Montréal

Un élu montréalais presse le SPVM d’intégrer le hijab et le turban

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) doit autoriser ses agents à porter le hijab ou le turban, réclame un élu montréalais. Le conseiller Marvin Rotrand estime que le silence du corps policier sur ces accessoires religieux représente une barrière invisible pour les communautés culturelles.

Marvin Rotrand a récemment écrit à la responsable de la sécurité publique de Montréal, Nathalie Goulet, afin de réclamer l’intégration du hijab et du turban dans l’uniforme réglementaire du SPVM. « Ça envoie un message positif aux communautés : “Vous êtes les bienvenus. Si vous avez les qualifications, vous réussissez les tests, personne ne va s’opposer à votre candidature” », écrit M. Rotrand dans la lettre obtenue par La Presse.

démarche en 2016

Ce n’est pas la première fois que l’élu presse le SPVM d’inscrire noir sur blanc que ces signes religieux soient acceptés dans l’uniforme des agents. En 2016, le corps policier lui avait répondu ne pas avoir « de politique précise en lien avec le port d’un hijab, ni un modèle d’approuvé ». « Toutefois, nous restons ouverts à évaluer toute éventuelle demande à ce sujet. »

La Presse a tenté de savoir si le SPVM avait mis à jour ses politiques depuis deux ans, mais nous n’avons pas reçu de réponse à ce jour.

Marvin Rotrand estime que le SPVM fait fausse route en attendant de recevoir des demandes pour modifier ses règles. Le simple fait de ne pas intégrer le hijab représente une barrière invisible, selon lui. 

« La communauté musulmane ne devrait pas avoir à le demander. On devrait le modifier avant. Ça ne devrait pas reposer sur les épaules des minorités de demander un traitement équitable. »

— Marvin Rotrand, conseiller municipal

Plusieurs corps policiers ont déjà modifié leurs règles vestimentaires pour autoriser le hijab et le turban, dont Toronto et Edmonton. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a intégré le turban en novembre 1990 et le hijab en janvier 2016. En fait, la police montée fournit même des hijabs et des turbans qui ont été approuvés. Ceux-ci ont fait l’objet d’essais pour s’assurer qu’ils ne nuisent pas au travail des agents. « Les essais ont démontré que le port du hijab et du turban ne nuit pas à l’efficacité des membres dans l’exercice de leurs fonctions », indique la sergente Marie Damian, porte-parole de la GRC.

Autorisation et déclaration

À noter, les policiers qui veulent être exemptés du port du chapeau traditionnel de feutre de la GRC doivent obtenir une autorisation et faire une déclaration de croyance religieuse. Depuis 2013, seulement onze policiers ont porté le turban et une seule policière a demandé à porter le hijab.

« Je m’explique mal comment d’autres corps policiers canadiens ont su adapter leurs exigences en matière d’uniforme afin de faciliter l’intégration des femmes musulmanes dans leurs rangs alors que la Ville de Montréal n’a toujours pas agi en ce sens », se désole M. Rotrand. Selon lui, le SPVM se prive de candidats de qualité. Il estime par exemple que le corps policier n’aurait jamais recruté Harjit Singh Sajjan, l’actuel ministre de la Défense, qui a servi au sein de la police de Vancouver et en Afghanistan au sein des Forces armées.

Pensionnats autochtones

Le NPD réclame des excuses du pape

Ottawa — Le Nouveau Parti démocratique (NPD) entend exercer de nouvelles pressions pour que le pape François vienne au Canada afin de présenter des excuses officielles pour le rôle qu’a joué l’Église catholique dans les abus « odieux » qui sont survenus dans les pensionnats autochtones pendant plusieurs décennies.

Le NPD a confirmé qu’il va déposer une motion à la Chambre des communes, à la reprise des travaux parlementaires le 16 avril, exhortant la Conférence des évêques catholiques du Canada à inviter le pape François au Canada pour qu’il présente de telles excuses aux survivants et aux familles des victimes de sévices subis aux mains des membres du clergé alors qu’ils séjournaient dans les pensionnats.

