La couturière ambulante

Morgane Duchêne Ramsay ne voyait que des avantages à lancer sa propre entreprise de couture roulante : encourager l’économie locale ; s’impliquer dans sa communauté ; s’accorder de meilleures conditions de travail ; et, accessoirement, passer l’été au soleil à jaser vêtements avec les clients !

Le concept ? Avec son vélo, elle se rend dans les ruelles vertes de quartiers centraux de Montréal – Rosemont–La Petite-Patrie, Villeray, Petite-Italie, Plateau-Mont-Royal – pour rencontrer ses clients et prendre en charge leurs vêtements à rapiécer.

La couturière ambulante possède une machine à coudre mécanique, qui ne requiert donc pas d’électricité pour fonctionner. « Les réparations simples sont faites sur place, explique Morgane. Quant aux choses plus compliquées, je les ramène à l’atelier, et elles sont prêtes la semaine d’après. » Les pièces peuvent être récupérées dans certains points de chute, sur rendez-vous.

L’idée lui est venue quand elle a emménagé dans Rosemont et qu’elle entendait le camion qui aiguisait les couteaux faire tinter ses clochettes. Déjà couturière, en plus d’être bachelière en arts visuels, elle a voulu appliquer le concept à son domaine. « C’est le genre d’économie qu’on trouve beaucoup dans les pays où la technologie est moins développée, comme l’Inde, l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique du Sud, affirme la jeune femme de 28 ans. Et moi, ça me touchait par rapport à mon métier. »

« Je voulais créer un service qui ferait partie d’une économie plus locale, plus petite, et contribuer aussi à ma vie de quartier et à ma communauté. »

— Morgane Duchêne Ramsay

Baptisée Passe-temps favoris, son initiative s’inscrit dans l’air du temps, puisque l’achat local en général semble sur un bel élan. « Les gens consomment plus localement, ils achètent des designers montréalais, entre autres, observe Morgane. En se procurant un vêtement de meilleure qualité, on souhaite davantage le réparer qu’un morceau à 20 $. » Et si un travail de conscientisation peut se faire en même temps dans le domaine de la couture, c’est encore mieux. « Quand les gens achètent des vêtements faits ailleurs, ils ne se rendent pas compte de tout le travail qu’il y a dedans et de la valeur de ce travail. »

Morgane croit aussi que les gens ont soif de service personnalisé. « Ils ont peut-être de la difficulté à trouver quelqu’un qui fait les choses à leur goût. Donc, je crois que la clientèle apprécie beaucoup quand on comprend vraiment leur projet. »

Son projet à elle est tout neuf : elle l’a officiellement lancé il y a quelques jours seulement. Pour suivre sa trace et prendre rendez-vous, on se rend sur son site web ou sa page Facebook.