Industrie du taxi

Les ventes augmentent, les revenus stagnent

Québec — En dépit de l’arrivée d’Uber à Montréal, la valeur des courses des taxis à Montréal a augmenté de 24 % entre 2013 et 2016. Un constat bien différent de l’impact dévastateur de la multinationale décrit par l’industrie il y a deux ans.

C’est ce que souligne le ministère des Finances dans un document préparé pour le comité mis en place par les Transports pour discuter de la situation dans le taxi. Daté du 13 mars, le document a été mis en ligne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information. Les discussions au comité ont porté sur la perte de valeur des permis de taxi et ont débouché sur une subvention de 250 millions aux propriétaires, théoriquement une moyenne de 30 000 $ par permis.

Entre 2013 et 2016, les ventes taxables des taxis montréalais sont passées de 270 millions à 334 millions, ce qui représente une hausse de 24 %. Dans la région de Québec, la hausse a été seulement de 3,5 %. Dans les autres régions, l’augmentation moyenne sur la même période a été de 12 %, selon les statistiques fournies par Revenu Québec.

Aux Finances, on explique que cette croissance des « ventes taxables » pour les taxis montréalais ne correspond pas à une augmentation du nombre de courses. Il faut y voir l’impact d’une auto-déclaration plus fidèle à la réalité par les chauffeurs. Il était connu qu’ils auraient à accepter obligatoirement le paiement par carte de crédit en 2017. Avec les reçus des cartes de crédit, la masse d’argent liquide dans les transactions de taxi diminuait considérablement. En outre, l’implantation des modules d’enregistrement des ventes (MEV) débutait.

Même si les ventes taxables augmentaient rapidement, les revenus bruts déclarés marquaient le pas. À Montréal, le revenu moyen d’un propriétaire-chauffeur est passé de 35 000 $ à 36 000 $ entre 2013 et 2016, une croissance de 3,2 %. À Québec et dans l’Outaouais, on passait de 49 000 $ à 50 000 $. Pour les chauffeurs qui louent leur permis, le revenu est passé de 26 000 $ à 27 000 $ sur la même période, soit une augmentation de 3,6 %.

VALEUR DES PERMIS

La valeur des permis a chuté considérablement dans les régions où Uber est active. Entre 2013 et 2017, le prix de vente d’un permis – un transfert puisqu’aucun nouveau permis n’est alloué – est passé de 181 000 $ à 107 000 $. Curieusement, à Québec, la valeur a monté pendant deux ans, en dépit de la présence d’Uber. On était à 162 000 $ en 2013 et à 195 000 $ en 2015. Par la suite, la valeur a chuté comme à Montréal ; elle était de 151 000 $ en 2017. Ailleurs en région, la plupart du temps en l’absence d’Uber, la valeur n’a pas beaucoup fluctué, passant de 63 000 $ à 72 000 $ entre 2013 et 2017.

Le document fournit aussi des explications sur les problèmes de l’industrie du taxi à Montréal. C’est dans l’île de Montréal que le nombre de permis de taxi par rapport à la population est de loin le plus élevé au Québec. Avec 4416 permis pour 2 millions d’habitants, Montréal offre un taxi par tranche de 460 personnes. À Québec, c’est un permis par 926 personnes. À Laval et à Sherbrooke, on est à un permis par 2000 résidants. À Longueuil, Gatineau et Trois-Rivières, les ratios sont de 1000 à 1700 personnes par permis.

Revenu Québec observe aussi que, dans la région de Montréal, presque un chauffeur traditionnel sur cinq est aussi partenaire d’Uber. Ainsi, on trouve 853 chauffeurs qui prennent des courses d’Uber sur les 4400 chauffeurs montréalais.

— Avec William Leclerc

SmartHalo sera distribué partout en Amérique du Nord

La jeune pousse montréalaise SmartHalo vient de conclure une entente avec le distributeur d’équipement de vélos Hawley-Lambert, de Lévis. Ce partenariat permettra au produit Bluetooth SmartHalo, qui rend intelligent n’importe quel vélo, d’être distribué dans 5000 détaillants, dont 4000 aux États-Unis et 1000 au Canada.

