Vêtements

Lolë ferme son entrepôt de Longueuil

Après avoir licencié 30 personnes à son siège social au printemps dernier, le propriétaire de la marque Lolë fermera en 2020 son entrepôt de Longueuil, préférant sous-traiter les activités de logistique à un tiers, situé à Sherbrooke.

Quelque 55 personnes vont perdre leur emploi au 1116, boulevard Marie-Victorin, dont les travailleurs saisonniers. Les licenciements se feront par vagues à compter d’avril. L’entrepôt reste ouvert au moins jusqu’en juillet prochain, assure-t-on chez Coalision.

« Nous sommes à Longueuil depuis une vingtaine d’années, explique au téléphone Nicolas Beetz, chef des opérations de Coalision, propriétaire des marques Lolë et Paradox. Le bail finissait en fin d’année. C’était difficile de le renouveler. Il n’y avait pas assez d’espace, et surtout, il y avait le manque de personnel. Notre plus grand défi était le recrutement de personnel. »

Bref, Coalision est un fabricant de vêtements, pas un spécialiste de la distribution. La société a décidé de confier les activités d’entrepôt en sous-traitance à la société Wiptec de Sherbrooke. Un message laissé à l’administration sherbrookoise n’a pas eu de suite. Selon le registre des entreprises, Wiptec appartient à Drakkar Logistique de Montréal et à la famille Ball, de Sherbrooke.

« On n’est pas une grosse entreprise. Les ressources humaines, c’est tout petit », ajoute M. Beetz. Il y a un an, Coalision affirmait avoir 300 employés. La Presse a demandé quel était l’effectif actuel. M. Beetz a transmis la question au PDG Todd Steele, qui n’a pas rappelé La Presse.

Le parcours de Coalision

Selon la plus récente édition du classement des 300 PME du journal Les Affaires, Coalision compte 267 employés, dont 162 au Québec. Son siège social se trouve dans l’ancienne gare Viger, au 700, rue Saint-Antoine Est.

À sa création en 2002, Coalision était intimement liée à la marque Orage. Quand le Français Bertrand Mariette (ex-Quiksilver) a été nommé président en 2009, le groupe pilotait les marques Orage et Lolë. Les vêtements Paradox se sont ajoutés en 2011. Coalision a ensuite raté son mariage avec la française Pull-In. Les fondateurs de la marque Orage, Éric D’Anjou et Evelyn Trempe, l’ont rachetée en 2013. Simon Equity Partners, de San Francisco, est entré au capital-actions de Coalision en 2014.

Coalision a ouvert un siège social à Los Angeles en 2018, selon un communiqué de l'entreprise daté de juin 2018. L’année suivante, Bertrand Mariette laissait la direction de l’entreprise à M. Steele pour présider le conseil d’administration. Joint en France, M. Mariette a préféré laisser l’équipe dirigeante répondre à nos questions.

— Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse

GCM

La demande d’appel des retraités est rejetée

La Cour d’appel du Québec refuse d’entendre les retraités de quatre quotidiens du Groupe Capitales Médias (GCM) qui s’opposaient à l’homologation du plan de relance du groupe sous forme de coopératives, réduisant ainsi l’incertitude à l’égard de la finalisation du montage financier.

En vertu de la décision rendue le 23 décembre par la Cour supérieure, quelque 900 retraités devront faire une croix sur de 25 % à 30 % de leurs rentes à compter de février en plus de renoncer, par des quittances, à d’éventuels recours contre différents syndicats et les comités de retraite.

Les retraités des quotidiens Le Soleil, Le Nouvelliste, La Voix de l’Est et Le Quotidien désiraient que l’on apporte des amendements au plan de relance présenté au tribunal, dans lequel les quittances étaient exigées.

Dans sa décision de 18 pages rendue jeudi, le juge Jacques Lévesque a écrit que le juge Daniel Dumais de la Cour supérieure avait « judicieusement, raisonnablement et sensiblement » exercé sa discrétion en homologuant le plan.

« Il a particulièrement bien considéré les enjeux qui lui étaient présentés et […] les reproches qu’on lui impute n’ont guère de fondement », peut-on lire.

Les retraités estimaient que le juge Dumais avait commis des erreurs en permettant les quittances et en affirmant qu’il ne pouvait corriger le plan de relance, à l’exception de détails techniques.

GCM, qui s’était placé à l’abri de ses créanciers le 19 août dernier, compte quelque 350 employés permanents et publie également les quotidiens La Tribune et Le Droit. Le déficit de solvabilité du régime de retraite était estimé à 65 millions.

