Familles recomposées

Dix conseils pour le beau-parent

La psychologue Nadia Gagnier donne ses conseils sur la meilleure façon d’agir à titre de beau-parent. Mère d’une fille de 6 ans, elle est elle-même belle-mère d’une fille de 19 ans.

S’adapter aux changements

« Pour les enfants, vivre avec une belle-mère ou un beau-père constitue une nouvelle transition familiale. Il y a eu la séparation des parents, et maintenant, le nouveau conjoint va cohabiter avec eux. Ça apporte des changements de rôles dans la famille et ça peut briser une certaine dynamique. Les enfants craignent souvent que le parent sera désormais moins disponible, il faut garder cela en tête pour ne pas trop les bousculer. »

S’amuser

« Amusez-vous ! Il est préférable de commencer la relation avec les enfants sans trop s’impliquer dans la discipline, mais être dans le jeu et dans le plaisir. Car les enfants, au départ, n’ont pas l’attachement avec le beau-parent qu’ils ont avec leur père et leur mère, ce qui est normal. On peut faire un peu comme les grands-parents : ils jouent avec les enfants et quand il y a des soucis de discipline, ils disent : “Va voir tes parents !”. De cette façon, une relation de confiance et d’attachement va se créer. »

Observer

« Observez les règles de la maison et apprenez à connaître les enfants. Regardez aussi les réactions et comportements de votre conjoint avec ses enfants face à certaines situations. Après quelques mois, vous pourrez, après discussions, commencer à changer quelques petites choses sans que ça ne contrevienne aux grands principes de la maisonnée. »

S’entendre

« On soutient la discipline du parent. Il faut que les enfants sentent qu’il y a une cohérence entre le parent et le beau-parent. Même quand on se trompe, le parent doit soutenir le nouveau conjoint devant les enfants et ensuite avoir une discussion en privé. On peut en rediscuter, car c’est normal de faire des erreurs. Il faut que le beau-parent soit ouvert à recevoir des commentaires sans que ce soit des critiques destructrices. Il faut arriver à avoir les mêmes règles et apprendre à vivre ensemble. Ça prend du temps. »

Être unis

« Les enfants doivent sentir que ce n’est pas deux moitiés de famille qui vivent ensemble sous le même toit, mais bien une unité soudée. Il faut s’organiser pour que le couple incarne l’autorité familiale, et non pas que chacun des parents soit la figure d’autorité envers ses enfants. Le parent biologique a plus de validité aux yeux des enfants, mais ils doivent sentir que c’est le couple qui commande et non pas un seul parent. »

Organiser des activités

« De temps en temps, on peut organiser une activité seul avec ses enfants sans le conjoint. Il ne faut pas que ce soit le mode de fonctionnement familial, mais ça fait du bien. Ça peut être rassurant pour les enfants et ça peut détruire des petits embryons de rivalité ! Ça envoie le signal que ce n’est pas parce qu’on a un nouvel amoureux qu’on oublie les enfants et qu’on a toujours une écoute attentive. Ça peut faire toute la différence. »

Lâcher prise

« Être capable de lâcher prise. On ne peut pas tout contrôler. Avoir la sagesse de lâcher prise, cet enfant-là est comme ça, on ne va pas le changer, valider avec le conjoint qu’on n’est pas complètement fou ou folle et que l’enfant est difficile dans telle situation, ça permet de savoir qu’on n’est pas seul et que le conjoint a la même perception que nous. »

Communiquer

« La clé, c’est la communication. Une bonne communication entre les conjoints est essentielle. Évidemment, il est préférable que les grandes règles se ressemblent entre les deux foyers, mais quand il y a différentes opinions sur les grands principes d’éducation, il y a là un grand défi, et les enfants ne seront pas bien avec ça. Si les enfants ont des inquiétudes et frustrations, ils doivent sentir qu’ils peuvent en parler ouvertement sans craindre que le parent prenne la défense du nouveau conjoint. »

Instaurer le respect

T’es pas ma mère ! Grand classique… « Le professeur à l’école, ce n’est pas ta mère, mais tu dois le respecter. Ton coach de soccer n’est pas ta mère, mais tu le respectes aussi. Un beau-parent est un adulte qui fait figure d’autorité, il doit se faire respecter. Quand on est beau-parent, moins il y a de conflits avec l’ex, c’est-à-dire, la mère ou le père des enfants, le mieux c’est. Si on n’est pas d’accord avec la façon de faire de l’ex, il vaut mieux rester neutre devant les enfants. »

Influencer positivement

« En tant que beau-parent, on peut avoir une belle influence et une très belle relation avec les enfants du conjoint. On a plus de recul, les enfants peuvent développer d’autres intérêts qu’ils n’auraient pas développés avec leurs parents, ce qui est très positif. On peut être aussi un confident, car on est moins émotif avec les enfants du conjoint. »

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