C’est la quantité de neige, en moyenne, que reçoit chaque année le sommet du mont Mégantic.

La belle neige fraîche brille sous un soleil étincelant. Ce serait une journée d’hiver parfaite, si ce n’était de vos doigts et vos orteils complètement gelés. Que faire pour empêcher vos extrémités de devenir de petits blocs de glace ?

Véronique Fortin, qui a guidé des groupes en haute montagne et qui est maintenant professeure en techniques d’intervention en loisirs au cégep de Saint-Jérôme, a quelques bons conseils pour ceux qui veulent profiter de l’hiver sans y laisser des bouts de doigt.

« La base, avant même de dire de mettre des mitaines, c’est de bien manger et de bien s’hydrater, affirme-t-elle. Si on n’est pas en bonne santé ou en bonne condition physique, on va geler plus facilement des mains et des pieds. »

Il faut également s’habituer à remuer constamment les doigts et les orteils lorsqu’il fait très froid dehors. Une bonne image à garder en tête, c’est celle du chat qui triture un coussin (ou les cuisses de son maître) avec ses pattes avant.

Véronique Fortin suggère également de troquer une longue pause repas par plusieurs petites pauses au cours d’une journée de plein air particulièrement froide.

« C’est mieux de manger un sandwich rapidement et de manger quelque chose d’autre plus tard », indique-t-elle.

LES AVANTAGES DE LA MITAINE

En ce qui concerne les mains, plusieurs estiment que les doigts resteront davantage au chaud s’ils demeurent en contact les uns avec les autres, à l’intérieur d’une mitaine.

S’il faut faire des manipulations qui demandent une certaine dextérité (mettre des raquettes, par exemple), Véronique Fortin suggère de porter une mince paire de gants à l’intérieur de mitaines. On enlève la mitaine pour attacher ce qu’il faut attacher, mais on garde le gant.

Elle insiste sur l’importance de ne pas trop serrer les vêtements ou les mitaines au poignet. « On ne veut pas que la neige entre, mais en même temps, on ne veut pas couper la circulation », fait-elle valoir.

Il faut aussi s’adapter à la température et au niveau d’activité physique : si on fait un sport aérobique, comme le ski de fond avec des mitaines trop chaudes, la sueur ne tardera pas à mouiller tout l’intérieur de celles-ci et à les rendre glaciales à la première pause.

Le système multicouches fonctionne bien : on commence en portant des mitaines chaudes au-dessus de mitaines ou de gants plus légers. Dès qu’on s’échauffe, on enlève les mitaines chaudes. On les remet pour emprisonner la chaleur lorsqu’on fait une pause. Et on prend toutes les occasions qui se présentent pour faire sécher les mitaines humides.

Les mêmes grands principes s’appliquent également pour les pieds. « Il ne faut pas que les bottes soient trop petites, trop serrées », souligne Mme Fortin.

Plusieurs personnes mettent deux paires de chaussettes : une légère, qui absorbe l’humidité ou qui la transfère (comme les sous-bas de polypropylène), et une paire plus épaisse (comme de gros bas de laine). L’important est d’éviter le coton, qui se gorge d’humidité et refroidit la personne qui le porte. La laine, elle, garde une bonne partie de ses vertus isolantes, même humide.

« Il faut s’assurer que si on porte deux paires de bas, on ne restreigne pas la circulation », indique Véronique Fortin.

Les personnes qui ont facilement froid aux pieds peuvent également porter des couvre-bottes, qui ajoutent de précieux degrés de chaleur.

Mais le grand secret, c’est de bouger. « C’est sûr que d’être en action, de faire bouger le corps, de faire circuler le sang, ça va apporter de la chaleur aux orteils », rappelle Véronique Fortin.

Les chauffe-mains et chauffe-orteils, ces petits sachets qu’on secoue à l’air pour déclencher une réaction génératrice de chaleur, peuvent aussi être utiles, mais pas pour toutes les occasions.

« Pour une activité d’une journée, ça peut ajouter un petit confort, mais pour une longue expédition, je ne compterais pas là-dessus, affirme Mme Fortin. Parfois, ça ne fonctionne pas, et à haute altitude, ça ne marche pas très bien. »

En outre, ces petits sachets ne peuvent être utilisés qu’une fois, ce qui constitue un certain gaspillage.

« Pour moi, c’est un dépanneur, quelque chose que je mets dans ma trousse d’urgence, soutient-elle. Je pense qu’il vaut mieux avoir un bon équipement, un système qui fonctionne bien, que d’avoir besoin de Hot Shots. »

DEUX TRUCS POUR RÉCHAUFFER LES MAINS GLACÉES

• Faire de grands cercles avec les bras. Il faut faire des cercles complets. Le fait de balancer les bras d’avant en arrière, en décrivant un demi-cercle, n’est pas aussi efficace.

• Hausser et baisser rapidement les épaules. Il faut que les mains et les bras soient ballants, totalement détendus. Il ne faut donc rien tenir entre les mains, comme un bâton de marche.

L’équipe française de biathlon s’entraîne dans la joie :  le skieur-caméraman rigole chaque fois qu’il dépasse un skieur qui a « pris le champ ».

(à partir de 0,04 s)