Ski de fond
Marie Corriveau a appris à la dure
La Presse
QUÉBEC — « J’ai donné tout ce que j’avais. Ça goûte pas mal le sang en ce moment dans ma bouche. »
C’était facile de la croire sur parole : Marie Corriveau, l’un des plus beaux espoirs du ski de fond féminin au pays, était à bout de souffle et haletante en répondant aux questions des journalistes.
Hier lors du sprint, elle a fini au 63
rang sur 69 fondeuses. Elle avait fini 67 à Gatineau et 72 à Montréal. Pour plusieurs athlètes, ces résultats seraient décevants. Mais pour Marie Corriveau, ils sont plutôt encourageants. C’est qu’à 18 ans, elle est encore extrêmement jeune et personne ne sait encore où s’arrêtera son développement.« Le Tour est fini pour moi, je n’irai pas à Canmore. Je pense que j’ai vécu les expériences que j’avais à vivre, dit-elle. Pour le moment, ça ne donne plus grand-chose que je prenne le départ. Mais j’ai vraiment eu du fun. Les trois courses que j’ai faites étaient exceptionnelles. »
Lors des trois premières étapes du Tour de ski du Canada, Corriveau a pu se mesurer aux meilleures de la planète, comme la Norvégienne Therese Johaug. « C’était fou ! Juste de m’entraîner à côté d’elles. Des fois quand je faisais de l’intensité à l’entraînement, je les dépassais. J’étais comme " haha, je la rattrape ! ". »
« Ce sont des filles que je regarde à la télé ! Là, je vais pouvoir me dire que j’ai skié à côté d’elles, coursé contre elles. Ça me rapproche de mon but ultime, je me dis que je ne suis pas si loin que ça. »
— Marie Corriveau
Marie Corriveau est originaire de Saint-Ferréol-les-Neiges, comme Alex Harvey. « Marie s’entraîne comme moi au centre d’entraînement Pierre-Harvey. Je l’ai vue grandir, je connais bien ses parents, explique Harvey. On habite dans le même quartier. Marie, c’est un des meilleurs talents qu’on a vus chez les filles depuis longtemps. »
Corriveau va maintenant se concentrer sur les championnats nationaux, qui auront lieu dès le 16 mars, au Yukon. Elle va ensuite subir une opération pour régler son syndrome du compartiment des loges, une condition fréquente en ski de fond, quand le sang peine à se rendre aux membres inférieurs. La saison prochaine sera donc révélatrice pour la jeune skieuse.
« Elle a encore un an ou deux dans la catégorie junior. Elle a beaucoup de potentiel. Elle est capable de s’entraîner avec des filles de deux ou trois ans de plus qu’elle et rivaliser, note Alex Harvey. Le ski de fond est un sport où il faut s’entraîner beaucoup. Mais je pense qu’elle a la motivation pour faire le travail. »