UN AN À LA MAIRIE

La révolution tranquille de Valérie Plante

À la barre de Montréal depuis un an, Valérie Plante dit avoir voulu prendre son temps pour s’assurer du succès de la « révolution verte » qu’elle souhaite mener dans la métropole. Mais pour les problèmes de mobilité, elle constate aujourd’hui que leur ampleur « dépasse la mairesse » et qu’ils imposeront d’importants investissements que la Ville ne peut faire seule.

Un dossier de Pierre-André Normandin et de Kathleen Lévesque

UN AN À LA MAIRIE

Un virage vert pour Montréal

« Il y a toutes sortes de façons de faire des révolutions. On peut débarquer un matin et tout chambouler, mais on peut aussi y aller pas à pas. » Portée à la mairie de Montréal il y a un an, Valérie Plante a choisi la deuxième option, pour bien jeter les bases du virage vert qu’elle entend donner à la métropole. Mais élue en grande partie en promettant d’améliorer la mobilité, elle estime aujourd’hui que ce problème « dépasse la mairesse ».

Valérie Plante s’est entretenue pendant une heure avec La Presse à l’occasion du premier anniversaire de son élection à la mairie. Si plusieurs attendaient un coup de barre majeur, elle dit avoir voulu y aller en douceur pour s’assurer l’adhésion des 28 000 employés de Montréal, Ville qu’elle décrit comme un « immense paquebot » dont il est difficile d’altérer la direction.

« Ce que je veux faire, c’est une révolution verte, amener des changements qui s’enracinent et qu’on ne fera plus jamais de développement comme avant », dit la mairesse. Réduction des émissions de gaz à effet de serre, baisse du nombre de voitures, amélioration des transports en commun, résume-t-elle.

NON AU « BLING-BLING »

Souvent comparée à son prédécesseur au style haut en couleur, Valérie Plante se fait tranchante. « Je ne sens pas le besoin de me taper le torse ou de japper plus fort que tout le monde pour me faire entendre plus fort, lance-t-elle. Peut-être qu’on est habitués à un style bling-bling. Une Formule E, c’est clinquant, on investit des millions, ça paraît. Mais est-ce que ça rapporte aux Montréalais à long terme ? »

Un an après avoir détrôné Denis Coderre, Valérie Plante continue à vivement critiquer son style de gestion. Elle attribue au côté brouillon et impulsif de son prédécesseur la controverse autour du déménagement du musée McCord, qui s’était fait promettre un terrain que Projet Montréal a plutôt décidé de préserver en espace vert.

« J’ai un problème quand des directives politiques sont faites sur un coin de table, sur un petit bout de papier, un Post-It, et que ça crée des attentes chez un organisme qui en avait besoin. » — Valérie Plante, mairesse

Même si elle est revenue sur plusieurs décisions de son prédécesseur dans sa première année de mandat, Valérie Plante assure ne pas faire une obsession du fait d’effacer l’héritage de Denis Coderre. « Je ne suis pas dans le détricotage, absolument pas. Mais moi, de la gestion à la pièce comme mon prédécesseur, de sortir des éléments de mon chapeau parce que c’est cool, ce n’est pas comme cela que je vois la gestion de la Ville. »

UNE MOBILITÉ ENTRAVÉE

Élue en disant vouloir devenir la mairesse de la mobilité, Valérie Plante dit entendre les critiques sur la congestion qui perdure dans les rues. « Est-ce que je suis satisfaite ? Non, il faut aller plus loin, il faut en faire plus », admet-elle.

La multiplication des chantiers – et donc des cônes – nuit à la fluidité de la circulation, mais Montréal ne peut faire autrement que de maintenir la cadence, tant ses infrastructures sont en mauvais état. Si la mairesse vante son escouade mobilité, qui a effectué plus de 3000 interventions depuis sa mise en place en juin, elle reconnaît que celle-ci n’a qu’un impact marginal. Il reste qu’elle envisage d’étendre cette brigade à d’autres secteurs de l’île, car ses inspecteurs sont limités au centre-ville pour le moment.

