NorthStar

Quarante satellites montréalais pour surveiller la Terre

Quarante satellites privés au service des fermiers, des gardes forestiers, de la surveillance des oléoducs et de la sécurité des autres satellites. Le plan de l’entreprise montréalaise NorthStar se précise, grâce notamment à l’annonce aujourd’hui de nouveaux financements provenant d’Ottawa et du constructeur européen de satellites Space Alliance.

Au total, ce sont 52 millions de dollars de financement que NorthStar Ciel & Terre annoncera aujourd’hui avoir reçu. Québec avait déjà annoncé, à la veille du déclenchement des dernières élections, une participation qui prendra la forme d’une obligation non garantie convertible. L’État pourrait donc s’inscrire au capital de l’entreprise.

Ottawa confirmera sa propre participation aujourd’hui, tout comme Space Alliance, une coentreprise des géants européens de l’aérospatiale Thales (France) et Leonardo (Italie).

Le reste des nouveaux fonds provient de Télésystème Espace, actionnaire majoritaire du projet, dont les bailleurs de fonds sont les bras d’investissement des familles Sirois et Rogers.

Surveiller le globe

Le projet de NorthStar est ambitieux. L’entreprise, pour l’instant établie dans un petit local du Vieux-Montréal, espère mettre en orbite 40 satellites en 2021. Ceux-ci seront fabriqués par Space Alliance, dont c’est la spécialité.

Ils seront équipés de caméras hyperspectrales capables de relever à distance des informations précises sur les surfaces observées, de caméras infrarouges et de capteurs permettant de détecter les débris spatiaux.

Ce n’est toutefois pas autour de ces satellites eux-mêmes – dont l’équipement sera relativement commun – que tourne le plan d’affaires de NorthStar.

« Le modèle n’est pas de créer une nouvelle technologie de capteurs, c’est de créer une plateforme pour livrer de l’information aux clients. »

— Stewart Bain, chef de la direction de NorthStar

Une fois traitée par des outils informatiques en cours de conception, l’information recueillie par les satellites pourra par exemple permettre à des agriculteurs de suivre l’irrigation de leurs champs, à un opérateur d’oléoducs de détecter les fuites, à des gestionnaires forestiers de prévenir les incendies en ciblant les zones devenues à risque ou aux opérateurs de satellites d’être prévenus de l’imminence d’une collision.

Certains satellites gouvernementaux peuvent déjà recueillir des informations comparables à celles qu’amasseront les satellites de NorthStar, convient M. Bain, mais la nature complexe de ces données les rend indigestes pour la plupart des utilisateurs qui pourraient vouloir en faire usage.

clients potentiels

NorthStar a déjà établi des ententes avec quelques clients potentiels afin que ceux-ci lui fassent part de leurs besoins et l’aident à ajuster ses solutions d’analyse de données en conséquence.

NorthStar estime que sa plateforme pourra créer jusqu’à 400 emplois directs et 1200 emplois indirects lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle. Les expertises de Montréal en aérospatiale, en intelligence artificielle et en mégadonnées en ont fait le carrefour idéal pour l’implantation de cette entreprise, selon M. Bain.

Il s’agit d’une deuxième ronde de financement pour NorthStar. Télésystème et l’entreprise américaine KinetX y avaient déjà investi 31 millions de dollars.

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