Charlie Lindgren

Le Minnesota au Québec

Charlie Lindgren a grandi avec ses deux jeunes frères dans une ville typique des États-Unis, Lakeville, au Minnesota. Une ville de 60 000 habitants tapissée de drapeaux américains, avec sa traditionnelle « Main Street ».

Un endroit situé à une trentaine de kilomètres de Minneapolis-St. Paul, où il se considère chez lui, où ses proches vivent. C’est là qu’il a acquis les valeurs qui le guident aujourd’hui.

« J’essaie de toujours vivre selon la règle d’or “traite les autres comme tu voudrais que l’on te traite”. Mes parents ont toujours insisté là-dessus. J’ai grandi dans une superbe ville, de la bonne taille. La plus belle chose, dans cet endroit, c’étaient mes amis. Je les vois encore chaque jour durant l’été. C’est une belle communauté et j’ai été très chanceux. »

C’est là aussi qu’il a découvert son amour de la musique country. Il détestait cette musique enfant. C’est à force de passer du temps avec son grand-père, grand admirateur de Johnny Cash et de Willie Nelson, qu’il a fini par s’y attacher.

Son amour du country a grandi lors de son passage à Sioux Falls, dans la United States Hockey League (le plus haut niveau junior aux États-Unis), et a culminé à St. Cloud State University. Un établissement qui, fruit du hasard, utilise comme logo une variante de celui du Canadien.

Charlie Lindgren a reçu sa première guitare quand il avait 20 ans, un cadeau de Noël de ses parents.

Peu de temps après, il formait un duo de musiciens avec son ami et coéquipier Ben Storm. Un duo appelé Michisota Boys (Ben venait du Michigan, lui du Minnesota) qui a produit quelques reprises diffusées sur YouTube.

« Seuls mes amis proches le savaient, a réagi Lindgren, grand sourire aux lèvres. J’imagine que ça va changer maintenant. »

Les vidéos sont très faciles à trouver en cherchant « Michisota Boys » sur Google. Vous y verrez Lindgren et Storm arborant chapeaux de cow-boy et chemises à carreaux. Classique.

« On a fait ça quand j’étais à ma deuxième année de collège. C’était un petit collège, on savait que certaines personnes allaient le voir. On partageait les vidéos sur Facebook. Je vivais avec deux autres colocataires qui nous trouvaient déments. »

Endormir Parisi

Lindgren est le premier à l’admettre, il est meilleur gardien que musicien. Il n’est pas très doué ni à la guitare ni à la voix. Sa carrière musicale s’est donc terminée à peu près quand il a signé son contrat avec le Canadien de Montréal.

Storm, repêché par l’Avalanche du Colorado, a pris une direction différente, et il n’y a pas de relève dans le vestiaire du Rocket de Laval.

« Ici, seul Byron Froese joue un peu de guitare. Moi, j’essaie de jouer aussi souvent que je peux. Mais mon colocataire Tom Parisi me dit que je l’endors quand je joue... »

— Charlie Lindgren

Au moins, il peut continuer à vivre son amour du country au Québec. Lindgren assure que c’est le genre de musique qui joue le plus souvent dans le vestiaire. Il se rappelle aussi que Carey Price utilise une chanson d’Eric Church comme sonnerie de cellulaire.

Surtout, il s’adapte plutôt bien à cette nouvelle culture dans laquelle il est immergé. Il réussit même à répéter quelques mots en français, pas toujours les plus élégants.

« Je remarque que les gens ici sont passionnés de leur langue et de leur culture. C’est super. En plus, les gens vivent pour le hockey, exactement comme les joueurs. C’est très spécial. Chaque joueur veut jouer dans un endroit où le hockey est populaire. J’adore vivre au Québec. »

Lindgren se sent bien à Montréal, pour son action, et à Laval, pour son calme. Il aime les gens qu’il côtoie et se retrouve dans le mélange de ville et de campagne de sa terre d’accueil.

Comme le veut l’adage, on peut sortir l’homme du Minnesota, mais...

« Le Minnesota, ce sera toujours chez moi. Ma famille est là, mes amis aussi. J’y retourne chaque été. »

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