LA VIRÉE DES GALERIES

Quelles sont les expositions à voir ce week-end ? Chaque jeudi, nos critiques en arts visuels proposent une tournée de galeries et de centres d’artistes. À vos cimaises !

La virée des galeries

Lumières sur la collection du MAC

Dans sa série Tableau(x) d’une exposition, le Musée d’art contemporain présente C’est ainsi qu’entre la lumière, exposition explorant l’importance de la lumière en art contemporain, inspirée d’une phrase célèbre de Leonard Cohen et complémentaire à l’hommage que lui consacre le MAC.

La lumière. Vaste sujet s’il en est en arts visuels. Sa réalité physique, son utilisation, ses qualités esthétiques, entre autres.

C’est ce qu’explore judicieusement la conservatrice du MAC Marie-Eve Beaupré, dans l’exposition C’est ainsi qu’entre la lumière, en faisant dialoguer des œuvres et des artistes, québécois pour la plupart, à propos et autour de la thématique de la lumière, si chère au poète nommé Leonard Cohen.

« On aime bien développer les tableaux de la collection dans un parcours complémentaire aux expositions temporaires, explique-t-elle. On a une nouvelle clientèle avec Cohen, donc, dans un parcours logique et sensible, j’ai demandé aux artistes dont j’avais sélectionné les œuvres : “Comment la lumière entre-t-elle dans votre travail, dans votre démarche ?” »

Le parcours est dynamique. Un Marc Séguin existentiel méconnu fait ainsi face à un triptyque de Claude Tousignant avec beaucoup de pertinence. Le peintre aurait préféré que l’on présente sa vibrante Œuvre au noir, par exemple, « mais je ne voulais pas qu’on soit trop littéral, dit la conservatrice. Je voulais surprendre les gens sans montrer les évidences ».

L’œuvre suivante, de Yann Pocreau, relève par contre d’une magnifique évidence. D’une grande beauté, Cathédrale illumine à la fois la phrase de Cohen sur les brèches qui laisse passer la lumière tout en invitant à la méditation. Oui, cette pièce nous donne envie d’entonner le célèbre Hallelujah du chantre montréalais.

« C’est une œuvre charnière de Yann, note Marie-Eve Beaupré. C’est très puissant comme travail. La lumière habite ce lieu qui représente une cathédrale. »

Nouvelles acquisitions

De nouvelles acquisitions, d’artistes comme Michel Daigneault, Stéphane La Rue et Janet Werner, notamment, consolident le parcours. Il s’agit d’une proposition tout à fait complémentaire à l’exposition Leonard Cohen où la musique est omniprésente.

« J’avais le goût de montrer des tableaux en jouant différemment sur la sensualité. Avec de la peinture, créer un trajet plus contemplatif, sans durée imposée. C’est important pour l’expérience de visite de bien doser les expositions. »

— Marie-Eve Beaupré, conservatrice du MAC

À ce sujet, on retrouvera pour la première fois avec plaisir des bijoux de la collection du MAC comme la vidéo d’Olivia Boudreau, Le bain (2010), et la série de Pascal Grandmaison intitulée Manner (2003).

« Face à lui, en dialogue, on a choisi un solo d’Yves Gaucher [seul disparu parmi les artistes de l’exposition] parce que le rythme et la musique étaient au cœur de son langage. Il a réalisé cette œuvre après un concert de musique expérimentale qui l’a marqué profondément dans les années 60. Il était sensible au monde. Je crois que ça résonne bien dans cette expo », conclut la conservatrice de la collection du MAC.

L’exposition C’est ainsi qu’entre la lumière est présentée jusqu’au 19 août 2018 au Musée d’art contemporain de Montréal.

VIRÉE DES GALERIES

Jean Paul Riopelle

Alors que l’expo Mitchell/Riopelle – Un couple dans la démesure s’achèvera le 7 janvier au Musée national des beaux-arts du Québec, la galerie Simon Blais propose Les années parisiennes, 30 huiles sur toile, œuvres sur papier et sculptures de Riopelle. Parallèlement, elle expose des eaux-fortes, lithographies et collages du maître québécois, combinés à des créations de Marcel Barbeau, Marcelle Ferron, Sam Francis, Pierre Gauvreau, Roseline Granet, Fernand Leduc, Jean McEwen, Joan Miró, Françoise Sullivan, Antoni Tàpies et Zao Wou-Ki. Un accrochage intitulé Mes amitiés, Riopelle.

— Éric Clément, La Presse

À la galerie Simon Blais (5420, boulevard Saint-Laurent, Montréal), jusqu’au 27 janvier

Gustav Klimt

Une installation de trois chefs-d’œuvre du peintre symboliste Gustav Klimt vient d’être inaugurée au Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa. Elle comprend deux peintures prêtées au musée, Portrait d’Elisabeth Lederer et Forêt à flanc de montagne à Unterach sur l’Attersee, datant de 1916, ainsi qu’Espoir I (1903), issue de la collection du musée. La présentation donne un aperçu intéressant de la production de l’artiste autrichien entre son Cycle d’or et sa mort en 1918.

Au Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa), pour les trois prochaines années. Pendant les Fêtes, le musée est ouvert du 24 décembre au 7 janvier, sauf le 25 décembre et le 1er janvier. 

— Éric Clément, La Presse

Maryse Goudreau

La photographe Maryse Goudreau est devenue ce mois-ci la première lauréate du prix Lynne-Cohen. Le prix a été créé en l’honneur de la photographe québécoise d’origine américaine qui s’est éteinte en 2014 et qui souhaitait aider, après sa mort, les artistes à poursuivre leur travail. Doté d’une bourse de 10 000 $, le prix bisannuel est remis par la Succession Lynne Cohen, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) et la fondation de ce dernier. Une vidéo a été réalisée dans l’atelier de Maryse Goudreau, en Gaspésie, pour faire connaître son travail.

— Éric Clément, La Presse

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