Vos idées pour le Québec

Un Québec qui vieillit bien

UN SYSTÈME DE SANTÉ ADAPTÉ

De « petites maisons pour ainés »

Dans l’offre actuelle d’hébergement destinée aux ainés, ce sont les personnes en perte d’autonomie qui doivent être déplacées, selon l’évolution de leur état de santé, pour recevoir des soins adéquats. Pourtant, ces changements entraînent des bouleversements considérables dans leur vie, tant sur le plan émotif que physique. Tout au long de notre existence, notre maison, notre logement, nous sert de repère, de refuge. Pourquoi cela devrait-il changer avec les années ? Ne devrions-nous pas repenser ce modèle d’hébergement pour en faire des lieux à dimension humaine et ancrés dans la communauté ?

Dans le modèle des « petites maisons pour ainés », proposé par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), les résidents peuvent recevoir tous les soins et services dont ils ont besoin, et ce, selon les changements qui surviennent dans leur niveau d’autonomie. Surtout, ce sont des maisons dans lesquelles les personnes qui y habitent, leur famille et les professionnels qui en prennent soin ont du pouvoir sur leur quotidien. Ils peuvent décider collectivement, par exemple, des services qu’ils recevront en fonction de leur réalité propre et de leur état de santé. Pour moi, il s’agit d’une solution incontournable pour nous permettre, à toutes et à tous, de bien vieillir dans la dignité.

— Régine Laurent, présidente de la FIQ

Plus de soins à domicile

Les gens vivent non seulement de plus en plus vieux, mais aussi avec de plus en plus de maladies chroniques. Je les vois défiler tous les jours à l’hôpital, souffrants de démence, d’insuffisance cardiaque et de maladie pulmonaire obstructive chronique. Tout le monde aimerait les maintenir à domicile. Par contre, bien souvent, leur famille et leurs amis, s’ils en ont, n’ont pas l’argent, le temps ou l’énergie nécessaire. Dans cette société de performance, nous avons de la difficulté à concilier le travail et les enfants. Imaginez alors s’il faut aider nos parents en plus ? Et même si les chiffres nous indiquent à quel point les aidants sont présents auprès de leur proche, je ne suis pas certaine du pourcentage de temps « de qualité » qu’ils peuvent véritablement avoir.

Je rêve d’un Québec où les soins à domicile des CLSC ne sont pas si pauvres. Avoir quelqu’un qui peut venir à domicile préparer deux ou trois repas par jour, nous accompagner à la banque ou à l’épicerie, nous faire prendre une marche quand il fait beau… Avoir un sourire pour nous faire oublier que la vieillesse n’est pas qu’un déclin physique. Ensemble, avec un petit coup de pouce de nos élus, nous pouvons y arriver.

— Sarah Pomerleau, infirmière clinicienne suivi clientèle âgée à l’Hôtel-Dieu

Aider les aidants naturels

Donnons des crédits d’impôt aux aidants naturels pour le transport aux rendez-vous et assurons-nous que les personnes âgées puissent avoir accès à un médecin, car ils en ont plus besoin que la population plus jeune.

— Suzanne Brunet, Cantley

Pour l’aide médicale à mourir

J’ai 76 ans et je veux vieillir et mourir chez moi. Pas dans un CHLD, où un personnel débordé, compétent ou pas, est obligé de suivre la méthode Toyota pour accomplir son travail. Il faudra changer les mentalités et rendre normal et moralement acceptable le suicide assisté.

Bien des choses considérées illégales et immorales en 1960 sont devenues tout à fait acceptables 55 ans plus tard, au point de les désigner sous le nom d’industries : les jeux d’argent, le sexe, l’alcool… et l’aide médicale à mourir. Étant plus acceptable et accepté, le suicide assisté permettra à la société de ne plus prolonger indûment l’attente de la mort et les souffrances qui l’accompagnent. Les CHSLD sont des couloirs de la mort, où les condamnés subissent en agonie le supplice chinois de la goutte d’eau pendant une période pouvant aller jusqu’à plus de 20 ans.

