Salaires

L’écart hommes-femmes a crû en 2018

L’écart salarial entre les hommes et les femmes, qui s’était rétréci, vient d’augmenter. L’Annuaire québécois des statistiques du travail que vient de publier l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) révèle en effet que, pour l’année 2018, l’écart de salaire est maintenant de 3,00 $ l’heure en faveur des hommes. Ceux-ci gagnaient 26,90 $ l’heure en moyenne, alors que les femmes gagnaient 23,90 $. Il était toujours demeuré sous la barre des 3,00 $ dans la dernière décennie. Toutefois, Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l’ISQ, souligne que ce qui est le plus significatif, c’est le ratio homme-femme. Or, ce ratio n’a guère bougé, ces dernières années. Il demeure autour de 90, c’est-à-dire que pour chaque dollar gagné par un homme, une femme gagne 90 cents.

— La Presse canadienne

simulateur budgétaire de l’institut du Québec

Québec sous-estimerait son surplus de 3 milliards

La prudence est une belle qualité pour un ministre des Finances. Sauf que le gouvernement du Québec est particulièrement prudent cette année : il sous-estime son surplus budgétaire d’environ 3 milliards de dollars, selon le nouveau simulateur budgétaire de l’Institut du Québec.

Québec croit que son surplus budgétaire sera de 1,65 milliard en 2018-2019. Erreur, dit l’Institut du Québec. À l’aide de son nouveau simulateur budgétaire, cet institut de recherche estime plutôt que le surplus budgétaire du gouvernement du Québec variera entre 3,4 milliards et 4,6 milliards en 2018-2019.

« Ça nous semble très peu probable [que le surplus respecte le chiffre officiel prévu de 1,65 milliard] », dit Mia Homsy, directrice générale de l’Institut du Québec.

Après huit mois (de mars 2018 à octobre 2018), le surplus budgétaire de Québec était déjà de 4,4 milliards, indique le gouvernement du Québec. Soit, la croissance économique devrait ralentir un peu d’ici la fin de l’année, et le gouvernement Legault a annoncé son intention de hausser le rythme des dépenses en fin d’année financière – comme l’avait fait le gouvernement Couillard l’an dernier pour l’éducation et la santé. Sauf que l’Institut du Québec croit que le gouvernement sous-estime de façon importante son surplus budgétaire.

Si le gouvernement Legault maintient le rythme actuel des dépenses, Québec terminerait l’année avec un surplus budgétaire de 4,6 milliards, selon le simulateur budgétaire de l’Institut du Québec. S’il accélère les dépenses comme l’a fait le gouvernement Couillard l’an dernier en éducation et en santé, le surplus budgétaire sera alors de 3,4 milliards. Le gouvernement caquiste privilégie de toute évidence le deuxième scénario.

« Je ne veux pas dépenser pour dépenser, mais plutôt faire des initiatives ciblées de dépenses non récurrentes, qui feront une différence, qui amélioreront l’efficience. »

— Eric Girard, ministre des Finances du Québec, en entrevue à La Presse plus tôt ce mois-ci

L’Institut du Québec estime qu’il serait plus optimal de répartir ces dépenses supplémentaires sur l’ensemble de l’année financière. « Il ne faut pas que ces surplus-là incitent à dépenser de l’argent en fin d’année juste pour atteindre la cible. On pourrait le dépenser tout au long de l’année de façon plus optimale », dit Mia Homsy.

Davantage de transparence

L’Institut du Québec suggère au gouvernement du Québec d’instaurer encore davantage de transparence dans ses prévisions budgétaires. Québec pourrait notamment préciser la partie structurelle (liée aux choix budgétaires) et la partie conjoncturelle (liée à l’état de l’économie) des déficits ou des surplus. Les Québécois pourraient ainsi mieux suivre l’évolution des déficits et des surplus au cours d’une année financière. « Ça nous indiquerait la vraie marge de manœuvre. Le surplus est-il ponctuel à cause que l’économie surperforme ? Nous avons besoin d’être éclairés là-dessus, et ça alimenterait le débat public », dit Mia Homsy.

Si le ministre des Finances du Québec veut réviser ses prévisions de déficit/surplus budgétaires, la loi exige qu’il le fasse par écrit.

Québec est-il trop prudent avec sa prévision officielle d’un surplus de 1,65 milliard ? « Le Ministère est prudent, mais il faudra voir avec ses explications [en fin d’année], dit Mia Homsy. En regardant les causes des écarts [entre les prévisions et les surplus des dernières années], on voit que les causes ne sont pas pareilles d’une année à l’autre. Mais on peut certainement dire qu’ils sont pas mal prudents. »

Le simulateur de l’Institut du Québec se base sur les variations mensuelles des huit dernières années budgétaires du Québec. L’Institut du Québec est un institut de recherche issu d’un partenariat entre le Conference Board du Canada et HEC Montréal.

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