L’Impact

Défoulement à Toronto

Décidément, l’Impact manie l’art du contrepied à merveille. Quelques jours après sa défaite contre Minnesota, qui a suscité l’ire de la direction et déclenché une belle engueulade dans le vestiaire, le onze montréalais a rebondi avec une victoire de 5-3 sur le terrain du Toronto FC, hier soir.

Un brin de chance

Il faut parfois de la chance au cœur d’une séquence difficile. L’Impact n’a, par exemple, pas eu besoin de se soucier de Jozy Altidore, Sebastian Giovinco et Víctor Vázquez, blessés, hier. Sans ce trio, qui pèse tout de même 35 buts et 27 passes décisives, la troupe de Mauro Biello n’a pas raté son début de match en se montrant appliquée et en pressant bien le porteur du ballon. Elle a aussi exploité les défaillances de son adversaire, qui, pour une fois, a présenté un très mauvais visage défensif, à l’image d’Eriq Zavaleta. Le premier but montréalais est ainsi le résultat d’une passe en retrait que le gardien Alex Bono a expédiée directement sur Nacho Piatti (10e). Le but n’est peut- être pas « académique », mais il a libéré un Impact sous tension depuis quelques jours. « [Hier], j’ai dit aux joueurs d’oublier le classement, toutes les autres distractions, et que c’était un match contre Toronto. C’était ça l’important : avoir les trois points. Les joueurs ont bien rebondi en jouant avec intensité tout en montrant de la qualité et de la confiance », a expliqué Biello.

Doublé pour Piatti et Jackson-Hamel

Quand l’enjeu s’élève, Piatti répond très souvent présent. L’Argentin a inscrit le premier but, a récupéré le ballon menant au coup de canon de Marco Donadel (12e) et a corsé l’addition avec un crochet et une frappe enroulée (24e). Son mutisme des trois derniers matchs tranchait avec la régularité qu’il affiche depuis son arrivée chez l’Impact. Dans les derniers jours, il s’est montré comme il doit l’être, soit une voix importante dans les moments délicats et un véritable meneur sur le terrain. « Les joueurs ont bien exécuté les choses et les qualités de certains sont ressorties, s’est félicité Biello. En possession, on a été efficaces et on a su trouver la largeur quand on avait le ballon au milieu. […] Marquer cinq buts contre eux, ce sont, des fois, des choses qu’on ne peut pas expliquer comme entraîneur. » La performance offensive doit aussi beaucoup, outre Piatti, à Anthony Jackson-Hamel, auteur d’un doublé en seconde période. Le numéro 24 a profité d’une mauvaise remise de Steven Beitashour, puis d’une contre-attaque menée par Blerim Dzemaili. C’est, entre autres, dans l’instinct qu’il affiche dans ce type de situation que l’attaquant a énormément progressé. 

« J’ai toujours eu de la confiance même après les deux derniers matchs qui ont été différents par rapport à mes habitudes. J’étais vraiment bien [hier] et marquer deux fois, ça ne fait qu’augmenter ma confiance. »

— Anthony Jackson-Hamel

Retour à cinq défenseurs

La fin de la première période, qui a mené au premier but torontois, a été plus difficile pour l’Impact. La fin de match a aussi été complexe, avec un doublé de Tosaint Ricketts en l’espace de deux minutes et une grosse fébrilité dans le jeu aérien. Hier, Biello avait pourtant choisi un 3-5-2, mais en inversant le triangle, en milieu de terrain, par rapport aux précédents essais. Aux côtés de Marco Donadel, Samuel Piette a abattu un travail défensif colossal. « On a joué en 3-5-2 à différents moments de la saison. On tente encore de trouver une cohésion, mais [hier], ça a bien marché. En première demie, on a été capables de fermer leurs espaces et de leur faire mal sur la contre-attaque », a commenté Biello. Continuera-t-il avec ce système contre Atlanta, véritable rouleau compresseur, qui a écrasé le Galaxy de Los Angeles, hier (4-0) ?

Trois points

Avec cette victoire, l’Impact remonte à trois points des Red Bulls de New York, qui ont cependant joué un match de moins. Au rayon des équipes qui pourraient trébucher, citons le Crew de Columbus, qui, avec un match de plus au compteur, ne devance l’Impact que par cinq points. Les Red Bulls et le Crew vont d’ailleurs se croiser, en fin de semaine… « Ça nous aide, ça nous donne cette confiance. Il nous reste cinq matchs et il faut commencer cette poussée avec la belle victoire contre Toronto », a espéré Biello. La situation est donc légèrement moins précaire pour l’Impact, dont la victoire d’hier entraîne tout de même quelques regrets. Avec un tel visage, une telle application et un tel « opportunisme », l’Impact n’aurait peut-être pas perdu autant de points en fin de match, cette année, ou dans les dernières semaines.

Prochain match : Impact c. Atlanta, dimanche à 17 h

En hausse

Nacho Piatti

Un but chanceux et un bijou pour l’Argentin qui a égalé son total de buts de l’an dernier (17).

En baisse

Deian Boldor

Expulsé lors de son premier match avec l’Impact, il a, cette fois, inscrit un but contre son camp...

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