Néanmoins, les quittances « ne privent pas les retraités de tous leurs recours », a souligné le juge Lévesque, en rappelant un passage de la décision rendue par la Cour supérieure. À titre d’exemple, « il n’est pas évident » que des plaintes déposées par des retraités contre leurs syndicats en vertu d’infractions alléguées au Code du travail « soient couvertes par la clause de quittance ».

La Cour d’appel souligne que l’avocate des retraités avait reconnu, devant le tribunal, que la contestation des quittances venait « faciliter différents recours entrepris […] ou encore la mise en œuvre d’une action collective contre les personnes qui pourraient être responsables du déficit important du fonds de pension ».

Encore du pain sur la planche

Le porte-parole de l’Association des retraités du Soleil, Pierre Pelchat, s’est dit « naturellement très déçu », mais a dit vouloir analyser le jugement de la Cour d’appel avant de le commenter davantage.

De son côté, Stéphane Lavallée, directeur général de la nouvelle entité qui porte désormais le nom de Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i), a estimé que la décision du tribunal venait « enlever beaucoup d’incertitude sur la suite des choses ».

« Cela va nous permettre de mettre en œuvre le plan de relance, a-t-il dit au cours d’un entretien téléphonique. Nous sommes très conscients des pertes subies à la fois par les retraités et employés actifs. On ne peut pas se réjouir de voir des gens [perdre de l’argent], mais au moins, on peut se réjouir du maintien de six quotidiens. »

L’offre de coopératives d’employés avait été retenue dans le cadre d’un montage financier de 21 millions. Elle est toujours passée au peigne fin par le groupe de bailleurs de fonds – Investissement Québec, le Fonds de solidarité FTQ, Fondaction CSN et le Mouvement Desjardins.

Selon M. Lavallée, la conclusion de la transaction, qui fait que les lettres d’intention deviendront des lettres d’investissement, devrait survenir vers la mi-février.

« Nous sommes dans le dernier droit de la vérification au préalable, a dit le directeur général de CN2i. Les aspects les plus costauds ont été abordés et sont normalement à la satisfaction de nos actionnaires. »

Gesca, une filiale de Power Corporation du Canada, avait vendu en 2015 les six quotidiens à l’avocat et ex-ministre fédéral Martin Cauchon, qui a quitté l’entreprise lorsqu’elle s’est placée à l’abri de ses créanciers.

Économie

La baisse des taux fait mal aux caisses de retraite

Malgré les rendements élevés des marchés d’investissement en 2019, la santé financière à long terme des caisses de retraite au Canada ne s’est guère améliorée en raison de la baisse des taux d’intérêt survenue en fin d’année.

Tel est le principal constat auquel parvient la firme-conseil Morneau Shepell, spécialisée en régimes de retraite et en assurances collectives d’employeurs, dans son analyse des résultats de fin d’année 2019 parmi son Univers de performance des fonds communs des gestionnaires de caisses de retraite.

Ce groupe de référence étudié par Morneau Shepell pour sa clientèle de régimes de retraite regroupe 322 fonds communs gérés par une cinquantaine de sociétés de gestion de placements, dont les actifs totalisent quelque 548 milliards de dollars.

Rendement de 2,6 %

Selon le relevé annuel de Morneau Shepell, ces gestionnaires de fonds communs diversifiés (55 % en actions, 45 % en titre de dette) ont enregistré un rendement médian (avant frais de gestion) de 2,6 % lors du quatrième trimestre de 2019 et de 15,8 % pour toute l’année.

« Les marchés boursiers et obligataires ont affiché des rendements très élevés en 2019 dans les actifs des caisses de retraite », constate Jean Bergeron, vice-président en gestion d’actif et des risques au bureau de Morneau Shepell à Montréal.

Toutefois, note-t-il, « la baisse des taux d’intérêt [en fin d’année 2019] a fait en sorte que le passif de solvabilité [à long terme] parmi les caisses de retraite a également augmenté de façon importante ».

Par conséquent, constate M. Bergeron, « malgré les rendements très élevés obtenus en 2019 sur leurs actifs, la situation financière des caisses de retraite ne s’est améliorée que d’environ 1 % selon l’approche de solvabilité ».

Toyota

Moody’s abaisse la perspective à « négative »

L’agence de notation financière Moody’s a abaissé jeudi la perspective de la note de long terme du géant japonais de l’automobile Toyota de « stable » à « négative », au vu des immenses « défis » de son secteur, risquant de fragiliser sa rentabilité.

