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Édition du 20 octobre 2016,
section AFFAIRES, écran 12
Dès le plus jeune âge, les enfants peuvent utiliser une tirelire et apprendre à différencier la monnaie. « Vers 6 ans, on peut leur en donner trois : une pour les dépenses, une pour l’épargne et une pour le partage », suggère Jacques Samson, qui offre des ateliers aux enfants du primaire.
Les parents auraient aussi avantage à utiliser de l’argent papier plutôt qu’une carte. « Les enfants apprennent en observant et c’est plus concret pour eux, signale Hélène Hétu, consultante budgétaire à l’ACEF Rive-Sud. On peut également profiter des occasions du quotidien pour parler de l’argent, du prix des choses, etc.. »
Verser de l’argent de poche aux enfants, c’est bien. Leur apprendre à le gérer, c’est mieux ! « On peut leur laisser une certaine marge de manœuvre pour le dépenser, mais il faut un certain encadrement, estime M. Samson. Ils ont besoin d’être guidés. »
Pour Mme Lachance, l’argent de poche devrait aussi s’accompagner d’une délégation de certaines dépenses. « C’est un principe fondamental, on ne dépense pas l’argent seulement pour le plaisir », explique-t-elle. Selon son âge, l’enfant pourrait être responsable de payer sa carte d’autobus, par exemple. Plus l’enfant grandit, plus il peut assumer des responsabilités.
Fiston a tout dépensé et n’a plus l’argent pour sa sortie entre amis ? Tant pis ! « Ça fait mal au cœur, mais il ne faut pas passer la guenille derrière eux, illustre Mme Lachance. Ce n’est pas une question de moyens, mais d’éducation. »
Malheureusement, certains ont de la difficulté à le faire. « On voit des parents de 80 ans payer encore pour leur enfant de 50 ans pour éviter de le peiner, constate Mme Hétu. On ne leur apprend rien comme ça. » D’ailleurs, mieux vaut faire de petites erreurs de jeunesse que des grosses à l’âge adulte, c’est moins dommageable.
Hors de question de lui avancer l’argent ? « Ça devrait être exceptionnel », note Mme Hétu. De plus, l’enfant devrait être tenu de rembourser complètement.
Quant à la carte de crédit, les experts sont contre à moins de circonstances exceptionnelles. « Si notre adolescent part en voyage, on peut lui en donner en cas de problème, note Mme Lachance. Comme on signe pour lui, on doit fixer les règles. »
C’est aussi important d’expliquer le fonctionnement du crédit. « Selon notre étude, la moitié des 18 à 29 ans ignoraient qu’ils payaient des intérêts en remboursant seulement le solde minimum », déplore-t-elle.
Épargner, c’est payant, et ce concept peut être expliqué dès le primaire. « Les intérêts, c’est compliqué, mais j’explique aux enfants qu’ils reçoivent des cadeaux de l’institution financière quand ils déposent de l’argent dans leur compte », raconte M. Samson.
Lorsqu’ils sont un peu plus vieux, on peut commencer à leur parler des différents produits d’épargne avec les conditions et les risques qu’ils comportent. « On peut l’amener rencontrer un conseiller dans une institution financière, estime Mme Lachance. C’est une bonne idée parce qu’ils peuvent donner des explications à l’adolescent. Cela lui montre aussi que c’est sérieux. »