— Guy Archambault

MILIEU DE VIE ET ACTIVITÉ PHYSIQUE

Miser sur l’urbanisme

Il faut des villes où l’on peut se déplacer à pied, où les événements culturels incitent les ainés à sortir de chez eux. Bref, il faut faire exactement l’inverse des Résidences Soleil. Le jour où la sédentarité s’implante dans la vie de quelqu’un, c’est le début de la fin. Oui aux infirmières à domicile, oui aux pistes cyclables, oui au maintien à domicile, mais surtout, oui au maintien de la santé de nos ainés. Les urbanistes doivent être les premiers répondants lors du développement de quartiers et de villes.

— Alexandre Dufresne, étudiant en finance à l’ESG-UQAM

Des villes adaptées

Créons une ville adaptée pour les ainés. Pas d’école primaire et secondaire, pas de taxes scolaires, mais plutôt une taxe hôpital. Construire des résidences adaptées. Réduire la limite de vitesse, identifier les rues avec de plus grosses lettres, meilleur éclairage, etc.

— Alain Pelletier

Des copropriétés autogérées

Je vais avoir 62 ans. Je suis mariée, en santé et j’ai bien planifié ma retraite. Depuis près de trente ans – je suis vraiment très planificatrice – je surveille les projets pilotes du gouvernement qui permettraient à des gens de mon âge et plus de former une copropriété de personnes autonomes et de s’autogérer en embauchant du personnel qualifié (infirmière, cuisinière…) afin d’alléger le système. Je fais du bénévolat avec plusieurs personnes octogénaires encore très dynamiques. Cela permettrait de briser l’isolement, de ne pas nous infantiliser dans nos activités et de préserver notre dynamisme social grâce à des cours de cuisine adaptés, des ateliers d’exercices physiques ou de méditation).

Avec le vieillissement de la population qui s’accélère, l’État devrait davantage se préoccuper d’assurer une vieillesse convenable à sa population âgée qui pourrait, en retour, moins envahir les structures hospitalières et redonner en bénévolats.

— Hélène Laforce

Un mode de vie actif

Faire de l’exercice régulièrement, manger sainement et occuper son cerveau avec une lecture ou des jeux stimulants permet de vieillir en santé. Mais il faut amorcer ce mode de vie très tôt. Malheureusement, nos jeunes font peu d’exercice physique à l’école et la malbouffe remplace souvent de bons aliments. Il faudrait donc encourager les jeunes à s’occuper d’eux-mêmes pour qu’ils vieillissent bien. Le système de santé pourra facilement s’occuper de ceux qui sont l’exception.

Je fais du sport depuis que j’ai 15 ans. Chez nous, la santé était importante. J’ai maintenant 64 ans et je fais du ski et de la planche à neige l’hiver. L’été, j’ai comme but de faire 5 000 km par saison avec mon vélo de route, de avril à octobre. Les entre-saisons, je vais au gymnase pour garder la forme. Je fais attention à ce que je mange afin d’éviter les aliments malsains. La bonne santé, c’est une approche à la vie. Les problèmes et le stress sont souvent minimisés durant l’exercice et notre cerveau se réjouit de notre accomplissement.

— Pierre Pouliot

Un retraité… très actif

Je viens d’avoir 60 ans et je suis à la retraite de mon premier emploi depuis une dizaine d’années, ce qui donne un indice sur l’endroit où je travaillais. Mais je n’ai pas arrêté depuis, travaillant à développer une entreprise et des projets qui ont permis de créer et maintenir une dizaine d’emplois et de faire du bien dans plusieurs milieux. Ce n’est pas énorme, mais c’est ma contribution et j’en suis fier.

Et je n’ai pas l’intention d’arrêter, car je n’ai que 60 ans. Je n’ai que 60 ans ! En relative bonne santé, détenant une certaine expertise, mais une expérience certaine après 40 ans dans mon secteur de travail, j’ai bien l’intention d’ajouter de la vie à mes années en continuant de diriger, collaborer et participer à des projets qui, je l’espère, contribueront à la richesse collective, au sens large. Comme ça, je participe et j’ai un impact sur mon milieu, toutes mes capacités s sont sollicitées, j’ai encore l’impression d’apprendre. Je redonne. Je vis à plein et les miens sont heureux de me voir ainsi. Quelles sont les autres options ?

— Pierre Morin

ADAPTER LE MONDE DU TRAVAIL

Temps partiel pour retraités

Plusieurs ainés prennent leur retraite mais déchantent après quelques mois. Il devrait y avoir des mécanismes pour la réembauche à temps partiel des personnes qui le désirent et démontrent les compétences voulues. Personnellement, malgré un diplôme universitaire et des postes d’enseignement à McGill et l’Université d’Ottawa, mon âge, 66 ans, semble faire peur : je ne suis même pas convoquée en entrevue. Une stratégie pour mieux vieillir ? L’encouragement à la réintégration au travail à temps partiel.