« Je ne suis pas une magicienne. Il y a une situation qui dépasse la mairesse de Montréal. J’essaie de trouver des solutions à court terme, mais au final, ce qu’il faut à moyen et long terme, ce sont des options de transports collectifs. » — Valérie Plante, mairesse

PRIVILÉGIER LE MÉTRO

L’élue voit mal comment convaincre les automobilistes de laisser leur voiture à la maison si l’offre de transports en commun n’est pas améliorée. Et pour elle, la solution se trouve sous terre et non en surface, où les autobus se trouvent eux-mêmes coincés dans la congestion. « Je suis définitivement en faveur d’agrandir le réseau de métro, pour des questions de rapidité, d’efficacité, mais je vais laisser [l’Autorité régionale de transport métropolitain] faire son travail », dit-elle en référence à l’organisation qui gère désormais le développement des transports en commun dans la grande région de Montréal.

Valérie Plante dit voir d’un bon œil le projet de tramway dans l’Est soutenu par le nouveau gouvernement de François Legault. Pour elle, cela permettrait d’enfin réaliser la modernisation de la rue Notre-Dame, qui se fait attendre depuis des décennies. Elle espère qu’on préférera un boulevard urbain à une autoroute. « Ça ne fait plus de sens de créer une autoroute en milieu urbain alors qu’on se retrouve aujourd’hui à recouvrir ce qu’on a développé il y a 50 ans. »

L’an 1 en bref

Une réorganisation sans coût

La réorganisation des services municipaux prévue en janvier prochain se fera à coût nul, a assuré Valérie Plante. Sous la responsabilité du nouveau directeur général Serge Lamontagne, « un homme très économe », a-t-elle dit, ces changements visent surtout à s’ajuster aux nouvelles priorités politiques comme l’habitation et la mobilité. « Ça ne coûtera rien aux contribuables », a soutenu la mairesse, qui veut se distancier de la précédente administration. « Je veux couper les silos. Je veux que les services municipaux se parlent. Je veux que l’énergie, les compétences de nos fonctionnaires soient mises à contribution au maximum. Et ça veut dire faire tomber les murs. »

Taxer les investisseurs étrangers

La mairesse de Montréal veut prévenir une éventuelle surchauffe du marché immobilier occasionnée par la présence des investisseurs étrangers, et ce, même si ces derniers contribuent à l’essor économique de la ville. « Ce que je souhaite, c’est que le gouvernement nous donne le droit d’imposer une taxe si nécessaire pour les acheteurs étrangers », a expliqué Valérie Plante. Les villes n’ont pas le pouvoir de taxer les propriétaires vivant à l’extérieur du pays. « Mon souci, c’est de m’assurer qu’on sera capable de conserver une mixité sociale et économique, ce qui nous distingue à travers le pays », a-t-elle indiqué.

Profiter de l’argent d’Ottawa

Bien que partisane de la planification, Valérie Plante estime qu’il y a nécessité de « réfléchir rapidement » compte tenu du « momentum » préélectoral à Ottawa, et ce afin d’établir des priorités d’investissement dans des projets d’infrastructures, dont les transports collectifs. « L’argent à Ottawa attend. On ne veut pas que ça nous passe sous le nez », a-t-elle affirmé. C’est ce qui explique que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) ait lancé des études sectorielles tout en travaillant à moyen terme sur un plan stratégique. C’est aussi ce qui justifie, dit-elle, la mise sur pied du bureau de projet de la ligne rose du métro.

Décontaminer l’Est, une occasion « wow »

Maintenant qu’elle s’est entendue avec le nouveau premier ministre François Legault sur la création d’un comité de travail qui va élaborer un plan pour dynamiser l’est de Montréal, évitant ainsi de faire des opérations à la pièce, Valérie Plante souhaite agir plutôt tôt que tard. « Je suis prête pour les 200 millions », a-t-elle lancé avec le sourire, invitant les journalistes à poser la question à M. Legault. Les 200 millions correspondent à l’engagement pris par le chef de la Coalition avenir Québec en campagne électorale pour procéder à la décontamination des vastes terrains industriels de l’Est. Pour Mme Plante, il s’agit d’une occasion qu’elle a qualifiée de « wow ».