Moody’s a en revanche confirmé la note Aa3 du groupe, signifiant que ses titres obligataires sont de qualité élevée avec un très faible risque de défaut.

Mais l’agence de notation explique avoir abaissé sa perspective pour refléter les « défis » liés aux tendances de fond dans l’industrie automobile mondiale, selon un communiqué.

Les profondes mutations en cours dans l’automobile (électrification croissante des moteurs, recherche-développement dans les véhicules autonomes, nouvelles formes de mobilité, etc.) « nécessiteraient des niveaux de rentabilité plus élevés chez Toyota pour tempérer les incertitudes » liées à cette transition, a justifié Motoki Yanase, un responsable de Moody’s cité dans le communiqué.

Toyota dispose d’une meilleure rentabilité que ses grands concurrents, mais elle demeure « modeste » pour une entreprise de note financière équivalente et ne devrait pas s’améliorer au vu de l’évolution actuelle de l’industrie automobile, selon Moody’s.

Toyota doit publier le 6 février ses résultats financiers du troisième trimestre de son exercice 2019-2020.

Malgré le trou d’air actuel du marché mondial de l’automobile, le colosse japonais a enregistré des résultats record au premier semestre de son exercice en cours, grâce notamment à des baisses de coûts et des efforts promotionnels intensifiés.

Davos

Steven Mnuchin s’en prend à Greta Thunberg

La militante du climat Greta Thunberg et un ministre américain se sont accrochés jeudi à Davos, marquant une nouvelle fois le rejet par Washington de la notion de grande urgence climatique défendue par d’autres participants de haut vol.

Interrogé sur la revendication de Greta Thunberg, qui appelle à un arrêt immédiat des investissements dans les énergies fossiles, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a répondu lors d’une conférence de presse : « Qu’elle fasse d’abord des études d’économie et qu’elle aille à l’université, et ensuite elle pourra revenir nous voir. »

La jeune Suédoise a répondu sur Twitter que son année de césure – pendant laquelle elle a suspendu son parcours scolaire – prenait fin en août et que de toute façon « il n’y avait pas besoin de diplôme universitaire » pour constater que les efforts en matière d’émissions de CO2 ne suffisaient pas.

L’administration Trump et Greta Thunberg s’étaient affrontés depuis mardi à Davos, mais jusque-là de manière plus voilée, et sans jamais se rencontrer physiquement.

Le président Donald Trump a ainsi fustigé les « prophètes de malheur et les prédictions d’apocalypse » climatique mardi dans un discours auquel assistait la militante. Peu avant de quitter la station de ski suisse mercredi, il a dit qu’il aurait « adoré » la rencontrer.

« Nous sommes perdus »

Visiblement peu impressionnée, Greta Thunberg a de son côté répété ses virulentes mises en garde à l’élite politique et économique, martelant qu’il était temps de « paniquer » parce que « la maison brûle », comme elle l’avait déjà fait l’an dernier à Davos.

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a lui aussi choisi des mots très forts dans un discours jeudi.

« Nous continuons à perdre [la] guerre » contre les changements climatiques, a-t-il dit.

Parlant de « menace existentielle » pour l’humanité, il a appelé à « une réorientation massive des ressources » vers une économie verte.

M. Guterres a ajouté que si les « gros émetteurs » de CO2 ne rejoignent pas l’effort international, « nous sommes perdus ».

En anglais, il a dit précisément « we are doomed », là où Donald Trump avait justement critiqué les « prophets of doom » (prophètes de malheur).

« L’impatience de la jeunesse »

La chancelière allemande Angela Merkel a, elle, profité de sa 12e participation au Forum économique mondial pour défendre « l’impatience de la jeunesse » sur le climat, sans toutefois mentionner nommément Greta Thunberg.

« Il faut appréhender de manière positive et constructive l’impatience de la jeunesse » qui a devant elle « un tout autre horizon » temporel que des personnes plus âgées, a souligné Mme Merkel.

Elle a insisté sur la nécessité de dépasser « les tout nouveaux conflits de société » entre les climatosceptiques pour qui les changements climatiques « relèvent d’une croyance » erronée et ceux qui prennent en compte les données scientifiques.

La chancelière s’est ainsi demandé « comment faire prendre le train » des politiques de transition énergétique à ceux qui ne croient pas aux changements climatiques.

Ce conflit « m’inquiète », a avoué Angela Merkel, plaidant pour « que l’on se parle », sans quoi « chacun vit dans sa bulle ».

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