— Suzanne Maurice, experte-conseil en ergothérapie

Mange, bouge, travaille

Le travail, c’est la santé ! Il faut donc embaucher des personnes âgées en leur permettant des horaires plus flexibles, de deux à trois jours par semaine, et les encourager à mieux s’alimenter et faire de l’exercice. C’est le secret du bonheur !

— Marie-Josée Audet, Joliette

Plus de flexibilité

Éliminons la contrainte d’aller travailler au quotidien et incitons les ainés à continuer de contribuer de façon significative au marché du travail, en complément à nos temps de loisir. Il ne faut pas laisser tout le fardeau à nos enfants.

— Jean Lavigne

Des horaires adaptés

Avant de prendre ma retraite, il y a déjà six ans, et surtout après avoir travaillé durant 25 ans sur appel sept jours par semaine, 24 heures par jours, 365 jours par année, j’ai proposé un horaire allégé de trois ou quatre jours semaine, sans recevoir aucune contre-offre. Et je n’étais pas le seul à avoir fait cette proposition. Alors, quand j’entends qu’il y a pénurie de personnel…

— Jean-Louis Bédard

Des horaires adaptés (bis)

Je suis une jeune retraitée. Je sais que mes enfants ne pourront profiter d’un système comme celui auquel j’ai eu droit. Mais je sais aussi que si les horaires de travail étaient allégés à partir de 55 ans, beaucoup continueraient au-delà des 65 ans. Ce qu’on voit, c’est que les retraités se trouvent un emploi à temps partiel quelques années après la mise à la retraite.

S’ils sont encore capables de le faire, pourquoi ne pas alléger leurs heures de travail et leurs tâches pour qu’ils demeurent fonctionnels et en santé ? Trop souvent, le travail devient de plus en plus chargé au fil des années, et on arrive à la retraite malade.

Notre génération doit s’occuper de ses petits-enfants, de ses parents et parfois de ses enfants et doit en plus travailler. On est fort, mais il y a une limite. Travailler, c’est avoir une vie sociale plus riche, c’est forcer notre cerveau à se maintenir actif, créatif. Encore faut-il être capable de suivre le rythme.

Un horaire de trois jours par semaine à partir de 55 ans nous permettrait de poursuivre encore 10 ans. Par la suite, deux jours par semaine feraient l’affaire. J’ai été malade pendant un an, avant de prendre ma retraite, et j’ai pris une autre année en convalescence. Maintenant, je vais mieux et je suis active auprès de ma famille.

— Brigitte Lepage

Travailler en s’amusant

Tout simplement continuer de faire ce que je fais depuis l’âge de 16 ans et que je continue encore de faire aujourd’hui, à 82 ans : travailler en m’amusant. Depuis septembre 1969, je vends des camions MACK.

— Yves Poliquin

UNE FISCALITÉ PLUS SOUPLE

Un système injuste

J’ai 69 ans et je suis toujours au travail. Pour motiver les personnes de mon âge à continuer de travailler, il faut qu’il y ait des modifications au système fiscal. Après 65 ans, je dois toujours contribuer à la Régie des rentes. Ce n’est pas le cas dans les autres provinces.

Avec ma contribution de 2300 $ et celle équivalente de mon employeur, on me donnera une augmentation annuelle de 228 $ sur un placement de 4300 $, soit un rendement sur l’investissement de 0,5 %. En quatre ans, ma contribution et celle de l’employeur à ce régime est donc de 17 200 $. Si je prends ma retraite cette année, je recevrai environ 900 $ annuellement pour ce placement, sans pouvoir recouvrer les montants souscrits. Plus on vieillit, plus le système est injuste si je continue de travailler. Si j’ajoute la perte de ma pension de vieillesse et une bonne partie de celle de mon épouse, je perds un autre 100 00 $ parce que je travaille. De plus, je ne peux pas fractionner mon revenu parce que je ne suis pas retraité.

