Le président des opérations basketball et directeur général des 76ers de Philadelphie, Bryan Colangelo, aurait secrètement entretenu jusqu’à cinq comptes Twitter anonymes dont il se serait notamment servi pour critiquer ses joueurs et défendre ses propres positions.
C’est là le résultat d’une enquête méthodique publiée mardi soir par le site internet The Ringer.
Celui-ci affirme avoir été mis sur cette piste par un informateur anonyme travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle et dont l’un des outils aurait remarqué des ressemblances frappantes entre les cinq comptes.
Les cinq comptes de Colangelo, qui a aussi été président et directeur général des Raptors de 2006 à 2013, étaient abonnés à plusieurs personnes de son entourage, dont des coéquipiers de son fils. Ils partageaient aussi le même style d’écriture.
Les comptes auraient notamment été utilisés pour critiquer, sous le couvert de l’anonymat, des joueurs de sa propre équipe, comme Joel Embiid, ou qui sont déjà passés par les 76ers, comme Jahlil Okafor ou Nerlens Noel.
Colangelo aurait aussi critiqué le travail de ses propres entraîneurs, son prédécesseur à Philadelphie Sam Hinkie ou son successeur à Toronto Masai Ujiri, et dévoilé des informations médicales sur certains joueurs.
« Si j’avais une échelle, j’aimerais faire rentrer de force un peu de bon sens dans la tête de Joel, il joue comme un bébé qui fait des crises », a par exemple répondu « Enough UnknownSources » au tweet d’un amateur, en novembre 2017, en faisant référence à Joel Embiid.
Les 76ers ont réagi à la publication de cette enquête en déclenchant une enquête interne.
Quant au principal intéressé, il a reconnu en cours d’enquête être derrière le compte @phila1234567, le seul des cinq à n’avoir jamais publié de message. Hier, il a continué de nier être associé aux quatre autres comptes dans un message transmis à The Ringer.
« Comme plusieurs de mes collègues du monde du sport, j’ai utilisé les médias sociaux comme façon de me tenir au courant de l’actualité. Même si je n’ai jamais publié quoi que ce soit sur les médias sociaux, j’ai utilisé le compte Twitter @phila1234567 pour suivre notre industrie et d’autres événements.
« Cette histoire est troublante pour moi de tellement de façons, puisque je ne suis pas familier avec aucun des autres comptes qui ont été portés à mon attention, pas plus que je ne sais qui est derrière eux ou quels sont leurs motifs. »
— Jean-François Codère, La Presse