Hockey

Rien à faire des séries !

La fièvre du hockey bat son plein, mais sachez qu’elle n’atteint pas certains irréductibles, qui ont même hâte que ce cirque se termine ! Malgré la folie, quand on n’a aucun intérêt pour le hockey, séries éliminatoires ou pas, on arrive à résister à l’engouement pourtant contagieux et rassembleur pour notre sport national.

STÉFAN GODRO 34 ANS, GRAPHISTE

« Je n’ai jamais accroché au hockey, mon père non plus, je n’ai pas été éduqué avec l’amour du hockey. Résultat : je ne le regarde pas. J’ai essayé pourtant, mais rien n’y fait. Oui, je me sens un peu exclu pendant cette fièvre ahurissante ! Tout s’arrête ! On organise des soupers entre deux matchs avec nos amis, dont certains deviennent des fans de circonstances seulement pendant les séries éliminatoires ! »

MICHEL PROULX 42 ANS, ENSEIGNANT

« Je ne comprends absolument pas la fièvre des séries, ça me dépasse complètement. Les gens sont tellement dedans, c’est comme si ça donnait un sens à leur vie. En plus, ils se prennent tous pour des entraîneurs, ça croit tout savoir sur le hockey ! Des gérants d’estrade, non, merci ! On les entend sur les tribunes téléphoniques, ça parle de stratégie, ça donne des conseils alors qu’ils ont de la misère à élever leurs enfants ! »

SAMUEL 36 ANS, QUI SOUHAITE GARDER L’ANONYMAT

« On me regarde comme si j’étais un extraterrestre ! Quoi ? Tu n’as jamais aimé le hockey ? Même quand tu étais petit ? Impossible ! Eh oui, ça se peut, j’en suis la preuve ! J’ai hâte que ça se termine pour qu’on puisse parler d’autre chose et savoir ce qui se passe d’important sur la planète, parce que même aux nouvelles, on ne parle que de ça ! Le matin, je veux savoir si le métro fonctionne ou s’il y a un tueur en série dans mon quartier ! En plus, la partisanerie, ça me dépasse, je ne m’y suis jamais identifié, je ne sais pas pourquoi, c’est inexplicable. Quand je pense qu’il y en a qui se laissent pousser la barbe comme les joueurs et d’autres qui manquent des événements importants parce qu’il y a un match de hockey ! »

ALAIN BOUCHARD 48 ANS, CONSULTANT EN INFORMATIQUE

« Même si je suis un admirateur des Bruins de Boston, je ne suis pas le hockey. Je suis amateur de football américain de la NFL et je regarde les matchs de football avec mon fils. J’avoue que pendant les séries, le matin, je regarde les résultats pour être au courant et pouvoir me mêler aux discussions de mes collègues ! Tout le monde arrive au bureau avec son chandail du Canadien en ce moment ! C’est certain que je me sens un peu comme le gars qui n’est pas dans le coup ! Que voulez-vous, je sais que c’est la folie furieuse. Les soirs de match, pour moi, ce sont des soirées comme les autres, on regarde des films et des séries sur Netflix. »

MÉDÉRIC BOUCHARD 14 ANS, ÉTUDIANT

« Mes amis à l’école regardent le hockey, ils en parlent le matin, mais passent vite à autre chose. Je joue au football, et je le regarde à la télévision avec mon père. C’est vrai que pendant les séries, on sent l’euphorie, on voit que, soudain, des passions se développent pour le hockey ! Je m’aperçois qu’il y a pas mal de filles à l’école qui deviennent des fans pendant les séries alors qu’elles ne l’étaient pas vraiment. Je suis dans une école avec uniforme, alors on ne voit pas de chandails du Canadien, mais des casquettes. »

PIERRE THIBEAULT AUTEUR ET JOURNALISTE, 49 ANS

« J’aime le sport, le soccer et le tennis notamment, mais le hockey, ça ne vient absolument pas me chercher. J’ai essayé, pourtant, de m’y intéresser, mais comme j’ai vécu une bonne partie de ma jeunesse en France, pendant 14 ans, il y a peut-être là une explication. Je n’ai pas baigné dedans, même si mon père est un vrai amateur de hockey et qu’il m’a déjà emmené au Forum voir des matchs quand j’avais 6 ans, avant que nous partions pour la France. Pendant les séries, il est très difficile de ne pas en entendre parler, c’est vraiment partout ! Ni ma blonde ni ma fille ne regardent le hockey, alors les soirs de match, c’est un bon moment pour aller au restaurant ou au cinéma ! »

FRANÇOIS DUBÉ 75 ANS, RETRAITÉ

« Pour moi, regarder le sport professionnel à la télévision, ça n’a aucun intérêt. Le hockey, ça n’apporte rien. Regarder des gens qui se bousculent pour une rondelle ou pour un ballon, ce n’est pas intéressant. Je ne suis aucunement influencé par la folie, je regarde autre chose, des films, des émissions comme Tout le monde en parle, et je me porte très bien ! Le sport prend trop de place dans les nouvelles ! »

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