— Bernard Granger

Pas de taxe santé pour les ainés

Je pense que d’une élection à l’autre, les ainés sont laissés pour compte. Le coût de la vie augmente de plus en plus et leur pouvoir d’achat diminue en même temps. Pourquoi ne pas abolir la taxe santé pour les personnes de 65 ans et plus, quel que soit leur revenu ? L’État prouverait par ce geste que les ainés sont considérés à leur juste valeur.

— Francine Roy

La retraite à 70 ans 

C’est relativement simple : augmentons l’âge de la retraite de 65 ans à 70 ans et donnons accès aux rentes du Québec à partir de 65 ans et à la Sécurité de la vieillesse à 70 ans. Ce que je ne comprends pas, c’est que ça fait des années qu’on est au courant que ceci va arriver et il n’y a pas beaucoup de mesures qui ont été prises. Il faudrait que nos chers gouvernements allument.

— Michel Turcotte

Plus de contribuables

La seule façon de nous assurer que nos ainés vivent avec un minimum de dignité est de faire en sorte que notre société possède suffisamment de ressources financières pour supporter les services requis. Pour cela, il n’y a pas beaucoup de solutions : il faut augmenter le nombre de ceux qui contribuent. Ceci veut dire une retraite plus tardive, une hausse marquée des naissances et une immigration plus importante. Dans les trois cas, les impacts demanderont une maturité extraordinaire de notre société et le courage d’accepter ces choix. Sommes-nous prêts à assumer ? J’en doute.

— Luc Godin, Saint-Jean-sur-Richelieu

Une fiscalité municipale plus clémente

Il faudrait changer la façon d’appliquer les taxes sur la propriété. On voit de plus en plus de cas de personnes qui ont économisé toute leur vie pour se payer une résidence et qui doivent s’en départir, car ils n’ont plus les moyens de payer les taxes municipales et scolaires qui augmentent plus vite que le coût de la vie. Les taxes devraient-elles être en fonction du revenu ?

— Ginette Leblanc

Favoriser le bénévolat

Que les gouvernements facilitent le recrutement des bénévoles à la retraite auprès des organismes communautaires. Comment ? Tout simplement en permettant à ceux-ci d’obtenir un crédit d’impôt. Exemple : pour chaque jour de bénévolat, 5 $ ou 10 $ en crédit impôt. Un minimum de 20 jours pourrait être nécessaire avant d’y avoir droit.

— Yvon Longpré, président du Carrefour d’entraide Lachine

UNE QUESTION DE GÉNÉRATIONS

Impliquer les ados

J’imagine une brigade d’adolescents de 12 à 15 ans en service obligé auprès des ainés. Une coordination implantée dans les écoles secondaires servirait à organiser et répartir des groupes auprès des ainés avec l’aide des services sociaux du MSSS. Évidemment, un investissement important devrait être accordé par le gouvernement, mais ce programme profiterait aux deux générations. Une campagne musclée de promotion devrait absolument être mise en place.

— Julie Anne Bourret, Trois-Rivières

Maisons intergénérationnelles

Héberger ses parents vieillissants serait la moindre des choses après tous les efforts qu’ils ont donnés à leurs enfants.

— Simon Guillemette

Sensibiliser les jeunes

Il va falloir enseigner dans les écoles et dès la petite enfance la valeur des personnes âgées et le respect qu’elles méritent. Cela favorisera la volonté de garder le plus longtemps possible nos ainés dans nos familles. L’amour offre de grandes possibilités. Ceci a déjà fait partie de notre société, mais nous nous en sommes éloignés et avons fait des enfants rois qui ne veulent faire aucun sacrifice.

— Jocelyne Laporte

Transmettre le savoir

Le Québec aurait intérêt à considérer que derrière l’apparente fragilité des personnes âgées, il y a une expertise utile, des forces insoupçonnées et une réelle capacité d’émerveillement. Le jumelage des générations profiterait aux plus jeunes comme aux plus vieux. Les premiers seraient rassurés, encadrés et conseillés, alors que les seconds se verraient valorisés et dynamisés.

À l’heure actuelle, les réseaux ne permettent pas d’établir ce genre de liens. Lorsqu’un ainé possède une expertise dans un domaine, il doit se résigner à l’oublier et à en faire son deuil. Or, il serait plus songé de profiter de cette expertise.

