Résidences pour personnes âgées

Cogir traverse la frontière

L’un des plus importants exploitants québécois de résidences pour personnes âgées s’implante sur la côte ouest américaine.

La société Cogir, de Brossard, vient d’acquérir des participations dans 12 résidences dans les États de la Californie et de Washington. Elle en devient aussi le gestionnaire. La société dirigée par Mathieu Duguay n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Elle veut augmenter à 50 le nombre de ses résidences spécialisées sur le sol américain.

Son partenaire est la société Welltower, une fiducie de placement immobilier (FPI ou REIT) américaine spécialisée dans l’immobilier pour aînés. Au 31 octobre 2017, l’entité cotée en Bourse détenait 1517 propriétés offrant des soins aux personnes âgées desservant 321 000 locataires. D’une valeur de 37 milliards US, Welltower se classe au 5e rang des REIT américains, derrière des noms connus comme Simon Property et Public Storage.

« Nous sommes heureux d’accroître nos relations avec Cogir, un exploitant canadien qui entre sur le marché américain avec son approche innovante dans la livraison de services d’hébergement destinés aux personnes âgées, a dit Tom DeRosa, chef de la direction de Welltower, dans un communiqué. Mathieu Duguay et son équipe représentent la prochaine génération de leaders dans le domaine des résidences pour aînés », s’est-il avancé.

« Les Américains apprécient la touche québécoise axée sur la joie de vivre », explique à La Presse M. Duguay. Selon lui, les résidences québécoises de nouvelle génération se démarquent par l’abondance des espaces communs, des activités de loisirs variées et un souci apporté à la qualité de la nourriture.

Partenaires

La valeur de la transaction s’élève à 440 millions US pour 12 résidences et 1800 logements. La part de Cogir s’élève à 66 millions US, soit 15 %. Cogir exploite des résidences du côté canadien pour Welltower depuis quatre ans. Avec cette transaction, elle devient aussi un partenaire dans la détention de propriétés.

« Il y a un travail à faire pour redynamiser le portefeuille de 12 résidences sur la côte Ouest », explique, dans un entretien, Mathieu Duguay. Le taux d’inoccupation de ce portefeuille est à 15 %. Cogir affirme maintenir un taux d’inoccupation inférieur à 5 % dans ses résidences canadiennes depuis 15 ans.

L’histoire de Cogir s’est bâtie à travers des partenariats. Au début des années 2000, la société avait connu une croissance fulgurante en s’associant avec El-Ad, du milliardaire israélien Yitzhak Sharon Tshuva. M. Duguay souhaite maintenant vivre une association aussi fructueuse avec Welltower.

Aujourd’hui, Cogir, c’est 170 propriétés sous gestion, dont 50 résidences pour personnes âgées. Elle dessert 20 000 locataires et compte 3500 employés. La valeur de l’actif sous gestion dépasse les 4 milliards.

Actuellement, 75 % de son portefeuille est au Québec. D’ici cinq ans, Cogir souhaite avoir 50 % de l’actif sous gestion hors Québec. 

Sécurité

Carnival fait appel à Voti Detection

Le croisiériste américain Carnival mise sur la technologie de l’entreprise montréalaise Voti Detection pour relever le niveau de sécurité à bord de ses navires. Voti, dont les actions se négocient à la Bourse de croissance de Toronto depuis novembre, livrera à Carnival une centaine d’appareils d’inspection par rayons X. La valeur de l’entente, qui comprend le matériel et une garantie prolongée, est supérieure à 7 millions de dollars. Il s’agit du plus important contrat jamais obtenu par Voti, entreprise fondée il y a une dizaine d’années et qui ambitionne de perturber le marché de l’inspection par rayons X. « C’est un événement marquant pour Voti », a commenté son grand patron Rory Olson. Selon lui, cette commande démontre le potentiel de la technologie d’imagerie de l’entreprise sur le marché. Les appareils de balayage (scanneurs) livrés par Voti seront déployés dans neuf ports pour bateaux de croisière de Carnival en Amérique du Nord. — Richard Dufour, La Presse

Vente d’électricité au Massachusetts

Hydro-Québec prête à payer pour convaincre les résidants du Maine

Hydro-Québec est prête à donner 30 millions US aux citoyens du Maine pour les convaincre d’accepter le passage sur leur territoire de la ligne de transport qui lui permettra d’acheminer de l’électricité au Massachusetts.

Un projet d’entente entre le promoteur Central Maine Power et plusieurs organisations locales touchées par le projet, obtenu par le Portland Press Herald, prévoit des compensations totalisant 258 millions US pour le Maine si la ligne est construite.

