Mode

Gazelles : le vêtement racé

La marque Gazelles a été fondée il y a seulement un an, mais ce projet mûrit dans la tête d’Habi Gerba depuis une bonne décennie. Déterminée, la jeune designer n’a jamais perdu de vue son objectif initial : habiller les femmes… de tête !

À l’âge où la plupart des jeunes ont une idée encore abstraite du marché du travail, Habi Gerba collectionnait déjà les tissus pour sa future entreprise avec une idée fixe en tête : fonder sa propre marque. Épaulée par ses parents qui l’ont encouragée dès ses débuts, elle enregistre à 13 ans le nom de sa société, Gazelles, à l’image des vêtements élégants et racés qu’elle créera plus tard.

« Mes parents ont toujours cru aux rêves de leurs enfants. Je ne pense pas que je serais allée en mode autrement. Mes parents sont du genre à penser que s’il y a 1 artiste sur 100 000 qui réussit, il n’y a pas de raison que ce ne soit pas moi ! », souligne-t-elle avec une belle assurance.

Il faut dire que la pomme n’est pas tombée bien loin de l’arbre. Tous deux entrepreneurs, ses parents ont fondé Afrique expansion, entreprise de communication et de développement des affaires entre le Canada et l’Afrique, dont la mission est de montrer un autre visage du continent africain que celui de la pauvreté. Et c’est ce que la designer de 23 ans tente de faire, à sa façon, à travers le vêtement.

LA FEMME GAZELLES

La marque présente des créations au style minimaliste et classique. Des tailleurs, essentiellement, qui sont ses pièces fétiches. Où dépister l’Afrique dans cette sobriété ? Dans les détails de la coupe et dans les tissus ramenés de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud, du Kenya, du Cameroun et du Togo. Mais aussi dans l’esprit de la marque.

Influencée à l’origine par les premières dames africaines, la designer crée pour une femme qui a du caractère. « Même si elles sont dans l’ombre de leur mari, ces femmes dégagent une telle assurance ! Je ne pense pas qu’on puisse faire semblant d’en avoir. Ça, ça m’attire ! »

La première personne qu’elle a eu envie d’habiller n’est pas africaine, toutefois, mais bien québécoise. Un de ses hauts a d’ailleurs été nommé en son honneur : le Frulla, en référence à l’ancienne politicienne et communicatrice Liza Frulla. « J’ai plus d’idées en voyant quelqu’un parler qu’en regardant un défilé. Je suis d’ailleurs accro au téléjournal ! Les chefs d’antenne [féminines] sont pour moi une belle source d’inspiration », raconte-t-elle en riant.

COUPÉ SUR MESURE

Chaque pièce signée Gazelles est dessinée en fonction d’une femme précise. Mais il n’y a pas que les vêtements de la marque qui soient coupés sur mesure : Habi Gerba s’est fignolé un emploi pile-poil pour elle !

« En allant en mode, j’ai commencé à toucher à d’autres aspects du métier comme la comptabilité et la relation avec le client. Et j’ai réalisé que ce n’est pas que le vêtement qui m’intéresse, c’est aussi l’entrepreneuriat. » Pour pousser plus loin ses connaissances en gestion, la designer est retournée aux études. À HEC Montréal, cette fois.

N’allez pas croire pour autant qu’elle aspire à voir sa marque prendre la forme d’une chaîne de magasins aux vêtements standardisés. Penser grand, oui, mais à petite échelle. « Gazelles va rester un service privé. Moi, ce que j’aime, c’est de rencontrer les gens. Je veux que ça reste petit. » Elle a toutefois un objectif bien ciblé, celui d’habiller le top 20 des femmes d’affaires du Québec !

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.