Chronique

Jonathan Bettez était (presque) dans nos télés

En reculant d’environ 240 épisodes dans District 31, soit un bond en arrière de deux ans, on tombe sur la toute première intrigue du feuilleton policier, qui avait été tricotée autour de la disparition et de l’assassinat du petit Théo Gagnon, dont le corps avait été repêché dans la rivière des Prairies.

À l’époque, plusieurs parallèles entre l’histoire fictive du jeune Théo et celle – bien réelle – de Cédrika Provencher avaient été tirés. La Mazda grise du kidnappeur montréalais, par opposition à l’Acura rouge vue à Trois-Rivières, près des lieux du crime. L’identification d’un suspect bien connu, mais impossible à coincer.

Puis, la semaine dernière, la publication du moindre détail des méthodes d’enquête qui visaient à épingler Jonathan Bettez, principal suspect dans le meurtre de la petite Cédrika, nous ont encore ramenées à la fiction-réalité de la populaire quotidienne de Radio-Canada.

Les ressemblances entre Jonathan Bettez et le personnage fictif de Carl Juneau (Marc Bélanger), qui avait tué Théo Gagnon dans District 31, sautaient encore plus au visage.

Les deux hommes n’avaient joué qu’une partie de golf de 9 trous (sur 18) dans la journée des enlèvements. Les deux hommes traînaient d’importantes dettes de jeu. Les deux hommes provenaient de familles aisées et influentes. Les deux hommes ont refusé de se soumettre au polygraphe. Les deux hommes ont été impliqués dans des opérations « Mr Big ». Les deux hommes avaient le même âge. Et les deux hommes ont été accusés de possession de pornographie juvénile.

Ça commence à faire énormément de « coïncidences », non ? À l’exception de la confession de l’homicide, Jonathan Bettez, c’était, ni plus ni moins, Carl Juneau dans District 31.

Je repose la question cruciale, ici : l’auteur Luc Dionne est-il un devin ou compte-t-il sur un réseau de sources policières extrêmement bien renseignées, qui l’alimentent en éléments de preuve inconnus du public ? Misez sur la deuxième hypothèse.

Joint hier, Luc Dionne m’a confié qu’il a pris toutes les précautions nécessaires avant que les scénarios entourant Théo Gagnon ne traversent au petit écran. « Je m’étais assuré de ne pas nuire au travail des policiers. Il n’y a pas une émission de télé dans le monde qui vaut la peine de mettre en péril des années de travail de la part des policiers », explique-t-il.

Luc Dionne ajoute même : « Il y a plein d’affaires que je ne peux dire, en plus. » Ce qui rend cette affaire encore plus intrigante. Quelle est la prochaine étape ?

Plan B, ça tourne !

Il régnait une chaleur écrasante, hier après-midi, dans le vaste appartement du Plateau Mont-Royal où se tourne actuellement la deuxième saison de la minisérie Plan B, que vous verrez, début novembre, dans la section Véro.TV de l’Extra de Tou.TV. À la télé régulière de Radio-Canada, les six épisodes d’une heure passeront, en principe, quelque part l’hiver prochain. Aucune date précise n’a toutefois été communiquée.

Ce deuxième chapitre n’a aucune filiation avec le premier, si ce n’est que l’héroïne, campée par Sophie Lorain, utilisera les services de la mystérieuse entreprise Plan B à quatre reprises pour corriger des erreurs ou des accrocs dans son passé. On nous dit également que le ton de cette suite sera plus dramatique et qu’elle suscitera encore plus de discussions dans les chaumières.

Réalisée par Jean-François Asselin, qui a également cosigné les textes avec Jacques Drolet, Plan B suivra l’animatrice de radio Florence (Sophie Lorain), une féministe engagée, ambitieuse et bien en contrôle de sa vie. Mère de deux ados, Marilou et Félix, joués par Émi Chicoine et Lévi Doré, Florence habite le rez-de-chaussée d’un duplex, tandis que son ex-mari (Luc Guérin) occupe l’étage supérieur avec sa nouvelle conjointe (Tania Kontoyanni).

Tout baigne jusqu’au moment où un évènement tragique, qui implique Marilou, 14 ans, fera exploser la cellule familiale. C’est ce qui mènera Florence à contacter Plan B. La mère de famille découvrira alors des pans complètement secrets de la vie de sa fille.

« Marilou n’a pas confiance en elle. Elle se compare toujours à ses amies et à sa mère. Elle est jalouse. Elle se trouve grosse et laide », détaille son interprète, Émi Chicoine, qui ressemble à une Zooey Deschanel adolescente.

Sophie Lorain décrit sa Florence comme un mélange de Paul Arcand et de Catherine Perrin. « C’est une femme de tête et de carrière », glisse-t-elle.

Contrairement à son personnage, Sophie Lorain ne solliciterait pas une entreprise comme Plan B si elle existait dans la vraie vie. « Malgré les regrets, il faut essayer de corriger les choses quand on se trouve dans le Plan A », note-t-elle.

Et comme dans Au secours de Béatrice à TVA, c’est Lévi Doré qui prend les traits de son fils dans Plan B. En parallèle, Sophie Lorain jongle avec les horaires de production des Invisibles à TVA, le remake d’Appelez mon agent, où elle incarnera « Sophie Lorain la productrice ». Très hâte de visionner ça.

De retour à Plan B, « quelqu’un qui n’a pas vu la première saison peut totalement embarquer dans la deuxième », précise le producteur de la minisérie, Louis Morissette, de KOTV.

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