« Supergrappes » en intelligence artificielle et mobilité

Deux consortiums québécois présélectionnés par Ottawa

Deux consortiums québécois, regroupant plus de 250 entreprises et organisations, dont CGI, Aldo, Pratt & Whitney et Polytechnique Montréal, sont dans le dernier sprint pour avoir leur part des 950 millions pour l’innovation promis par Ottawa.

Le gouvernement Trudeau a confirmé hier qu’on avait retenu la candidature de ces deux groupes pour former des « supergrappes d‘innovation » en intelligence artificielle et en mobilité. Ils font partie de la présélection de neuf consortiums retenus parmi la soixantaine de candidatures reçues depuis l’annonce de ce programme, dans la foulée du dernier budget fédéral.

Les neuf finalistes ont jusqu’au 24 novembre pour présenter leur demande complète. On connaîtra au début de l’année 2018 l’identité des cinq consortiums canadiens.

Meilleures propositions

Pour le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, cette « nouvelle approche » est déjà couronnée de succès. « La réponse a été très positive, avec la participation de plus d’un millier d’entreprises et 350 autres intervenants, souligne-t-il en entrevue. Nous avons réussi pour cette première étape à promouvoir l’importance de la collaboration, des emplois durables et de la croissance. »

Les cinq consortiums qui seront choisis début 2018 ne proviendront pas nécessairement de cinq régions canadiennes différentes, précise-t-on à Ottawa. « Ce seront les meilleures propositions, assure le ministre Bains. Qui va créer le plus d’emplois, permettre le meilleur développement qui va donner une meilleure qualité de vie ? Ce sont ça, les critères. »

Des neuf consortiums retenus, deux proviennent du Québec, deux de l’Ontario, un des Maritimes, trois des Prairies et un de la Colombie-Britannique.

Collaboration « fluide »

Un des deux consortiums québécois souhaite créer une supergrappe sur les « chaînes d’approvisionnement gérées par l’intelligence artificielle ». Il est dirigé par le Groupe Optel, de Québec, spécialisé dans les systèmes automatisés d’inspection dans le domaine pharmaceutique. Il compte dans ses rangs plus de 80 entreprises et organisations, notamment Bell Canada, Alimentation Couche-Tard, Aldo, Agropur et Polytechnique Montréal.

L’autre consortium est mené par CAE, un fabricant montréalais de simulateurs de vol et spécialiste de la formation de pilotes. Sa supergrappe propose de rassembler les « systèmes et les technologies de mobilité pour le XXIe siècle », de se concentrer sur l’innovation et la commercialisation pour répondre aux besoins du marché en aérospatiale, en transport terrestre et dans l’industrie manufacturière avancée. Elle regroupe 170 organisations, dont Pratt & Whitney Canada, UrtheCast, Marinvent Corp. et, encore une fois, Polytechnique Montréal.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a salué le choix de ces deux consortiums. « Ces propositions illustrent la fluidité de la collaboration entre les entreprises et le milieu universitaire, ainsi que la force de l’écosystème d’innovation montréalais en intelligence artificielle, aérospatiale, transport et mobilité », a déclaré par communiqué son président, Michel Leblanc.

Les supergrappes d’innovation

Innovation

Annoncées dans le budget 2017, elles disposent de 950 millions qui seront investis de 2017 à 2022. On vise essentiellement à encourager la recherche d’avant-garde, l’investissement, la création d’emplois et la commercialisation de nouveaux produits.

Concertation

Les cinq supergrappes doivent regrouper les acteurs des écosystèmes, que ce soient les grandes entreprises, les PME ou les établissements d’enseignement postsecondaire. Elles seront coordonnées par des organismes à but non lucratif, dirigés par l’industrie et créés pour l’occasion, qui auront la tâche de redistribuer les fonds fédéraux.

Croissance

On s’attend à ce que l’industrie investisse autant qu’Ottawa, soit 950 millions, des sommes qui peuvent cependant être comptabilisées « en espèces et en nature ». Les dépenses admissibles ont été définies en cinq grands domaines, comme le leadership technologique, les partenariats pour l’expansion, le recrutement et la promotion.

Thales choisit Montréal

Avec l’embauche d’une cinquantaine d’experts en intelligence artificielle, la multinationale française Thales a annoncé hier un des plus importants investissements privés dans ce domaine à Montréal en 2017. La création du Centre de recherche et technologie spécialisé en intelligence artificielle (cortAIx), qui sera implanté au coût de 25 millions, est une autre indication de « la vitalité dans l’innovation et la créativité » de Montréal, a déclaré lors d’un point de presse Philippe Keryer, directeur général adjoint de l’entreprise qui fournit notamment des systèmes pour les transports urbains, la défense, la sécurité informatique et l’aéronautique. Le cortAIx aura le mandat d’effectuer de la recherche en intelligence artificielle dans les domaines où œuvre Thales, dans une perspective de commercialisation « le plus rapidement possible, en quelques mois et non plus en quelques années », a précisé M. Keryer. L’entreprise est présente dans 56 pays et compte quelque 64 000 employés, dont 1800 au Canada.

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