Par exemple, combien d’entre nous avons pu profiter d’une étude de la langue française qui ne se retrouve plus de nos jours ? C’est une valeur patrimoniale que nous aimerions partager ! Mais comment transmettre ce savoir sans bousculer les conventions ? Les organismes ne voient pas d’un bon œil que quelqu’un de l’extérieur vienne s’immiscer dans leurs affaires. Au bout du compte, tout le monde y perd.

— Carole Chef, Montréal

UNE PLUIE D’IDÉES

Mes idées pour permettre au Québec de bien vieillir 

• Des policiers impliqués effectuant un appel téléphonique quotidien à heure fixe au domicile des personnes âgées vivant seules qui en font la demande. Cela existe dans certaines municipalités. 

• Des cliniques d’infirmières bachelières près des supermarchés pour soigner les petits maux. 

• Un service de taxis bénévoles à prix réduit à la disposition des personnes âgées qui ont besoin d’aller à la clinique, à la cuisine collective, à la pharmacie ou à l’urgence. Les soins à domicile ne sont pas la seule solution. 

• Chaque personne âgée devrait être visitée ou communiquer par téléphone au moins une heure par jour avec un proche, un membre de la famille ou un ami. C’est un besoin fondamental. Faire de la publicité en ce sens, organiser des événements pour développer la conscience sociale, en faire un enjeu social. Valoriser le rôle de proche aidant. 

• Organiser des groupes de bénévoles pour échanger au téléphone avec des personnes âgées isolées référées par les intervenants sociaux, les résidences ou les CHSLD. 

• Organiser des groupes de bénévoles qui, seuls ou deux par deux, visitent les personnes âgées isolées. 

• Créer dans chaque ville une « maison des personnes du troisième âge », un lieu où les personnes âgées pourraient développer un réseau d’appartenance. Y organiser des cuisines collectives, des cours, des ateliers, un salon, un club de marche… 

• Les résidences et les CHSLD devraient faire disparaître complètement les chambres à deux lorsqu’ils rénovent une aile. Ces chambres créent des conditions de vie inhumaines pour certains résidents. Une personne à part entière a droit à sa vie privée. 

• Impliquer les infirmières praticiennes au sein de cliniques « walk-in » comme aux États-Unis afin de rapprocher les soins des personnes.

— Suzanne Larocque

D’AUTRES SOLUTIONS ORIGINALES

Moins de cadres au gouvernement

Diminuer de 75 % le nombre de cadres au gouvernement. Il y aurait deux fois plus d’argent pour gérer le vieillissement de la population. J’ai eu une carrière de 40 ans dans une société gouvernementale. À mes débuts, nous étions dix travailleurs sur le terrain et une quinzaine de cadres au bureau. Lorsque j’ai pris ma retraite, nous étions une douzaine de travailleurs sur le terrain et 175 cadres au bureau.

— Guillaume Emond, Shawinigan

Un défi passager

Pourquoi ne pas prendre le phénomène du vieillissement de la population comme un défi passager ? Tous s’entendent pour dire qu’il s’agit d’une vague causée par les baby-boomers. Investissons donc intelligemment pour leur fournir ce dont ils ont besoin. Lorsque cette vague sera passée, transformons les infrastructures qui auront été conçues en vue de ces transformations pour servir les besoins futurs.

— Michel Charlebois

Petits changements, grands impacts

Développons des popotes roulantes pour les personnes âgées qui restent chez eux : deux repas livrés chaque jour et vendus au prix coûtant. Déglacer les trottoirs la nuit pour me permettre de sortir le matin promener mon chien. Rendre tous les coins de rue accessibles aux fauteuils roulants. Demander aux chauffeurs d’autobus d’arrêter près du trottoir. Continuer de livrer le courrier à la maison.

— Micheline Couture, 78 ans

Penser à long terme

L’avenir semble plutôt incertain si l’on prend uniquement en compte les statistiques démographiques. La perception souvent pessimiste d’une population déclinante et malade dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge, le sexe, l’ethnicité et les conditions socioéconomiques. Le vieillissement et l’augmentation des besoins en services demeurent intimement liés. Il y a 28 ans, à Ottawa, une Charte sur la promotion de la santé fut adoptée par l’OMS en vue de contribuer à la réalisation de l’objectif de la Santé pour tous « d’ici à l’an 2000 et au-delà ». « Dans cette Charte, la santé est conçue comme une ressource de la vie quotidienne pour laquelle les conditions et les ressources fondamentales sont la paix, le logement, l’éducation, l’alimentation, le revenu, un écosystème stable, des ressources renouvelables, la justice sociale et l’équité », y lisait-on.