UN AN À LA MAIRIE

L’après-Coderre

Première femme à occuper la mairie de Montréal, Valérie Plante a été élue en promettant de casser avec le style de son prédécesseur Denis Coderre. Retour sur les hauts et les bas de cette nouvelle ère.

Rupture avec son prédécesseur

Depuis son arrivée à la mairie, Valérie Plante a annulé plusieurs décisions prises par son prédécesseur, Denis Coderre, avec qui elle était fréquemment en désaccord.

La mairesse a rapidement affiché ses couleurs en début de mandat en annonçant la résiliation de la course de Formule E, qui devait revenir au moins jusqu’en 2019. L’élue a justifié sa décision en dénonçant l’important déficit à éponger et l’opacité ayant entouré la création de l’événement. Quelques mois plus tard, des rapports critiques de l’inspecteur général puis de la vérificatrice générale de Montréal viendront la conforter dans sa décision.

L’administration Plante a également annulé le règlement sur les chiens dangereux adopté sous Denis Coderre. Elle a ainsi mis fin à l’interdiction des pitbulls pour plutôt mettre de l’avant la notion de chien dangereux, sans égard à la race.

Le projet de réfection de la rue Sainte-Catherine a aussi été profondément révisé à la suite de l’arrivée de Valérie Plante : fini les trottoirs chauffants, élimination du stationnement, piétonnisation de l’avenue McGill College.

L’administration Plante avait aussi décidé de s’attaquer de front à la sécurité sur la voie Camillien-Houde. Projet Montréal a donc mené un projet-pilote au cours de l’été interdisant la circulation de transit au sommet du mont Royal afin de réduire la circulation automobile. En place depuis le 2 juin, ce projet-pilote a pris fin mercredi, à minuit. Les voitures peuvent donc emprunter à nouveau le tronçon liant la voie Camillien-Houde à la côte Remembrance. Le projet-pilote terminé, la consultation publique sur l'avenir du secteur reprendra le 8 novembre. Montréal doit présenter un bilan de l'expérience afin d'alimenter la discussion.

Moins spectaculaires, mais tout aussi importants, de nombreux changements ont touché l’administration de la Ville. La mairesse a ainsi mis fin au contrat d’Alain Marcoux comme directeur général pour aller recruter Serge Lamontagne. Celui-ci vient d’ailleurs d’annoncer aux employés qu’il comptait rebrasser l’organisation de la Ville en 2019 afin de s’arrimer aux priorités de l’administration de Projet Montréal, soit la mobilité et l’habitation.

Une plateforme électorale comme feuille de route

Valérie Plante pourra difficilement se faire accuser de ne pas avoir tenu ses promesses. Depuis un an, elle suit religieusement sa plateforme électorale.

En campagne électorale, Projet Montréal avait en effet détaillé l’ensemble des mesures que le parti entendait mettre en place dans sa première année au pouvoir : achat de 300 autobus hybrides, bureau de projet de la ligne rose, politique de transparence pour les OBNL financés par la Ville, révision de la Formule E, réduction de la circulation de transit sur Camillien-Houde, escouade mobilité.

Quelques engagements n’ont pas vu le jour pour le moment. Ainsi, Montréal ne s’est pas encore doté d’une brigade de surveillance des chantiers, soit un groupe d’inspecteurs pouvant débarquer à l’improviste pour s’assurer de la qualité du travail. L’administration affirme que celle-ci sera créée sous peu.

Valérie Plante avait aussi promis de créer un service de permis en ligne, ce qui devrait voir le jour en 2019 seulement. L’administration Plante n’a pas non plus encore mis en place le programme de dédommagement des commerçants qu’elle s’était engagée à créer, mais celui-ci doit être présenté d’ici à la mi-novembre.

Des faux pas

La première année de Valérie Plante n’aura pas été de tout repos, la mairesse faisant certains faux pas qui l’ont longtemps suivie.

