Portfolio Laval

Construction d’une identité touristique

Mine de rien, Laval est devenu une destination touristique très prisée. Surtout auprès des Québécois. L’été dernier, l’île Jésus a connu une augmentation de 9 % du nombre de touristes. Le taux d’occupation des chambres d’hôtel a atteint 87 %, devenant l’un des plus élevés au Québec, sinon le plus élevé. Cinq questions à Geneviève Roy, PDG de Tourisme Laval.

Qu’est-ce qui explique de telles hausses ?

Nos attraits sont de plus en plus populaires. Le tourisme d’affaires représente déjà 53 % de notre clientèle. Tout le monde ou presque est déjà venu à Laval dans le cadre d’un congrès, d’un colloque ou d’une réunion. Pour le tourisme d’agrément, nos clientèles en tourisme sportif et en tourisme familial sont à la hausse. Nous avons 700 plateaux sportifs qui fonctionnent en toutes saisons et nos attraits familiaux se bonifient année après année. Aussi, nous n’avons pas de creux saisonniers. Plusieurs de nos activités sont à l’année. Vraiment, Laval est en train de se construire une identité touristique très forte. On est également en train de se dessiner un centre-ville.

Qui sont les grands gagnants, c’est-à-dire les hôtels ou les attraits touristiques qui ont connu la plus forte hausse ?

Le Cosmodôme a enregistré une hausse de 22 % pour juin, juillet et août. C’est énorme. Aussi, le musée Armand-Frappier connaît un plus fort achalandage avec une hausse de 7 %, dont 62 % sont attribuables à la clientèle « grand public ». Ce musée va bientôt déménager dans de nouvelles installations. Dans les hôtels, les chiffres sur le taux d’occupation demeurent confidentiels dans chacun des établissements. Mais nous savons que nous avons battu des records. Le domaine hôtelier va très bien. Deux de nos établissements sont en rénovation et modernisation : le Hilton, qui investit 8 millions, et l’Ô Motel et suites, qui termine cet automne un investissement de 3 millions.

Est-ce la plus forte croissance depuis longtemps ?

J’ai téléphoné à nos 20 principaux attraits touristiques. Environ 89 % d’entre eux ont connu une stabilité ou une hausse cet été. Pour certains, ça fait au moins 10 ans qu’ils n’ont pas connu une croissance aussi marquée. Certaines destinations n’avaient jamais connu une telle hausse. Près de la moitié de nos attraits destinés aux familles n’existaient pas il y a six ans, dont AéroSim Expérience, le Maeva Surf et le Sky Venture. Nous comptons 1,1 million de visiteurs annuellement, selon nos sources hôtelières.

D’où venaient les visiteurs et quel était leur profil ?

Nous avons surtout reçu des familles québécoises. Et nous allons d’ailleurs continuer à miser sur cette clientèle. En gros, l’été dernier, nous avons reçu 64 % de Québécois et 20 % de visiteurs d’ailleurs au Canada, majoritairement d’Ontario. Environ 13 % venaient des États-Unis et 3 %, d’outre-mer. Cette répartition de la clientèle nous convient très bien.

Que feront les Lavallois pour maintenir cet élan ? Bref, quelle est votre stratégie ?

Nous avons mis en place un plan stratégique sur cinq ans (2013-2018). Nous allons continuer à miser sur la clientèle d’affaires, les familles et les sportifs. Mais nous allons y ajouter la clientèle culturelle. L’ouverture en septembre 2017 de l’amphithéâtre de la Place Bell va nous aider en ce sens. Et ce sera bon pour le tourisme sportif, car la Place Bell comptera aussi des plateaux sportifs, dont trois patinoires. Notre objectif est de créer de nouveaux produits. Nous voulons augmenter le nombre de visiteurs, les recettes touristiques et le taux d’occupation dans les hôtels. Nous allons maintenir nos campagnes de marketing (entre autres numériques) communes. Nous avons cette chance à Laval de pouvoir facilement travailler ensemble. De par notre proximité, notre unicité, nous avons une gang dynamique. Nous sommes chanceux.

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