vaccin contre le coronavirus

Une firme de Québec prête à entrer dans la bataille

Le Québec pourrait contribuer à lutter contre le COVID-19, le coronavirus qui frappe actuellement la Chine. Medicago, entreprise de biotechnologies pharmaceutiques dont le siège social est situé dans la Vieille Capitale, songe à se lancer dans l’élaboration d’un vaccin pour contrer l’épidémie.

« En janvier, on a commencé à s’intéresser à la situation quand on a vu le nombre de cas qui s’accroissait en Chine, a affirmé jeudi Nathalie Landry, vice-présidente exécutive, affaires scientifiques et médicales, au cours d’un entretien téléphonique. On est train de voir la faisabilité, de voir à quoi ressemblerait le projet, qui pourrait nous aider là-dedans, quels seraient les impacts sur nos activités actuelles. Après, on sera en mesure de confirmer ou non une participation. » L’entreprise, qui compte 500 employés, devrait prendre une décision d’ici les prochaines semaines.

Fondée en 1998, Medicago a développé une technologie unique au monde qui consiste à produire des vaccins et des protéines thérapeutiques à partir de plantes. Une méthode qui, selon Mme Landry, permet d’élaborer des vaccins dans un court laps de temps, c’est-à-dire entre six et huit semaines.

L’entreprise a par ailleurs participé à la production d’un traitement anticorps pour l’armée américaine pendant la crise de l’Ebola qui a sévi en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016.

« Ce qu’on a produit n’a pas été administré à des gens, mais [l’armée voulait] s’assurer qu’il y avait plusieurs compagnies qui étaient capables de produire le traitement et on a répondu à l’appel dans un court temps. »

— Nathalie Landry

« Étant donné la technologie, on pourrait penser qu’on a un système qui pourrait contribuer à la production d’un vaccin contre le coronavirus [COVID-19], poursuit-elle. C’est un virus qui est différent de ce qu’on a déjà fait. C’est à ça que je réfère quand je parle de faisabilité. Ce qu’on demande à la plante de faire, c’est quelque chose qui a une structure différente. On veut juste s’assurer que la plante est capable de produire la forme qui est requise pour le coronavirus. »

D’autres vaccins

Et Medicago n’est pas en mal de projets en ce moment. « On prépare notre premier lancement d’un produit commercial qui est un vaccin [contre l’]influenza, souligne la vice-présidente exécutive, affaires scientifiques et médicales. On travaille à développer d’autres vaccins. Nos ressources actuelles travaillent à la mise en marché du vaccin saisonnier, travaillent aussi à la mise en marché dans d’autres pays. »

L’entreprise, qui possède déjà une usine en Caroline du Nord – comptant 140 employés –, en ouvrira une seconde à Québec en 2023. L’installation de 470 000 pieds carrés produira de 20 à 40 millions de doses de vaccins contre l’influenza par année.

Medicago en bref

Siège social : Québec

Année de fondation : 1998 (début des activités en 2000)

Nombre d’employés : 500, dont 140 en Caroline du Nord

COVID-19

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Les laboratoires européens attentifs

Des laboratoires pharmaceutiques européens se disent attentifs à d’éventuelles pénuries de médicaments dans le cas où le coronavirus COVID-19 entraînerait des problèmes d’approvisionnement en principes actifs, qui sont principalement produits en Asie. « Pour les approvisionnements, nous suivons de près la situation pour nous assurer qu’il n’y a pas de discontinuité », a expliqué à l’AFP le laboratoire français Sanofi. Le gouvernement britannique a quant à lui indiqué mardi être en train d’évaluer l’impact potentiel du virus sur l’approvisionnement en médicaments et matériels médicaux. Le laboratoire suisse Novartis a de son côté expliqué disposer d’une série de mesures destinées à limiter les risques de pénuries.

Les ventes d’automobiles régressent

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