La mairesse a connu un début de mandat difficile après avoir présenté un budget prévoyant une hausse de taxes au-dessus de l’inflation, contrairement à ce qu’elle avait promis en campagne. Elle a eu beau justifier sa décision par les importants efforts que Montréal doit mettre dans la réfection de son réseau d’eau, cette décision a mis fin abruptement à sa lune de miel et la hante depuis.

La mairesse a aussi eu quelques accrochages publics au cours des derniers mois avec François Legault, qui risquent de teinter sa relation avec le nouveau gouvernement.

En mai 2018, Valérie Plante a vivement critiqué une sortie du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) en faveur d’une réforme de la Communauté métropolitaine de Montréal afin de donner plus de pouvoir aux banlieues. Quelques jours plus tard, elle en remettait pour dénoncer la décision de son parti d’écarter le projet de ligne rose dans ses engagements électoraux.

Devant ces accrochages, l’absence de la mairesse à la prestation de serment du nouveau gouvernement a soulevé un malaise, l’opposition l’accusant de créer un climat de tension avec Québec. L’annonce de la création du bureau de la ligne rose, pourtant prévue depuis longtemps, a ainsi été perçue par certains comme une réaction à l’élection de la CAQ.

Valérie Plante a aussi connu des ratés en économie. Alors qu’elle a tenté de rassurer le milieu des affaires montréalais en début de mandat, son manque de combativité dans le déménagement de la brasserie Molson à Longueuil a ravivé les inquiétudes. Puis, l’été dernier, la décision de l’administration Plante de transformer le Golf Métropolitain d’Anjou en parc-nature a bloqué la venue d’un important projet, l’entreprise Solargise ayant finalement décidé d’investir à Salaberry-de-Valleyfield.

UN AN À LA MAIRIE

Des experts se prononcent

Il y a un an, les Montréalais se sont enthousiasmés pour leur nouvelle mairesse Valérie Plante, une femme rieuse qui leur avait permis de rêver d’une ligne rose du métro, d’un changement de style politique et d’une vision axée sur la qualité de vie. Mais l’effervescence du moment s’est dissipée et, avec elle, le sentiment que la révolution Plante tarde à se produire, constatent des observateurs de la scène montréalaise.

« Ce qui est marquant, c’est qu’il n’y a pas eu grand-chose de marquant », décode Pierre J. Hamel des 12 premiers mois au pouvoir des nouveaux occupants de l’hôtel de ville. Selon ce professeur-chercheur de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), spécialiste des finances publiques locales, l’administration de Valérie Plante a fait « peu de vagues », et a laissé le plus souvent la population dans l’ignorance de « ce qui se passe sous la surface de l’eau ».

« Ce n’est pas vraiment flamboyant, mais c’est peut-être une bonne chose, ajoute-t-il. On voit les dossiers quand ils arrivent à terme, comme la réorganisation municipale qui vient d’être annoncée. »

La professeure Danielle Pilette, experte de la gestion municipale à l’UQAM, abonde dans le même sens. « La démarche de la mairesse paraît beaucoup plus appuyée sur des processus que ce n’était le cas avec Denis Coderre. […] Ce qu’elle fait est peut-être moins spectaculaire, mais un peu plus réfléchi. Cela dit, il n’y a rien eu d’extraordinaire non plus. »

De fait, les premières semaines de l’administration Plante ont surtout été marquées par l’empressement de renverser la vapeur dans plusieurs dossiers hérités de l’ère Coderre (Formule E, réglementation des pitbulls, calèches, par exemple). Puis, les élus de Projet Montréal ont semblé submergés par les préoccupations politiques, souligne Mme Pilette.

« Comme l’a fait avant elle M. Coderre, c’est la mairesse qui occupe l’avant-scène. Ça a occulté politiquement l’avancement plutôt lent des questions locales et sectorielles comme le transport, la ville intelligente et l’habitation », souligne la professeure.

MONTRÉAL, UNE BÊTE À APPRIVOISER

Mais cela lui paraît inévitable, car plusieurs dossiers exigent du temps et, surtout, une collaboration étroite avec les gouvernements, des promoteurs ou des organismes. Les projets pourraient sortir de l’ombre au cours de 2019, croit-elle. Mais jusqu’à présent, cela a surtout relégué dans l’ombre la plupart des membres du comité exécutif, ce qui a fait de Valérie Plante la seule cible des critiques.

