Cyclisme  Grand Prix de Montréal

« Je roule très bien dans la pluie »

Pour un gars qui n’aime pas la pluie, Tim Wellens sait y faire. Il est Belge, après tout. À 24 ans, il est l’un des plus beaucoup espoirs du plat pays.

Un mois après une victoire d’étape dans des conditions similaires dans l’Eneco Tour, qu’il a remporté pour la deuxième fois, Wellens a traversé le déluge pour s’imposer lors du Grand Prix cycliste de Montréal, hier après-midi.

« Je dois dire que je n’aime pas trop rouler dans la pluie, mais je roule très bien dans la pluie », a dit le vainqueur en souriant, en conférence de presse. « Pour mes résultats, c’est mieux de rouler dans la pluie que dans le soleil. »

« Tout le monde préfère rouler dans le soleil, mais ça ne me dérangeait pas qu’il pleuve. »

— Le Belge Tim Wellens, vainqueur de l’épreuve

Le coureur de Lotto Soudal a battu au sprint le Britannique Adam Yates (Orica GreenEDGE), un autre jeune champion avec qui il s’était détaché dans la dernière ascension de la voie Camilien-Houde. Les deux fuyards ont résisté de justesse au retour d’un groupe de cinq coureurs, réglé par l’ancien champion du monde portugais Rui Costa, gagnant en 2011.

« J’avais fait un grand objectif du Tour de France et je n’ai pas réussi », a souligné Wellens, qui remporte sa première classique d’un jour. « Puis, l’Eneco Tour est venu et tout était oublié. Je n’étais plus déçu. Maintenant, d’avoir gagné ici la course à Montréal, c’est vraiment une très belle saison pour moi. »

YATES TOUT PRÈS

Couronné à la Clasica San Sebastian, au début du mois d’août, en Espagne, Yates aurait aimé concrétiser le travail titanesque encore une fois abattu par ses coéquipiers d’Orica, dont son frère jumeau Simon (16e). Il s’est simplement buté à plus costaud que lui.

« J’ai attaqué dans la dernière longue montée et Tim m’a rattrapé, a relaté le Britannique de 23 ans. Il m’a donné un gros relais sur-le-champ. Il était super fort. Durant toute la portion vers l’arrivée, il a fait le plus gros du travail. »

« [Wellens] a démontré, pas juste à l’arrivée, qu’il était plus fort. Je dois être très heureux avec la deuxième place. »

— Simon Yates, deuxième à l’arrivée de l’épreuve

Dynamisée par les pluies torrentielles, cette sixième présentation du GP de Montréal s’est avérée de loin la plus palpitante. Dès le coup de fusil, les attaques se sont succédé à un rythme débridé, décourageant les moins motivés, qui sont vite rentrés à l’hôtel (64 des 167 partants ont terminé).

Des hommes forts comme Philippe Gilbert (BMC), 3e en 2011, n’ont pas tardé à se montrer dans la côte de Polytechnique, soucieux d’éviter les pièges. « C’est une course où il y avait tout le temps des mouvements, un peu bizarre, avec des groupes de 15-20 coureurs qui partaient », a analysé le Belge, qui a pris le neuvième rang. « C’était dur de prédire ce qu’il fallait faire avec la pluie. J’ai suivi quelques groupes parce que, des fois, ça peut partir de loin et après, ça ne rentre pas. »

L’AFFAIRE DE LOTTO SOUDAL

Pendant trois heures et demie, le peloton étiré a joué au yoyo avec d’autres échappées comprenant des noms comme Michal Kwiatkowski (Etixx-Quick-Step), champion du monde, Greg Van Avermaet (BMC), gagnant d’étape au Tour de France, et le dynamique Julian Alaphilippe (Etixx), 2e à Liège-Bastogne-Liège.

À mi-parcours, Thomas Voeckler (Europcar), toute langue sortie, a remis ça dans Camilien-Houde, entraînant avec lui Louis Vervaeke (Lotto Soudal), Manuel Quinziato (BMC) et, plus loin, Andriy Grivko. Cette échappée la plus sérieuse a compté un peu plus deux minutes d’avance avant que le peloton mené par Orica ne la rejoigne à l’entame du dernier tour.

Formation la mieux représentée dans la sélection finale, la Lotto Soudal de Wellens a réussi un joli tir groupé à l’arrivée avec Benoot (5e), Roelandts (11e) et Gallopin (20e). Dans l’aire d’entrevue, les hommes en rouge avaient presque l’air de célébrer une Coupe Stanley.

Grand Prix d’anthologie, donc, mais dont au moins le tiers n’a pu être retransmis à la télévision et sur les écrans aux abords du parcours. Avec trois tours à faire, les conditions météo exécrables ont forcé l’avion-relais à se poser, privant le public de l’apothéose dans Camilien-Houde.

Foi de Tim Wellens, « tout le monde a mal aux jambes ».

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