Le député néo-démocrate d’Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou, Roméo Saganash – qui a lui-même passé 10 ans de sa vie dans un pensionnat –, et son collègue de Timmins–Baie-James, Charlie Angus, ont annoncé leur intention de saisir la Chambre des communes de ce dossier dans une lettre envoyée au premier ministre Justin Trudeau hier.

Pour un renouveau

« Il ne peut pas y avoir de renouveau, et le travail de réconciliation ne sera pas complété, sans des excuses de la part du pape aux survivants des pensionnats autochtones pour le rôle joué par l’Église catholique dans les abus subis par d’innombrables autochtones partout au Canada », affirment les députés dans leur lettre au premier ministre.

La semaine dernière, Justin Trudeau s’était dit « très déçu » d’apprendre que le pape écartait l’idée d’effectuer une visite au pays pour présenter des excuses. Dans son rapport final déposé en 2015, la Commission de vérité et réconciliation avait recommandé que le Vatican présente des excuses pour les gestes commis par les membres de l’Église catholique. Mais dans une lettre aux leaders autochtones diffusée la semaine dernière, le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Lionel Gendron, a fait valoir que le pape François était d’avis qu’il ne pouvait « répondre personnellement » à cette demande après en avoir « discuté abondamment avec les évêques du Canada ».

des précédents invoqués

Pour le NPD, ce refus est inacceptable. « Par le passé, ce pape s’est excusé aux peuples autochtones des Amériques pour le rôle de l’Église dans le colonialisme, et ses prédécesseurs se sont excusés pour des abus institutionnels et systémiques survenus à d’autres époques et dans d’autres lieux. À la lumière de cela, nous sommes pleinement confiants que le pape François comprend la gravité et l’ampleur du rôle de l’Église dans les abus odieux qui se sont produits dans le système des pensionnats autochtones », soutiennent les députés Roméo Saganash et Charlie Angus dans leur lettre au premier ministre.

Au passage, les députés néo-démocrates invitent Justin Trudeau à communiquer avec la Conférence des évêques catholiques du Canada pour qu’elle reconsidère sa décision de ne pas inviter le pape.

— Avec La Presse canadienne

Côte-des-Neiges

Un homme vivait avec le cadavre de sa mère

Un résidant du quartier Côte-des-Neiges a été transporté dans une unité de soins psychiatriques après que les policiers ont découvert qu’il habitait en secret avec la dépouille de sa mère décédée, sans avoir signalé sa mort à quiconque.

C’est un concierge qui a découvert que quelque chose ne tournait pas rond, dimanche, lorsqu’il s’est présenté à l’appartement de la dame d’environ 85 ans et de son fils pour des travaux urgents, rue Barclay.

Selon nos informations, l’odeur l’a immédiatement frappé lorsqu’il est entré. Le concierge, qui habite le même immeuble que la défunte, n’avait rien soupçonné jusque-là.

Les policiers appelés sur place auraient découvert la dépouille de la mère, cachée dans un garde-robe. Le corps était dans un état de putréfaction avancée, signe que la mort remontait à un certain temps, mais il ne portait apparemment aucune trace de violence. Il faudra attendre une autopsie pour déterminer avec certitude la cause du décès.

Arrêté pour outrage à un cadavre

Le fils de la dame, âgé de 45 ans, a été arrêté pour outrage à un cadavre. Mais en voyant son état, les policiers ont décidé de le confier au personnel médical plutôt que de l’emmener à la cour, pour l’instant. « Il va subir une évaluation d’abord », a expliqué l’agent Raphaël Bergeron, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, sans donner davantage de précisions sur l’enquête, hier.

