enchaîner des défaites comme ça, ça va nous affecter. »

— Anthony Jackson-Hamel

On a beaucoup parlé des difficultés en défense depuis le début de la saison, et celle-ci n’a vraiment pas été parfaite dans ce match. Mais ce qu’on retient surtout, c’est que les deux seules choses qui fonctionnaient plutôt bien pour l’Impact, Piatti et l’attaque – ou ne serait-ce que la seule et même chose ? –, se sont aussi écroulées.

Les Montréalais ont été blanchis pour un deuxième match de suite, et ce n’est probablement pas étranger aux difficultés de leur meneur argentin. Surveillé de très près mercredi, Piatti a cette fois-ci pu profiter de quelques espaces, mais il s’est trop souvent emmêlé et a même commis des erreurs techniques inhabituelles chez lui.

Les dernières minutes du match ont été jouées sous les sifflets des amateurs, manifestement déçus du spectacle qui leur avait été offert.

« Moi aussi, j’étais mal, parce qu’on ne peut pas jouer comme ça, a sympathisé Piatti. Je demande pardon à tout le monde. Parfois, ça se passe comme ça. »

Jambes usées

Neuf des onze joueurs envoyés sur le terrain par Rémi Garde en début de match en étaient à leur troisième match en huit jours. Les onze avaient commencé la partie de mercredi, à Chicago. L’Union avait lui aussi joué mercredi, mais il avait désigné cinq joueurs aux jambes fraîches.

À la décharge de l’entraîneur-chef, les options étaient peu nombreuses. Trois des six remplaçants disponibles totalisaient 11 départs en MLS en carrière. On ignore si Matteo Mancosu est suffisamment en forme pour entamer un match, et Dominic Oduro est en disgrâce. Restait Chris Duvall, qui n’aurait certainement pas fait pire que Michael Petrasso comme latéral droit. Mais il n’aurait probablement pas changé l’allure du match non plus.

« Ce qui m’inquiète, c’est de ne pas avoir suffisamment de joueurs à disposition. J’en ai perdu encore deux cette semaine sur blessure [Jeisson Vargas et Victor Cabrera]. Ça fait beaucoup, le groupe est décimé, on n’arrive pas à aligner plusieurs fois les mêmes compositions d’équipe. »

— Rémi Garde, entraîneur-chef de l’Impact

Doit-on attribuer le mauvais début de match à des jambes fatiguées ?

« C’est dur à dire, nous voulions sortir forts, mais ça n’a juste pas cliqué pour nous », a simplement constaté Petrasso.

« On a fait un début de match très pauvre au niveau technique, on a rendu beaucoup de ballons faciles à l’adversaire, on les a mis en confiance alors qu’on aurait dû prendre les choses en main, a pour sa part analysé Garde. Ça ne s’est pas passé comme on voulait au début, et je pense qu’on a couru après ce mauvais début tout au long de la partie. »

C’est peut-être aussi de cette façon qu’on analysera l’ensemble de la saison de l’Impact, l’automne venu : mauvais début, pas assez de munitions par après. D’ici là, il y a une longue semaine devant pour se préparer à la venue d’un certain Zlatan Ibrahimovic.

En hausse

Evan Bush

Sans ses petits miracles, surtout en première demie, on n’est pas certain que les partisans seraient revenus à leur siège après l’entracte.

En baisse

Michael Petrasso

Chris Duvall était sur le point de venir le remplacer quand Daniel Lovitz a écopé d’un carton rouge, forçant Garde à revoir ses plans. Parions que ce n’était que partie remise.

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