Comment choisir sa salsa

Les Québécois aiment relever leurs plats. En 2014, la valeur des ventes de condiments, d’assaisonnements et de sauces a atteint 675 millions dans la province, en hausse de 0,8 % par rapport à l’année précédente. C’est plus que les ventes de confiseries (602 millions) et de poissons et fruits de mer (572 millions), selon le Bottin statistique de l’alimentation.

Aux États-Unis, « la catégorie des sauces, vinaigrettes et condiments a affiché une croissance continue entre 2007 et 2012 », d’après un rapport d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. « Les aliments ethniques et épicés ont la cote auprès des consommateurs », précise le document.

Voilà qui doit ravir les fabricants de salsa, un mot qui veut tout simplement dire « sauce » en espagnol. Mais qu’on comprend, ici, comme étant un mélange de tomates, coriandre, oignons, piments, etc. À manger avec des crudités, des tortillas ou d’autres mets mexicains.

Mieux que les trempettes

Est-ce un bon choix à servir sur la terrasse ou au bord de la piscine ? Oui, généralement. « D’un point de vue nutritif, la salsa est une meilleure option qu’une bonne majorité des trempettes du commerce », analyse Catherine Paul, nutritionniste de KinéCible.

« Les trempettes pour légumes sont souvent constituées de crème sure, de mayonnaise, d’huiles (fréquemment de mauvaise qualité) et d’une multitude d’additifs. »

— Catherine Paul, nutritionniste

Les salsas sont moins caloriques (environ 20 calories pour deux cuillerées à table, contre souvent plus de 100 pour la même quantité de trempette), moins riches en gras saturés et plus naturelles.

Il faut toutefois vérifier leur teneur en sel. « On doit sélectionner les produits à moins de 15 % de la valeur maximale quotidienne de sodium », conseille Mme Paul. La plupart des salsas respectent ce critère, mais pour une portion modeste de deux cuillerées à soupe. « La majorité des gens en mangent beaucoup plus », estime la nutritionniste. D’autant plus qu’il faut aussi tenir compte du sel des chips qui accompagnent la salsa.

Une portion d’un quart de tasse de salsa douce avec de gros morceaux Pace contient 480 mg de sodium, soit 20 % du maximum de sel qu’un adulte doit consommer par jour. C’est beaucoup. Meilleur choix, la même quantité de salsa sauvage de Morille Québec ne contient que 25 mg de sodium, à peine 1 % du maximum quotidien.

Éviter les additifs

Faut-il éviter le chlorure de calcium, l’acide citrique et le benzoate de sodium, souvent ajoutés aux salsas ? « Ces additifs alimentaires sont surtout utilisés comme agents de conservation, répond Mme Paul. Tous les additifs autorisés au Canada sont sécuritaires, car ils sont contrôlés par Santé Canada. »

Cela ne veut pas dire qu’il faut en manger tous les jours. « Une consommation excessive et fréquente de produits transformés nous expose à des doses plus importantes d’additifs, observe la nutritionniste. Il est donc préférable d’opter le plus souvent pour les aliments ayant la liste d’ingrédients la plus courte et naturelle possible. »

Elle n’est pas la seule à penser ainsi. « Les produits faits d’ingrédients naturels ou biologiques et de légumes ou de haricots sont de plus en plus populaires, note Agriculture et Agroalimentaire Canada dans son document Tendances de consommation – Sauces, vinaigrettes et condiments aux États-Unis, daté de 2013. Tout comme les produits sans additifs ou agents de conservation. »

Bio de préférence

Choisir une salsa biologique, ça vaut la peine ? Oui, « car les tomates, l’ingrédient principal, auront moins de pesticides que celles retrouvées dans les salsas régulières, fait valoir Mme Paul. Les tomates font partie des 12 fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides, selon une liste mise à jour chaque année par l’Environment Working Group, un organisme à but non lucratif ».

Quant aux salsas au fromage, il vaut mieux les fuir, à moins d’avoir vraiment besoin d’une dose d’orange fluo. « Les salsas au fromage ont souvent une liste d’ingrédients moins intéressante que celles à base de tomates, dit la nutritionniste.

Par exemple, la Salsa con queso de Tostitos contient plusieurs additifs alimentaires, dont le glutamate monosodique, utilisé comme rehausseur de saveurs. On peut compter près d’une vingtaine d’ingrédients pour cette seule salsa. Sa teneur en matières grasses est aussi plus élevée que celle des salsas dont le premier ingrédient est “tomates en dés” ou “purée de tomates”. »

Bref, le mieux est d’acheter une salsa aux tomates pas trop salée, aux ingrédients compréhensibles, dont le goût vous plaît. « Comme tout aliment, il n’est pas néfaste pour la santé de manger de la salsa quelques fois durant l’été, indique Mme Paul. Il faut juste savoir se contrôler ! »

Notes : Le bol contenant les tortillas est de la céramiste Élaine Michaud. Le bol de salsa est de la céramiste Marie-France Labrosse. Le bols contenant le citron vert est de la céramiste Sabrina Bouchard. Merci à la boutique Articho pour le prêt.

Les salsas ont été achetées chez IGA, Lufa, Metro, Provigo, Rachelle-Béry et Walmart.

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