La Bourse regorge toujours de belles occasions d’investissement. Et on n’a pas besoin d’aller bien loin pour trouver des titres prometteurs. Près d’une centaine d’entreprises canadiennes sont unanimement recommandées par les analystes qui s’y intéressent (au moins quatre) avec un potentiel de gain moyen étonnant de 62 % sur 12 mois, selon les données de l’agence d’information financière Thomson Reuters. Du nombre, une dizaine sont établies au Québec, dont huit affichent une capitalisation boursière appréciable de plus de 100 millions. En voici la liste commentée. Le prix cible de la communauté financière est indiqué entre parenthèses.

Allant contre la tendance du marché, l’action du Groupe Canam est en retrait de près de 5 % depuis le début de l’année après avoir progressé d’environ 23 % l’an dernier. À l’instar des cinq analystes qui s’y intéressent, Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, estime que le titre mérite mieux. Il note que le bénéfice d’exploitation du groupe de Saint-Georges, qui incarne le dynamisme beauceron, n’a jamais été aussi élevé. De même, la croissance organique est élevée et les marges bénéficiaires n’ont jamais été aussi élevées depuis le dernier cycle, alors que la construction non résidentielle aux États-Unis est en hausse.

La société pharmaceutique lavalloise ProMetic, qui figurait dans le groupe de tête de la Bourse de Toronto avec une progression de 76 % l’an dernier, a encore bien du potentiel, selon le chœur des analystes. Alan Ridgeway, de la Banque Scotia, lui prédit notamment une « surperformance sectorielle » grâce aux résultats cliniques positifs du PBI-4050, qui cible la fibrose kystique comme nouvelle indication orpheline. Neil Maruoka, de Canaccord Genuity, mise pour sa part sur le médicament biologique d’immunoglobuline IGIV pour le traitement de l'immunodéficience primaire, dont les essais devraient être terminées au milieu de 2017.

Québecor figure notamment parmi les « meilleures suggestions pour 2016 » de Drew McReynolds, de RBC Marchés des Capitaux. L’analyste en télécommunications a changé ses vues sur le groupe de communication québécois quand le risque associé à la création d’un quatrième groupe pancanadien dans le sans-fil s’est dissipé à la suite de la revente à WIND des fréquences acquises à fort prix. De même, l’achat d’une franchise de la Ligue nationale de hockey, dont les coûts sont devenus carrément prohibitifs, ne l’inquiète plus.

L’entreprise de Québec spécialisée dans la stérilisation d’instruments médicaux a presque triplé de valeur en Bourse en trois ans. Les cinq analystes qui s’y intéressent croient que le titre a encore bien du potentiel. Neil Maruoka, de Canaccord Genuity, qui en recommande fortement l’achat, note que les ventes de stérilisateurs VP4 vont bon train et que l’entreprise est en voie d’excéder ses anticipations. Effectivement, les revenus pour les deux premiers mois de l’année dépassent déjà ceux de tout 2015. L’entreprise devrait afficher un premier bénéfice par action l’an prochain.

Ce n’est pas d’hier que la communauté financière est éprise d’Intertape Polymer. Le fabricant de rubans adhésifs et de produits d’emballage montréalais améliore constamment ses marges, ce qui ravit les cinq analystes financiers qui s’y intéressent. Ceux-ci voient un potentiel de croissance d’encore 16 % cette année pour l’action ITP dont le cours de 2011 a été multiplié par 14. Le titre procure un rendement de base de près de 3,6 % juste avec son dividende trimestriel. Impressionné par les initiatives de croissance des affaires, Michael Doumet, de la Banque Scotia, vient d’en faire un « focus stock ».

La firme indépendante de placement Fiera Capital étend sa portée dans le monde à la faveur d’acquisitions et coentreprises qui plaisent à tous les six analystes financiers qui la suivent. C’est notamment le titre de petite capitalisation préféré de l’analyste du secteur financier Phil Hardie, de la Banque Scotia, qui croit que la sélection de bons titres est critique cette année et prône une approche défensive. Scott Chan, de Canaccord Genuity, aime particulièrement son dividende, qui procure un rendement de 4,4 %. L’entreprise montréalaise ambitionne de doubler son actif sous gestion à 200 milliards d’ici 2020.

Stornoway possède l’un des plus imposants gisements de diamants au monde, la mine Renard, à 350 kilomètres au nord de Chibougamau. Le projet a cinq mois d’avance sur le calendrier prévu et l’usine de traitement pourrait entrer en exploitation en septembre et produire commercialement d’ici la fin de 2016. « Si Stornoway atteint la production commerciale et des flux de trésorerie positifs, avec à sa disposition des ressources financières inexploitées significatives, elle pourra réduire le niveau de sa dette et redonner à ses actionnaires », estime Edward Sterck, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

L’action de Theratechnologies a quintuplé de valeur depuis qu’elle s’est réveillée de sa torpeur au début de l’année dernière. L’atteinte de la rentabilité plaît aux investisseurs et aux quatre analystes intéressés malgré la méfiance généralisée envers les valeurs biopharmaceutiques. Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, croit que Theratechnologies a l’infrastructure nécessaire pour commercialiser deux autres produits en plus de l’Egrifta, son médicament vedette qui s’attaque à la lipodystrophie des personnes atteintes du VIH. Ce pourrait être le cas de l’ibalizumab, un inhibiteur de l’entrée du VIH acquis récemment, dont les résultats de phase 3 sont attendus prochainement.