COMMANDITÉ

BOUGER

TREKKING: 

UN PEU PLUS HAUT, UN PEU PLUS LOIN

Gravir le mont Saint-Hilaire n’est plus aussi grisant qu’avant ? Alexandre Lauzon, l’auteur du blogue alexhike.com, nous prodigue quelques conseils pour faire passer nos randonnées à un niveau supérieur.

Puisque l’humain apprend à marcher avant de savoir parler, la randonnée pédestre devrait logiquement être une activité somme toute facile à apprivoiser. Peut-être si l’on fréquente le centre de la nature de sa ville. Mais se préparer pour un trek de quatre, six, voire huit heures nécessite un minimum de préparation afin d’éviter les mauvaises surprises.

« Beaucoup de gens m’écrivent sur mon blogue pour me demander où ils devraient se rendre pour pousser leur pratique de la marche un peu plus loin, explique Alexandre Lauzon. Plusieurs d’entre eux veulent s’attaquer au mont Washington dans les montagnes Blanches. Je leur déconseille. »

Culminant à presque 2000 mètres d’altitude (presque neuf fois le mont Saint-Bruno), le mont Washington, au New Hampshire, est le plus haut sommet du nord-est des États-Unis. Bref, c’est du costaud.

Alexandre Lauzon suggère, et c’est tout à fait logique, d’y aller par étape. Les randonneurs occasionnels désireux de prendre du gallon auraient avantage à se mettre sous la botte des treks de trois, quatre ou six heures afin de poursuivre leur cheminement de façon intelligente.

Le plus simple, et le plus facile, est de marcher davantage sur une base quotidienne. « Marcher plus souvent dans la semaine permet de mieux se préparer aux longues randonnées », dit celui qui se farcit au bas mot 50 sommets par année. « Sortez une ou deux stations de métro à l’avance et faites le reste à pied. Allez marcher sur l’heure du midi ou les soirs après souper. »

Au Québec, le Pic de l’Ours, dans le massif du mont Orford, les sentiers du mont Sutton, le mont Mégantic et son voisin, le mont Gosford, offrent de beaux défis, selon Alexandre Lauzon. Ces randonnées de 10 à 15 km (ce qui comprend l’aller et le retour) prendront en moyenne de quatre à six heures, pauses incluses. Détail important : il faut compter de 1 h 45 à 3 h 30 pour se rendre à ces montagnes depuis Montréal.

Du côté américain, le Montréalais de 35 ans y va de quelques suggestions. Le mont Mansfield, près de Stowe, au Vermont, est une randonnée exigeante (prévoir environ cinq heures pour compléter les 10,5 km), mais néanmoins accessible.

Idem du côté des Adirondacks dans l’État de New York, où les monts Big Slide (13 km ; de 5 à 6 heures de marche) et Cascade (8 km ; 4 heures) offrent de très belles vues en guise de récompense. Avec ses 23 km, le mont Marcy, plus haut sommet des Adirondacks, est tout trouvé pour les trekkeurs plus expérimentés.

Pour faciliter le choix de votre destination, Alexandre Lauzon recommande fortement les Guides Ulysse Espaces verts Randonnée pédestre au Québec et Randonnée pédestre Nord-Est des États-Unis, ou le Répertoire des lieux de marche au Québec 2013, véritable bible publiée par le Fédération québécoise de la marche, mais qui n’aura plus de mise à jour, ayant été remplacé par le site BaliseQc.ca. L’organisme vend également des topoguides et des cartes topographiques.

« Peu importe où l’on marche, une carte topographique est une nécessité, note l’auteur d’alexhike.com. On s’approprie le terrain. On visualise le sentier, mais aussi les environs. Et, s’il vous plaît, ne laissez pas votre carte dans votre sac à dos ; utilisez-la, ne serait-ce que pour évaluer votre sens de l’orientation. »

Alexandre Lauzon possède toute une collection de cartes topographiques. Après être tombé en amour avec le trekking en 2005 lors d’une sortie avec des amis dans les Adirondacks, cet informaticien qui travaille dans le milieu bancaire a fait de cette activité un véritable mode de vie.

Il fait partie du prestigieux groupe The Northeast 111, c’est-à-dire qu’il a gravi les 115 sommets (et non pas 111 comme le nom du groupe l’indique) de l’Est américain de plus de 1200 mètres. Il les a complétés en été ou à l’automne et est en voie de parcourir de nouveau la liste des 115 sommets, mais en hiver. La saison froide est d’ailleurs sa période préférée. Il va sans dire qu’une longue randonnée hivernale est plus exigeante, voire un peu plus risquée. Contentons-nous ici des randonnées printanières, estivales et automnales.

Même s’il ne le fait que très rarement, Alexandre Lauzon recommande fortement quelques étirements avant de fouler les sentiers. « Toutefois, au retour, je m’étire presque toujours en posant ma jambe sur le pare-chocs arrière de ma voiture. »

Qui dit longue randonnée, dit sac à dos. Outre les deux litres d’eau par personne qu’il est impératif de prendre avec soi, le blogueur suggère de se préparer un lunch santé, mais aussi plusieurs collations comme du fromage, des noix, du chocolat et des barres énergisantes. Attention, si vous désirez emporter des fruits ou des légumes aux États-Unis : vous devez obligatoirement les déclarer aux douaniers américains. Ils procèderont à une fouille et généralement ils vous laisseront passer, surtout si ces derniers sont d’origines canadiennes. Consultez ce site pour en apprendre davantage : 1.usa.gov

Outre la carte topographique du sentier que vous comptez suivre, voici la liste des objets qu’Alexandre Lauzon laisse en permanence dans son sac à dos : une boussole, un sifflet, un chandail à manches longues, une tuque, des petits gants, une lampe frontale, de même que des comprimés pour purifier l’eau.

Pour ce qui est des vêtements, il faut à tout prix éviter le coton qui, une fois mouillé, prend plus de temps à sécher, rappelle Alexandre Lauzon. Privilégiez plutôt les vêtements en fibre synthétique comme le nylon. Ils ne sont pas obligatoires, mais le jeune homme avoue qu’il pourrait difficilement se passer de ses (deux) bâtons de randonnée.

Quant aux bottes, elles sont incontournables. Des chaussures de sport (de type jogging) ou des sandales sont à proscrire. Les boutiques de sport vous aideront à trouver la bonne botte de randonnée.

En terminant, rappelez-vous que rien ne vaut les conseils de trekkeurs d’expérience. Outre son site alexhike.com, Alexandre Lauzon est l’un des maîtres d’œuvre du site fousderando.com. Ce site s’adresse à la communauté de grimpeurs du Québec. On peut y trouver des partenaires de randonnée, des récits, l’état des sentiers dans diverses régions, de même que toutes autres informations relatives au trekking.

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