Le stratège en communication Louis Aucoin, de Tesla RP, rappelle que la plongée dans la réalité politique de l’hôtel de ville peut être un dur apprentissage. « On sous-estime l’ampleur de la Ville », dit-il. Montréal est une bête gigantesque qui prend beaucoup de temps à apprivoiser, insiste-t-il.

Malgré toutes ces nuances, le constat demeure pour les trois experts : la lune de miel a été de courte durée. Et la présentation du budget municipal a été un moment charnière.

Du coup, l’entrée en politique de Valérie Plante a été chaotique, affirme Louis Aucoin. « On a vite déchanté face à la promesse d’une révolution puisque son premier geste a été d’aller à l’encontre de son propre programme en augmentant les taxes. »

Le réveil de la population a été brutal, ajoute-t-il.

« Les citoyens ont eu l’impression que la révolution venait de se terminer là parce qu’ils rencontraient le même style de politiciens qu’auparavant, qui disent une chose qui ne correspond pas tout à fait à la réalité. »

Mais selon Pierre J. Hamel, le geste de l’administration montréalaise était nécessaire et exigeait un bel aplomb politique. Les infrastructures de Montréal sont en bonne partie vétustes et commandent, par conséquent, qu’on leur consacre d’importantes ressources. « Ça nous rattrape », précise-t-il.

« Il ne faut pas se conter d’histoires. Ça prenait du front pour augmenter les taxes en début de mandat et ils l’ont fait. Ce qu’on peut leur reprocher, c’est de ne pas avoir dit : “Ça va vous coûter plus cher, et pour toujours.” C’est ça, la vérité. Les chantiers ne se termineront pas dans trois ans », affirme M. Hamel.

Ce dernier ajoute qu’il faudra maintenant que l’administration Plante s’attelle à faire un peu de pédagogie. Et ce, même si ce n’est pas très vendeur politiquement, comparativement au projet d’une ligne rose.

LA MOBILITÉ MARQUE LE PAS

La mobilité, une bannière qu’a brandie Valérie Plante tout au long de la campagne électorale et qu’elle agite encore, reste un dossier difficile.

« C’est très chaotique, critique Danielle Pilette. Personne ne peut prétendre à des changements très positifs depuis un an en matière de gestion de la circulation ni en transport actif. »

« Montréal est une ville assiégée… Ça reste une priorité. […] Quant à la ligne rose, c’est très loin dans le temps alors la mairesse a lancé un bureau de projet, ce qui est une stratégie courante, soit parler de processus quand on ne peut pas parler de résultats. »

— Louis Aucoin, stratège en communication

Si le dossier de la mobilité marque le pas pour l’instant, la suite des choses dépendra des bonnes relations avec le nouveau gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) et de son premier ministre, François Legault.

Depuis les élections du 1er octobre, Valérie Plante a été désignée comme une opposante à François Legault, ce dont elle s’est défendue à plusieurs reprises auprès des journalistes. Louis Aucoin donne raison à la mairesse qui est, selon lui, en bonne position pour obtenir l’écoute attentive du nouveau gouvernement, et ce, même si, sur le plan idéologique, le premier ministre et elle ne sont pas très proches. En fond de scène, la CAQ veut préparer le terrain pour faire des gains en vue des prochaines élections, souligne-t-il.

« Objectivement, l’arrivée de la CAQ est une bonne nouvelle pour Montréal. Le gouvernement a besoin d’un interlocuteur et la Ville devient un incontournable, alors que les députés libéraux jouaient ce rôle d’antennes dans le précédent gouvernement », analyse-t-il.

La professeure Danielle Pilette croit aussi que l’administration Plante peut avoir un certain poids, car « le gouvernement Legault risque d’avoir plus besoin de Montréal que le contraire ». « Eh puis, Montréal est plus à gauche que le reste du Québec. Cela oblige le gouvernement à tenir compte de cette différence », croit-elle.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.