L’Impact
Le retour du roi Drogba
La Presse
Le feuilleton Didier Drogba touche à sa fin et il se termine de la meilleure des façons pour l’Impact et ses partisans. Par l’intermédiaire des réseaux sociaux, l’attaquant ivoirien a indiqué, hier, qu’il était en route vers le Qatar afin d’effectuer son travail de préparation en vue du camp de l’Impact. Il disputera donc une deuxième saison avec l’équipe après l’avoir transfigurée au cours de l’été.
Dans un communiqué, l’Impact a précisé que le joueur désigné ivoirien rejoindrait l’équipe lors du deuxième stage en Floride, à la mi-février. Si le club n’a pas souhaité émettre de commentaires, hier, Joey Saputo doit fournir davantage de détails sur ce cas, ce matin, lors d’une rencontre avec les médias. De son côté, Chelsea s’est publiquement résolu à ne pas compter sur ses services, à court terme du moins.
Nul doute que le président de l’Impact, très largement impliqué dans ce dossier, a poussé un soupir de soulagement lorsqu’il a pris connaissance de la décision de son joueur vedette. Car depuis plus d’un mois, Drogba est au cœur de rumeurs faisant état de son désir d’achever sa carrière et de rejoindre Chelsea, son ancien club, dans un rôle d’entraîneur adjoint. Devant les conjectures, Drogba s’est longtemps montré avare de commentaires, ce qui laissait craindre un éloignement définitif entre les deux parties.
Le retour de l’Ivoirien, qui avait marqué 12 buts en 14 matchs, enlève une énorme épine du pied à Adam Braz et au reste de l’état-major montréalais. À l’interne, l’Impact ne pouvait compter que sur de jeunes attaquants avec une expérience très limitée du monde professionnel. Sur le marché, et c’est encore davantage le cas au mois de janvier, il aurait été quasi impossible de dénicher un attaquant dont le rayonnement sportif et populaire se rapproche de celui de Drogba.
Avec cette nouvelle, l’Impact n’a donc enregistré que quatre départs, cet hiver : ceux de Kenny Cooper, Justin Mapp, Dilly Duka et Nigel Reo-Coker. Seul le nom de Lucas Ontivero, un milieu de terrain excentré, noircit la colonne des arrivées significatives. « Il était clair que la position à combler était sur les côtés avec les départs de Justin et de Dilly. On a eu la chance d’embaucher Lucas », se félicite Braz en entrevue.
« Pour le reste de l’effectif, il était important d’avoir de la stabilité. On a eu une bonne saison en 2015 et on avait fait beaucoup de changements pendant l’entre-saison précédent. La continuité est importante pour l’entraîneur et pour l’équipe aussi. On est contents de notre effectif. »
Avant de partir à Orlando, l’Impact tiendra deux entraînements au Stade olympique, aujourd’hui et demain. Vingt-cinq joueurs dont six invités du FC Montréal ainsi que le choix de premier tour du dernier repêchage, Kyle Fisher, seront présents. Ce n’est qu’en Floride que les autres joueurs choisis lors de cette séance se grefferont à un effectif réduit par les convocations en sélection nationale et par les blessures à long terme (Andrés Romero).
Ontivero, prêté par Galatasaray, découvrira également ses nouveaux coéquipiers sous le soleil floridien. Le joueur argentin de 21 ans intrigue par le paradoxe entre le prestige de ses années formatrices – des passages par San Lorenzo et le Real Madrid – et sa difficulté à s’imposer dans un championnat européen de bon niveau. « Parfois, ça prend juste une opportunité dans un nouvel environnement, avec une nouvelle équipe et un nouvel entraîneur, répond le directeur technique montréalais. Il a hâte de nous rejoindre et de commencer le camp avec nous. Il a beaucoup de motivation pour bien faire. »
« C’est un joueur dynamique, créatif, qui va bien s’entendre avec les autres joueurs ayant le même profil. Quant à l’adaptation, il pourra compter sur les joueurs argentins. »
— Adam Braz, directeur technique de l’Impact, à propos du nouveau venu Lucas Ontivero
Un œil attentif sera aussi rivé sur le milieu de terrain Pedro Jeanine que Braz a d’abord découvert sur vidéo avant d’approfondir son analyse lors d’un camp d’évaluation au Panama. « C’est un joueur qui est bon à la récupération, dans les duels, le placement, et il couvre bien l’espace devant la défense, énumère-t-il au sujet de celui qui appartient au San Francisco FC. Il est simple dans sa distribution et il est bon pour garder la possession. Par son caractère et son comportement, il a aussi l’air d’un leader. »
L’Impact n’a pas dévoilé l’intégralité de ses matchs préparatoires, mais un duel contre les Red Bulls de New York, le 4 février, est déjà au programme. Un autre match contre le FC Montréal, le 13 février au Stade olympique, a également été annoncé, hier.
L’Impact lancera sa saison le 6 mars au domicile des Whitecaps de Vancouver.