Mon clin d’œil

C’est le festival du sourire de Montréal.

PRÉCISION

Les noms de Nassira Belloula, écrivaine ; Nadia El-Mabrouk, professeure, Université de Montréal ; et Leila Lesbet, enseignante, auraient dû apparaître en tant que coauteures de la lettre ouverte « Aux féministes qui s'opposent à l'interdiction du niqab », publiée hier dans La Presse+, de même que l’appui de Vivian Barbot, ex-présidente de la FFQ.

Nos excuses pour ces omissions.

Opinion

OTTAWA
Qui sont les défenseurs  des langues officielles ?

Depuis le vote d’une majorité de parlementaires contre le projet de loi privé du député néo-démocrate François Choquette le 26 octobre dernier, qui aurait fait du bilinguisme une condition essentielle pour être nommé juge à la Cour suprême du Canada, on se demande qui défend les langues officielles au sein du gouvernement fédéral. Il y a certes des ministres qui ont des responsabilités en matière de langues officielles, mais cela n’en fait pas des champions au sein de l’appareil gouvernemental.

À preuve, le nouveau Plan d’action pour les langues officielles qui doit être annoncé sous peu, mais qui semble être retourné à la planche à dessin.

Pensons aussi à l’entente avec Netflix qui ne semble pas avoir été négociée en prenant en compte les langues officielles. 

Deux plaintes ont été déposées auprès du Commissariat aux langues officielles à cet effet.

Rappelons également les tergiversations du gouvernement dans le dossier du Bureau de la traduction, ainsi que le vaudeville au moment de la nomination du prochain commissaire aux langues officielles, pour ne rien dire de la désinvolture affichée par le premier ministre à l’endroit du statut bilingue de la ville d’Ottawa, la capitale du pays. Bref, quand les thuriféraires du gouvernement fédéral nous disent que les langues officielles sont importantes pour eux, force est de reconnaître qu’elles ne sont pas véritablement prioritaires.

Le rejet du projet de loi privé sur le bilinguisme des juges de la Cour suprême par les libéraux est d’autant plus étonnant et décevant que pendant la dernière campagne électorale, le premier ministre présentait le Parti libéral du Canada (PLC) comme celui du bilinguisme et que par le passé, le parti avait appuyé un projet de loi similaire. 

Le vote libéral du 26 octobre dernier laisse-t-il présager un abandon par le parti de ses engagements à l’égard de la défense et la promotion du bilinguisme ? 

Seulement 17 députés libéraux ont appuyé le projet de loi. Aucun ministre n’a eu le courage de contredire son chef alors qu’un projet de loi privé n’exige pas de voter selon la ligne du parti.

De tous les députés présents lors du vote sur le projet de loi privé, 65 ont voté en faveur, 224 ont voté contre et deux votes étaient pairés. Il y a aussi 43 députés qui étaient absents lors du vote, dont plusieurs députés libéraux francophones – Darrell Samson, Paul Lefebvre ou encore Denis Paradis. Comment auraient-ils voté ?

Chez les députés francophones de l’extérieur du Québec, cinq libéraux ont voté pour le projet de loi, soit Robert-Falcon Ouellette, Dan Vandal, René Arseneault, Francis Drouin et Mona Fortier. Par contre, six s’y sont opposés, soit Randy Boissonnault, Serge Cormier, Pat Finnigan, Dominic LeBlanc, Ginette Petitpas Taylor et Marc Serré.

Que se passe-t-il au sein du PLC pour qu’on rejette un projet de loi si important pour la progression de l’égalité du français et de l’anglais au pays ? De toute évidence, l’influence des députés francophones au sein du parti est faible, pour peu que le bilinguisme leur tienne à cœur.

* Linda Cardinal, Université d’Ottawa ; Stéphanie Chouinard, Collège militaire royal du Canada ; Claude Couture, Université de l’Alberta ; Michel Doucet, Université de Moncton ; Valérie Lapointe Gagnon, Université de l’Alberta ; Rémi Léger, Université Simon Fraser ; Martin Normand, Université d’Ottawa ; et François Rocher, Université d’Ottawa

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