Investissement

Un conseiller-robot, est-ce pour vous ?

Moins d’un investisseur sur cinq serait à l’aise à l’idée d’acheter des placements par l’entremise de conseils automatisés, indique un récent sondage mené par Pollara. Que faut-il savoir quand on veut se lancer seul avec un conseiller-robot ?

Portefeuille

Les conseillers-robots offrent essentiellement un service automatisé de construction de portefeuille adapté aux besoins de l’investisseur. Ils gèrent ensuite ce portefeuille et s’occupent de le rééquilibrer lorsqu’il s’éloigne de sa répartition d’actif cible.

Que retrouve-t-on à l’intérieur des portefeuilles ?

« Des fonds négociés en Bourse. Ce sont des titres qui reproduisent, par exemple, les mouvements d’un indice boursier ou d’un marché d’obligations », explique Maher Kooli, titulaire de la chaire Caisse de dépôt et placement du Québec en gestion de portefeuille de l’ESG UQAM.

Faibles frais

L’avantage principal des conseillers-robots, c’est leur faible coût. Les frais sont même largement inférieurs à ce qui est exigé par des conseillers plus traditionnels, explique Maher Kooli.

« Incluant les frais de gestion et les frais reliés aux fonds négociés en Bourse utilisés pour construire le portefeuille, on peut s’attendre à payer entre 0,6 % et 1 %. C’est la beauté de la chose », dit-il.

Pour un fonds commun, le prix approche habituellement plutôt la fourchette du 2 à 2,25 %.

« Le conseiller-robot, c’est comme acheter un complet au magasin plutôt que de s’en faire confectionner un sur mesure par un tailleur. » 

— Maher Kooli, professeur de finance à l’ESG UQAM

Moins de planification

Il est généralement avantageux de gérer de façon intégrée tous les aspects de votre vie financière. Autrement dit, un expert peut vous élaborer une meilleure stratégie de placement s’il connaît votre plan de retraite, votre plan de succession et votre couverture d’assurance.

Les conseillers-robots sont moins bien outillés dans ce domaine, dit Stéphane Chrétien, professeur de finance et titulaire de la chaire Groupe Investors en planification financière de l’Université Laval.

« Les gens qui ont des besoins plus complexes profiteront donc d’utiliser des services plus complets que ceux des conseillers-robots. »

Pour qui ?

La clientèle des conseillers-robots est généralement jeune et à l’aise avec l’informatique (les services sont offerts sur le web). Elle a aussi des besoins moindres de planification financière et veut un produit bon marché.

3 %

Proportion des investisseurs qui ont acheté des produits de placement au moyen de conseils automatisés

Source : Pollara

Le client doit également avoir une base de connaissances financières pour comprendre les produits offerts, estime Maher Kooli.

Le conseiller-robot est aussi adéquat pour celui qui veut éviter d’analyser des titres, comme en courtage à escompte, et pour celui qui ne veut pas s’occuper de la gestion quotidienne de ses investissements parce qu’il gère difficilement ses émotions en temps de crise.

Rendements

Les placements offerts par les conseillers-robots sont tout aussi sécuritaires que les placements offerts par des conseillers traditionnels. Le rendement auquel on peut s’attendre est aussi normalement le même.

Mais les services vont avec les frais. Il faut donc connaître ses besoins pour s’assurer d’avoir trouvé chaussure à son pied.

« Le mandat principal du conseiller-robot, c’est de gérer l’argent. Il ne faut donc pas s’attendre à recevoir un appel chaque fois que le marché va vibrer », dit Maher Kooli.

Magasiner

Un conseiller-robot, ça se magasine. Quelles questions poser, quels critères garder en tête ?

Il faut d’abord avoir confiance en l’institution à laquelle on confie ses fonds. Stéphane Chrétien conseille également de demander quel genre d’aide et de soutien on peut obtenir au-delà de la plateforme informatique de base.

On doit par ailleurs s’informer à propos des frais, suggère M. Chrétien.

« On choisit souvent les conseillers-robots parce qu’ils sont peu coûteux », dit-il. Aussi bien s’assurer jusqu’au bout de faire une bonne affaire.

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