Alexandre L’Heureux

WSP Global au cœur de la transformation des villes

La Presse donne la parole aux grands dirigeants du Québec. Chaque vendredi, un patron répond à cinq questions posées par le chef d’entreprise interviewé la semaine précédente. Et ainsi de suite. Alexandre L’Heureux, chef de la direction financière et PDG désigné de WSP Global, répond aujourd’hui aux questions de Martin Bachant, vice-président principal, exploitation, pour Xerox Canada.

En 2006, WSP Global était composée de 1800 employés. Dix ans plus tard, l’entreprise en compte 34 000 et vise 45 000 employés d’ici 2018. Quel est le défi lié à une croissance aussi rapide, et comment arrivez-vous à y faire face ?

Le succès passe par nos employés. On est une firme de services professionnels, au même titre que Deloitte, par exemple. Nos gens sont ce qu’on vend à nos clients. Le défi, c’est de transmettre nos valeurs et notre culture d’entreprise lors d’une acquisition. Pour y arriver, dès le jour 1, on met l’accent sur la collaboration et la communication entre les employés. On ne s’attarde pas tout de suite à l’harmonisation des systèmes informatiques ou des politiques. C’est secondaire.

Dans un monde en constante évolution, comment arrivez-vous à garder l’entreprise sur la bonne voie et à maintenir sa stratégie de croissance ?

Le plus important, c’est de bien vulgariser notre approche. Avoir une stratégie de croissance claire est aussi essentiel. Cette stratégie doit être soutenue par les employés, puisqu’ils sont, je le redis encore une fois, notre force. Pour cela, ils doivent croire et partager notre stratégie.

À l’exception du développement international qui semble être la priorité de WSP Global, quel est votre objectif principal pour l’entreprise ?

C’est sûr que le développement international est notre priorité. Depuis notre acquisition la semaine dernière en Irlande, on est présents dans 50 pays. On veut être le chef de file dans tous ces pays. On est à l’aube de changements majeurs sur la planète, un peu comme au début de la révolution industrielle. Les deux tiers de la population mondiale devraient habiter en ville d’ici 2050. La démographie change aussi, et les jeunes ne rêvent plus à l’achat d’un bungalow en banlieue. Ils veulent habiter en ville et avoir des services de proximité. Les villes de demain seront denses et verticales.

Tous ces changements auront un grand impact sur les villes. L’automatisation et la technologie aussi. Bientôt, on aura notamment des voitures sans conducteur. Sans parler des effets des changements climatiques. En plus de se développer à l’international, on veut jouer un rôle de premier plan pour aider les sociétés à faire face à ces changements et à s’organiser.

Votre entreprise s’étend d’un bout à l’autre du globe. Quel est le plus gros défi lié à son expansion ?

Le plus grand défi, c’est de rester fidèle à notre mission et de la poursuivre. C’est facile de se perdre en grandissant. On ne veut pas oublier d’où on vient. On veut rester fidèles à nos racines québécoises [l’entreprise était anciennement connue sous le nom de Genivar] et continuer à être forts ici. Il ne faut pas non plus oublier où on va. Notre mission, je vous l’ai exposée, c’est d’être un acteur de premier plan et un chef de file dans les transformations des villes de demain.

Alors que votre entreprise croît et développe son empreinte d’affaires à l’échelle mondiale, est-ce que l’encouragement de la diversité de votre main-d’œuvre contribue au succès de WSP Global ? Et comment ?

Absolument. C’est prouvé que les équipes gagnantes sont ouvertes à la diversité. J’ai donné une conférence en Suède devant 150 chefs d’entreprise récemment et je disais à ce moment-là que la diversité et la différence engendrent l’innovation. Aujourd’hui, nos équipes de direction sont composées de femmes à 50 %. Ailleurs, elles représentent le tiers des employés. Il y a évidemment encore du chemin à faire. Pour moi, la diversité n’est pas seulement une question de sexe. C’est aussi une question d’ethnicité et de différence d’opinions. On promeut au sein de WSP Global l’écoute et le partage d’idées. Tant mieux si un employé a une meilleure idée que la nôtre ! Notre entreprise est dans plusieurs pays. Les Suédois ne pensent pas comme les Américains. Il faut respecter les différences culturelles.

Le parcours d’Alexandre L’Heureux en bref

Âge : 44 ans

Études : Il est titulaire d’un baccalauréat en administration et d’une mineure en économie de l’Université du Québec à Montréal. Il est comptable agréé.

En poste depuis : juillet 2010 (PDG désigné depuis mars 2016)

Nombre d’employés : 34 000, dont 2300 au Québec

Avant de se joindre à WSP Global : de 2005 à 2010, il a été associé et chef de la direction financière de Celtic Therapeutics et associé chez Celtic Pharma Management. Auparavant, il a été vice-président de l’exploitation chez BISYS Hedge Fund Services.

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