Ainsi, notre société, par le biais des membres de nos gouvernements, de leur appui inconditionnel en ressources financières, humaines et logistiques, doit mettre en œuvre une série de mesures afin de réorienter les soins vers le long terme et la prévention primaire, et faire en sorte que la perception actuelle du vieillissement soit modifiée de telle sorte que la société elle-même, et quelques soient les facteurs dont dépend notre santé, prendra en charge ses concitoyens et dispensera ses services autrement que par la seule voie biomédicale.

— Denis Doiron

Place aux immigrants

Puisque le Québec s’est déjà doté de programmes de garderie subventionnée et de naissance assistée afin d’augmenter le taux de natalité, l’immigration demeure la solution la plus rapide pour pallier au vieillissement de la population. Il faut mettre en place des organismes qui facilitent la venue et l’intégration des immigrants, et pas seulement dans les métropoles, mais également en région. Par exemple, au Lac-St-Jean, l’organisme « Portes sur le Lac » accueille les immigrants et les aide à trouver un logement et un travail. Ces gens peuvent devenir une main-d’œuvre indispensable pour de nouvelles usines et manufactures.

— Marie-Josée Gaudreault, Alma

Faciliter l’intégration

Je pense qu’une des pistes de solution serait d’augmenter et de faciliter la venue d’immigrants en sol québécois. Je suis un néo-québécois d’origine belge. Arrivé à l’âge de 16 ans au Québec (j’en ai maintenant 44), je pense m’être, comme beaucoup de mes semblables, parfaitement adapté à ma nouvelle patrie. Je suis même très fier de faire partie cette communauté.

— Patrick Nisot

Paie ce que dois

Considérant que les boomers n’ont pas payé à leur juste valeur les programmes qu’ils ont implantés et les infrastructures érigées et non entretenues ; considérant que, jusqu’à ce jour, nous ne payons pas encore la juste valeur de tous ces programmes ; considérant que demander de payer plus que le juste coût, aux travailleurs actuels et futurs, n’est pas plus acceptable…

Je propose que les travailleurs actifs, les retraités et les élus soient mis à contribution pour rétablir le passé au prorata de ce qu’aurait dû être leur contribution à ce jour. Je propose d’établir le juste coût pour les programmes actuels et en revoir la nécessité actuelle. Aussi, je propose d’épargner les étudiants et futurs étudiants qui auront à supporter le poids démographique.

Donnons-leur la meilleure formation possible afin qu’ils puissent occuper des fonctions de haut niveau et ainsi être en mesure de faire face aux obligations à venir. Établissons pour eux des balises encourageant la réussite dans une période de temps raisonnable et établissons des sanctions pour les cas d’abus qui s’enlisent, sans but, dans le système. Nous avons encore la mentalité de faire payer aux autres tout ce dont nous profitons. Payons notre juste part pour les besoins collectifs et que l’utilisateur-payeur soit implanté pour tout ce qui est loisir de riche, comme le hockey professionnel, les amphithéâtres de spectacle, les musées, les centres des beaux-arts et les festivals.

— Éric Beaudoin, Estrie

Pensée positive

Le Québec n’est pas une vieille société, et encore moins une société vieille. Le Québec est un p’tit coin d’Amérique où on vit encore en français, un coin du monde où les gens se disent plutôt heureux par rapport aux autres habitants de la Terre. Soyez donc positifs au lieu d’être négatifs. C’est comme ça qu’on garde l’esprit jeune.

— Jacquelin Hardy, Québec

Un Québec qui vieillit bien

Le Québec est l’une des sociétés les plus vieilles au monde, et il vieillira encore. La population de travailleurs diminue et celle de retraités augmente. Les résidences pour personnes âgées peinent à suffire, notre système de santé est surtaxé. Qu’arrivera-t-il lorsque nos aînés seront deux fois plus nombreux ? Comment faire pour concilier la qualité de nos programmes sociaux avec le rêve d’une retraite confortable et méritée ? Faut-il changer l’âge ou la définition de la retraite ? Et comment faire en sorte que ceux qui nous ont élevés puissent vieillir dignement ? Voici vos réponses.

Vos idées pour le Québec est une rubrique publiée chaque lundi dans La Presse Débats.

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