De cette somme, quelque 30 millions US proviendraient directement d’Hydro-Québec. Selon le document, l’entreprise québécoise s’engage à financer un réseau internet à large bande à hauteur de 10 millions US, à contribuer pour 10 millions US à l’établissement d’un réseau de bornes de recharge pour les véhicules électriques et à offrir 10 millions US en subventions aux acheteurs de thermopompes.

C’est la première fois qu’Hydro-Québec s’implique directement et financièrement dans la promotion du projet connu sous le nom de New England Clean Energy Connect, actuellement à l’étude devant la Public Utilities Commission du Maine.

Comme le New Hampshire, qui a rejeté un projet similaire, le Maine servira uniquement de passage pour la ligne d’une longueur de 233 km, qui doit coûter près de 1 milliard US. Le projet est très contesté par les environnementalistes et par les producteurs privés d’électricité de la Nouvelle-Angleterre, ce qui explique probablement la décision d’Hydro-Québec de verser quelques millions.

Le promoteur CMP a déjà promis une panoplie de mesures d’atténuation pour convaincre les résidants du Maine que le projet peut être bénéfique pour eux. Il a commencé par accepter d’enfouir une partie de la ligne d’électricité sous la rivière Kennebec.

258 millions de CMP

En outre, le document obtenu par le quotidien du Maine chiffre à 258 millions US les compensations offertes par CMP. C’est 17 millions US de plus que la somme offerte par Northern Pass aux citoyens du New Hampshire et qui s’est avérée insuffisante. Ces propositions vont d’un rabais sur les tarifs d’électricité jusqu’au financement de projets de développement économique.

Hydro-Québec a confirmé l’existence d’un projet d’entente, mais elle n’a pas voulu commenter en détail les discussions en cours avec des groupes comme les consommateurs industriels d’électricité, la Ville de Lewiston et la Chambre de commerce du Maine.

« Les détails entourant ces mesures demeurent confidentiels pour l’instant, mais seront rendus publics au cours des prochaines semaines », a fait savoir la porte-parole Lynn St-Laurent.

La décision de la Public Utilities du Maine est attendue à la fin de février ou au début du mois de mars. Le projet de ligne de transport a plusieurs autres étapes à franchir avant de devenir réalité, dont l’obtention d’autorisations au fédéral. Le département de l’Énergie et l’Army Corps of Engineers doivent l’approuver, de même que le président des États-Unis.

Hydro-Québec et son partenaire CMP misent toujours sur une mise en service de la ligne de transport à la fin de 2022. Le nouveau lien est essentiel à la concrétisation du contrat conclu avec le Massachusetts pour la vente de 9,45 térawattheures d’électricité québécoise pour 20 ans.

Banque du Canada

Le ralentissement économique serait temporaire

Le ralentissement récent de la croissance économique est attribuable à l’incertitude entourant les politiques commerciales des États-Unis, à la chute des prix du pétrole ainsi qu’à la baisse des dépenses de logement et de consommation au pays, a fait valoir hier un sous-gouverneur de la Banque du Canada.

Cependant, le ralentissement de la croissance économique au Canada n’est que temporaire, précise le sous-gouverneur Timothy Lane dans le texte d’un discours qu’il a prononcé hier à Washington.

Selon M. Lane, ces facteurs, conjugués aux mesures de relance budgétaire qui ont dynamisé l’économie américaine – et, par conséquent, poussé la Réserve fédérale américaine à relever ses taux d’intérêt –, exercent une pression à la baisse sur le dollar canadien. Or, la faible valeur du dollar canadien contribuera selon lui à soutenir l’économie canadienne pendant cette période.

En outre, l’incertitude liée aux politiques commerciales américaines a poussé les entreprises à investir moins que ce que la vigueur générale de l’économie canadienne aurait dû commander, ajoute-t-il.

taux directeur

Le mois dernier, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a maintenu le taux directeur inchangé à 1,75 %, alors que l’économie évolue dans ce qu’il a décrit comme une période de « ralentissement temporaire », créée par la récente chute des prix du pétrole.

Dans son discours à l’Institut Peterson d’économie internationale, M. Lane explique comment le Canada gère ses réserves de change, qui atteignent environ 85 milliards US, soit 5,0 % du produit intérieur brut du pays. Le sous-gouverneur de la banque centrale canadienne décrit la taille de ces réserves de change comme « modeste » – mais adéquate –, en raison de « son taux de change flottant et de sa politique non interventionniste ».

M. Lane fait remarquer que l’un des développements relativement récents est que d’autres banques centrales et autorités monétaires ont commencé à intégrer des actifs en dollars canadiens à leurs portefeuilles de réserves de change, à la suite de la crise financière mondiale il y a une dizaine d’années. Les titres libellés en dollars canadiens ainsi détenus dans le monde avoisinent maintenant 200 milliards, soit près de 2 % des réserves de change mondiales, calcule-t-il.

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