diagnostics prénataux

Un nouveau test

Un nouveau test beaucoup plus précis et moins invasif que l’amniocentèse est désormais offert au Québec, ce qui permet d’envisager une réduction du nombre de ces procédures plus risquées pour le fœtus et pour la femme. Entrevue avec Hazar Haidar, candidate au doctorat en bioéthique et qui a fait de la recherche sur ce test.

Qu’est-ce ce que ce nouveau test ?

Il s’agit d’un test d’ADN fœtal qui se fait par une simple prise de sang de la mère à partir de la 10e semaine de gestation. Cela permet de récolter suffisamment d’informations pour rechercher une trisomie. Il est apparu aux États-Unis en 2011 et au Québec, à la fin de 2012. Seules quatre entreprises le commercialisent.

Pour qui ce test est-il indiqué ?

Il est indiqué pour les femmes dont l’histoire familiale ou les premiers tests traditionnels révèlent un risque accru de trisomie et qui souhaitent savoir si leur fœtus en est atteint.

Qu’en pensent les femmes qui l’ont déjà fait ?

Les femmes en sont très satisfaites. Ce test est non invasif, il n’y a pas de risque de perdre le bébé comme c’est le cas à l’amniocentèse et il est sans douleur. Ce test, qui est précis à 99 % pour la trisomie 21 – mais un peu moins pour les trisomies 13 et 18 –, doit cependant être suivi d’un test diagnostique comme l’amniocentèse ou la biopsie choriale [quand il est positif].

Toutes les femmes peuvent-elles le demander ?

Le gouvernement ontarien rembourse intégralement le test d’ADN fœtal chez les patientes à haut risque. Au Québec, le test doit être fait en laboratoire privé et il coûte environ 500 $, un coût prohibitif pour certains couples. Cela crée une injustice entre les femmes bien nanties et celles qui n’ont pas l’argent nécessaire pour faire le test.

Y a-t-il une chance que le test soit remboursé sous peu ?

Le ministère de la Santé est en réflexion et a formé un comité pour voir s’il faut envisager de l’offrir plus largement dans le réseau public.

Qu’en est-il des enjeux éthiques ?

Certains soutiennent que ce genre de test peut ajouter à la discrimination et à la stigmatisation potentielles des personnes handicapées et de leurs familles. D’autres pensent au contraire que ce genre de test permet aux couples de prendre une décision éclairée en ayant davantage de temps pour réfléchir à la suite des choses, puisqu’il se fait tôt dans la grossesse.

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