SOMR

Les premiers pas d’une usine intelligente

Les grandes lignes du plan ont été tracées en 2016. Puis, on a enclenché le projet. L’entreprise d’usinage de précision SOMR est sur le point d’entamer la deuxième phase de sa transformation. Bientôt, ce sera une usine 4.0.

C’est à la suite d’une révision stratégique que SOMR a entrepris son virage vers l’usine numérique.

« Il fallait changer notre mode opératoire si on voulait rester compétitifs, explique Thierry Baussan, directeur des opérations chez SOMR. C’est ce qui nous a amenés à investir déjà 2 millions dans l’usine. »

Première étape : connecter l’ensemble des outils au système informatique. L’opération n’a pris que quelques mois, et a vite démontré ses bienfaits.

« Maintenant on sait en temps réel ce qu’on produit, indique celui qui pilote la transformation. On connaît aussi quels sont les niveaux d’inventaires en stock et on identifie rapidement les bris de machine. »

SOMR entreprend maintenant de fusionner les opérations de ses progiciels de gestion ERP et CSIFlex.

« L’objectif, c’est de ne pas avoir à gérer deux systèmes en même temps. On veut aussi générer les bons de travail directement sur les machines pour ne plus utiliser de papier. »

— Thierry Baussan, directeur des opérations chez SOMR

Selon lui, cette seule transformation accélérera de beaucoup le travail. Et ça se comprend. L’entreprise gère annuellement 2000 types de pièces différentes. Chaque mois, elle en produit plus de 8000.

Question de faire rouler l’entreprise 24 heures sur 24, SOMR intégrera ensuite des robots à ses opérations. « Ce sera fait d’ici 2019 », indique Thierry Baussan.

La PME a déjà entamé le processus avec l’acquisition de deux robots à multipalettes. Ceux-ci distribuent automatiquement des pièces aux unités d’usinage pendant la nuit.

SOMR cherchera ensuite à optimiser l’ensemble de ses processus lors d’une quatrième et dernière phase. Ses clients pourront notamment suivre en direct l’avancement des projets. Un ensemble de transformations qui permettront à l’entreprise de rattraper le retard qu’elle a accusé sur ses concurrents, selon M. Baussan.

« Nos compétiteurs, ce ne sont pas nos voisins au Québec, ce sont plutôt des entreprises au Maroc ou ailleurs dans le monde », dit-il. 

Une place aux employés

Opérer pareille transformation amène son lot d’inquiétudes chez les employés. Annie St-Onge, directrice des ressources humaines chez SOMR, ne s’en cache pas.

« On a ouvert les canaux de communication pour rassurer tout le monde, dit-elle. Le travail de certains employés va changer, mais au final, on ajoute surtout à notre capacité de production afin de rester compétitifs. »

« On ne veut pas éliminer des emplois, ajoute Thierry Baussan. La robotisation fait seulement en sorte qu’on va rechercher des compétences différentes. »

La transformation de l’usine facilitera d’ailleurs le recrutement, selon lui. « La nouvelle génération de travailleurs est de mieux en mieux préparée pour travailler dans des usines 4.0 », dit-il.

Jusqu’ici, l’ensemble de l’opération se déroule sans accroc. « On a même pris une semaine d’avance sur l’échéancier », se félicite le directeur des opérations.

Selon lui, pareille réussite n’aurait pas été possible sans un apport externe. « C’est beaucoup plus simple de cette façon, dit-il. Rentrer le 4.0 dans une entreprise sollicite déjà beaucoup les ressources humaines à l’interne. »

SOMR en bref

Année de fondation : 1971

Siège social : arrondissement de Saint-Laurent, Montréal

Nombre d’employés : 78

Créneau : usinage de précision, particulièrement pour le secteur de l’aéronautique

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