Opinion

Pacte pour la transitioN
Moi, je signe, aux élus d’en faire autant !

Bien que souvent sollicitée depuis mon retrait de la vie politique en 2012, je me suis imposée, parfois difficilement, un devoir de réserve sur bon nombre d’enjeux de société.

La seule exception permise à cette règle du silence concerne, toutefois, l’engagement politique lui-même, et ce, peu importe l’allégeance politique. J’y tiens particulièrement lorsque des jeunes ou des femmes me consultent avant de se lancer dans l’activité politique, qui demeure pour moi une mission noble de notre démocratie malgré la tourmente médiatique qui entoure de plus en plus celles et ceux appelés par le service public. 

Mais voilà qu’aujourd’hui je suis interpellée par la signature d’un « pacte » pour la survie de notre planète qui transcende nettement la politique partisane.

Tout comme pour ces 500 personnes réunies mercredi dernier au TNM, ma préoccupation concernant les changements climatiques et l’incapacité de nos sociétés à répondre à ce défi est grandissante. 

J’ai visionné des documentaires, lu des livres et des articles spécialisés, échangé avec des environnementalistes, modifié quelques comportements, certes, mais je peux encore faire mieux – collectivement, nous pouvons faire mieux. J’ai discuté avec mes fils des conséquences de ne rien faire sur la vitalité de leur génération, je vois grandir mes petits-enfants et je suis franchement inquiète des changements draconiens à l’environnement dans lequel ils auront à affronter les nombreux défis de la vie quotidienne. 

Ensemble

Pourtant, nous savons tous que le Québec, ses citoyennes et citoyens peuvent accomplir de très grandes choses. Ensemble, nous avons nationalisé l’électricité, créé Hydro-Québec et nous nous sommes donné comme nation de grands outils d’investissement économique avec, entre autres, la Caisse de dépôt et placement.

Nous avons mis sur pied deux grands réseaux d’éducation et de santé qui font l’envie de bien des pays dans le monde, nous déployons de la recherche de très haut niveau, pensons à l’intelligence artificielle où nous nous démarquons déjà sur la scène internationale. Mais nos actions en matière d’environnement restent bien timides face à cette crise qui ne cesse de prendre de l’ampleur et qui nous touche tous et toutes quotidiennement. Le temps d’agir, c’est maintenant ! 

Le 1er octobre dernier, nous nous sommes rendus aux urnes et avons voté majoritairement pour un gouvernement et pour des partis politiques qui n’ont pas placé l’environnement au cœur de leur vision pour notre société et pour les générations à venir. C’est pourquoi je prends la plume, je m’engage et je signe le pacte pour la survie de notre planète. 

J’invite tous les parlementaires ainsi que tous mes anciens collègues à faire de même.

Je les appelle à s’unir et à s’élever au-dessus des clivages partisans, dans l’intérêt supérieur du Québec et de la planète, afin d’adopter rapidement, au cours de la prochaine année, des lois, des mesures et des programmes qui, certes, nous bousculeront comme citoyens, mais qui nous engageront collectivement, résolument, rigoureusement dans une lutte acharnée afin de faire notre part pour protéger notre environnement.

Il en est de notre responsabilité, de notre devoir. C’est avec la volonté et la détermination dont nous, Québécoises et Québécois, savons faire preuve que nous y arriverons, j’y crois fermement.

Aux sceptiques qui ne croient pas possible de réunir un million de signatures, je vous dis, soyez confondus… moi, je signe !

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