Une fusée
prénommée Chloé

La Québécoise Karol-Ann Canuel a pris le 12e rang du contre-la-montre aux Championnats du monde dans le Yorkshire, dominé par l’Américaine Chloé Dygert Owen.

Comme tout le monde, Karol-Ann Canuel était bouche bée après la démonstration de Chloé Dygert Owen. L’Américaine de 22 ans a atomisé la concurrence pour remporter le contre-la-montre des Championnats du monde dans le Yorkshire, hier.

Son avance de 1 min 32 s sur la médaillée d’argent, la Néerlandaise Anna Van der Breggen, est la plus forte enregistrée depuis les débuts de la discipline aux Mondiaux, il y a plus de 25 ans. Le rouleur suisse Fabian Cancellera s’était imposé par 1 min 27 s pour le troisième de ses quatre titres en 2009.

« Ça sort de la norme, a constaté Canuel à son retour à l’hôtel. J’ai l’habitude de courir avec Anna [sa coéquipière, quadruple vice-championne mondiale, NDLR], je sais où elle se situe. Ce n’est pas un deux de pique. C’est plus l’écart qui est surprenant. Si quelqu’un m’avait dit qu’elle gagnerait, OK, mais avec autant d’avance, c’est vraiment, vraiment impressionnant. »

Au point où la Néerlandaise Lucinda Black (8e) a demandé à Dygert Owen si elle avait conduit pour se rendre jusqu’à l’arrivée…

Sur le parcours de 30,3 km, couvert de mares d’eau par endroits, Canuel a cédé 4 min 23 s à la fusée Chloé, double médaillée d’or chez les juniors en 2015 et multiple championne mondiale sur piste par la suite.

La native d’Amos a fini 12e, une petite déception après son 8e rang de l’an dernier à Innsbruck. Dans une épreuve marquée par de grands écarts, elle a terminé à 2 min 31 s de la médaillée de bronze, la Néerlandaise et tenante du titre Annemiek Van Vleuten, et à plus d’une minute de la 10e place détenue par l’ex-championne Lisa Brennauer.

« Tu le sais quand tu fais une bonne ride ou pas, a souligné Canuel. Ce n’était pas une mauvaise journée, mais pas ma meilleure non plus. J’avais un plan, je l’ai suivi. Je suis contente de la façon dont j’ai rythmé ma course. C’est sûr que mon but, c’était d’égaler ou d’améliorer ma huitième place. »

« Le niveau était vraiment fort. Je ne vois pas ce que j’aurais pu faire de différent. Je ne dirais pas que je suis satisfaite, mais c’est correct. »

— Karol-Ann Canuel

Malgré les conditions précaires, qui ont forcé un report du départ de 40 minutes, Canuel ne s’est jamais sentie en danger. « Il y avait beaucoup d’accumulation d’eau sur la route, mais ils ont fait un bon travail en installant des cônes et des bénévoles où il y en avait trop. »

Ce chrono se range dans la bonne moyenne pour Canuel, qui s’était révélée avec une sixième position en Espagne en 2014.

Classements de Karol-Ann Canuel au contre-la-montre des Championnats du monde

2019 :  12e

2018 :  8e

2017 :  21e

2016 :  19e (13e aux Jeux de Rio)

2015 :  15e

2014 :  6e

Victime d’une fracture de la clavicule au début de mars, la cycliste de 31 ans n’a jamais réussi à ravoir toute son aisance sur le vélo en dépit d’un premier titre national sur route, fin juin, à Saint-Georges, en Beauce.

« C’est mon fait saillant et, honnêtement, ça a sauvé ma saison. Mais je n’ai jamais eu l’impression de retrouver le niveau que j’avais en début d’année. Je me sentais vraiment forte, à un autre niveau par rapport aux années précédentes. »

Canuel conclura sa saison samedi en s’alignant à la course sur route. Sixième l’an dernier à Innsbruck, elle mesure ses attentes sur un parcours qu’elle juge moins adapté à ses qualités.

« Contrairement à l’an dernier, plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte, comme la température. C’est plus ouvert, plusieurs coureuses peuvent espérer gagner. On aura notre chance. On peut se glisser dans l’échappée et faire un podium. Je pense que c’est possible. »

Zukowsky déjoué par la météo

Après sa prometteuse 21e place de l’an dernier, Nickolas Zukowsky affichait un optimisme prudent en vue du contre-la-montre individuel des moins de 23 ans, sur lequel il avait axé sa préparation ces dernières semaines. « Si je peux m’approcher du top 15, je serais vraiment content », avait-il annoncé avant le Grand Prix cycliste de Montréal, où il a enlevé le prix du meilleur grimpeur après son échappée-fleuve de 190 km. Sous une pluie battante et avec des flaques d’eau qui ressemblaient parfois à des piscines, l’athlète de Sainte-Lucie-des-Laurentides a dû se contenter du 32e rang, hier, terminant à 2 min 56 s du Danois Mikkel Bjerg, 20 ans seulement et titré pour la troisième année de suite. « C’était correct et je suis satisfait de mon effort, mais j’ai fait plusieurs erreurs techniques, notamment à cause de la météo et de mon choix d’équipement », a-t-il commenté à Sportcom. Zukowksy, qui pourra se reprendre l’an prochain, a pu éviter le pire à l’endroit où le Danois Johan Price-Pejtersen a carrément avalé une tasse...

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