Un voisin qui habite le même immeuble que la défunte a confié à La Presse hier que le fils de la dame était bien connu pour ses problèmes mentaux dans le voisinage, mais qu’il ne causait de problèmes à personne. Selon nos informations, il vivait avec le corps de sa mère dans un état d’insalubrité extrême.

Montréal et Laval

Trois personnes poignardées

Trois personnes ont été poignardées à Montréal et Laval entre dimanche soir et hier matin, dans des incidents distincts non reliés entre eux.  Vers 23 h, les policiers de Laval ont été appelés au coin du boulevard Lévesque et de la 77e Avenue. Un adolescent de 17 ans, résidant de Montréal et connu des policiers, a été retrouvé très gravement blessé. Transporté d’urgence à l’hôpital, il a pu être sauvé et sa vie n’est pas menacée. Ni la victime ni la plupart des témoins rencontrés n’ont été très loquaces avec les enquêteurs. Un appel a ensuite été fait au 9-1-1 vers 1 h 30, au sujet d’une femme de 37 ans qui avait été blessée par une arme tranchante, sur la rue Lesage, à Verdun, près du Canal de l’aqueduc. Aucun suspect n’avait été arrêté hier matin, selon le SPVM. Les policiers sont ensuite intervenus sur la rue Arthur-Lismer, près de l’avenue de Bois-de-Boulogne, dans Ahuntsic-Cartierville. Une dispute entre plusieurs personnes avait dégénéré et un homme de 26 ans avait été lacéré à l’arme blanche au haut du corps. « Sa vie n’est pas en danger », a assuré le porte-parole du SPVM, Jean-Pierre Brabant, hier matin. Aucune arrestation n’avait été faite. — Vincent Larouche, La Presse

Disparition d’Ariel Kouakou

Les recherches dans la rivière suspendues

En raison des conditions dangereuses, la police de Montréal a mis fin jusqu’à nouvel ordre aux recherches dans la rivière des Prairies dans le cadre de son enquête sur la disparition d’Ariel Kouakou, ce garçon de 10 ans disparu le 12 mars. La présence massive de plaquettes de glace dans l’eau et l’augmentation marquée du courant en raison de la fonte des neiges ont rendu les opérations périlleuses, a expliqué le SPVM, hier après-midi. « Mais on a toujours des policiers sur la terre ferme qui cherchent sur les rives, on continue le travail, et notre poste de commandement est actif au poste de quartier 10, boulevard O’Brien », assure l’inspecteur Ian Lafrenière, porte-parole du corps policier. Ariel Kouakou a été vu pour la dernière fois le 12 mars, au parc des Bateliers, qui longe la rivière dans Ahuntsic-Cartierville. La police privilégie la thèse d’une chute accidentelle dans la rivière pour expliquer sa disparition à ce stade, mais le père du garçon a demandé plusieurs fois aux enquêteurs de considérer la piste de l’enlèvement. — Vincent Larouche, La Presse

Aide sociale

Une coalition s’inquiète des pénalités

Une coalition contre la pauvreté s’inquiète d’un programme du gouvernement québécois qui impose des pénalités financières à des bénéficiaires de l’aide sociale qui n’essaieraient pas de trouver du travail. Depuis le 1er avril, les Québécois qui font une première demande d’aide sociale pourraient perdre jusqu’à 224 $ de leur allocation mensuelle de 650 $ s’ils ne cherchent pas intensivement un emploi, s’ils ne suivent pas de formation ou s’ils ne participent pas à un programme de développement d’habiletés sociales. Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, salue la volonté du gouvernement d’aider les bénéficiaires à trouver un emploi, mais selon lui, ces derniers ne devraient pas être forcés ni punis. Certaines personnes pourraient ne pas participer au programme en raison de leur analphabétisme, de leur mauvaise compréhension ou parce qu’elles souffrent de problèmes de santé mentale, estime-t-il. M. Petitclerc ne croit pas que c’est en imposant des sanctions qu’on pourra aider ces gens. — La Presse canadienne

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