Après avoir fait son entrée dans 350 Apple Stores en Amérique du Nord et en Europe l’automne dernier, ainsi que sur Amazon, l’entreprise en démarrage augmente sa vitesse de croissance. Cette nouvelle entente lui permettra d’aller rejoindre des centaines de milliers de cyclistes.

« Ça ouvre un marché qu’on avait peu exploré jusqu’à présent, affirme Xavier Peich, PDG et cofondateur de SmartHalo. Notre stratégie de distribution était de commencer avec les “early adopters” [acheteurs pionniers] qui sont prêts à essayer la nouvelle technologie avant tout le monde. Ensuite, on a lancé le produit chez Apple, qui a un certain prestige, et qui va chercher les gens qui s’intéressent au design. Maintenant, on va chercher les gens dans le monde du vélo. »

En 2015, lorsque SmartHalo avait lancé sa campagne Kickstater, le gadget avait déjà séduit l’entreprise de Lévis. À cette époque, SmartHalo avait réussi à amasser 500 000 $ en un mois, mais elle n’en était qu’à l’étape du prototype. Aujourd’hui, le moment propice à ce partenariat est arrivé, puisque la jeune pousse a fait ses preuves et peut maintenant fabriquer 2000 objets connectés par semaine à son usine de Granby.

Xavier Peich a confié à La Presse qu’il était fier d’avoir obtenu une entente de distribution avec une entreprise québécoise septuagénaire qui, en faisant l’acquisition de Hawley aux États-Unis, est devenue le troisième distributeur de pièces et d’accessoires de vélo en importance en Amérique et le plus important du Canada. Hawley-Lambert distribue chez les détaillants spécialisés ainsi que chez les acteurs majeurs comme Sports Experts, au Québec, et la chaîne REI, aux États-Unis.

« L’alliance est parfaite entre SmartHalo et nous, affirme le président de Hawley-Lambert, Sylvain Caya. Avec l’arrivée des BIXI à New York, Washington, Chicago et San Francisco, les villes ont réalisé le potentiel du vélo comme solution aux problèmes de congestion. Les villes investissent de plus en plus dans les infrastructures pour ceux qui ont un style de vie à vélo à temps plein. Le SmartHalo répond parfaitement à cette clientèle-là. Le potentiel du Smart Halo est donc incroyable. En plus, leur produit est ingénieux avec toutes les fonctionnalités. »

Le SmartHalo a été conçu au départ pour remplacer le cellulaire utilisé comme GPS qu’on tient dans une main en roulant et qui peut facilement causer des accidents. SmartHalo s’installe donc sur le vélo et se synchronise avec son application téléchargée sur un téléphone intelligent, bien rangé. Il vous indique le chemin à prendre virage par virage grâce à un halo de lumière. Il localise aussi votre vélo, si vous avez oublié où il est garé, en plus d’être muni d’un système antivol. Une fois par mois, l’entreprise fait des mises à jour pour améliorer l’expérience des cyclistes qui l’ont adopté.

« Récemment, on a fait une grosse modification, explique Xavier Peich. On a ajouté la possibilité de choisir entre le chemin le plus rapide, le plus sécuritaire ou le plus plat. Éventuellement, on veut créer une plateforme cycliste qui va permettre aux gens d’entrer des informations sur les routes en indiquant les obstacles, un peu comme Waze. Si la rue est bloquée à cause de travaux, l’application pourrait avertir les cyclistes en temps réel. »

Le SmartHalo se détaille à 199 $. Il a été adopté jusqu’ici par plus de 15 000 cyclistes dans 72 pays.

Air canada

Confort accru pour certains vols nord-américains

Air Canada offrira bientôt des fauteuils-lits sur certains vols directs à l’intérieur du Canada et aux États-Unis pour les voyageurs prêts à allonger une prime. Le nouveau service, qui existe déjà pour les passagers des vols internationaux, sera offert à compter du 1er juin pour certains vols nord-américains. Parmi ces vols se trouveront notamment les vols de nuit quotidiens de Vancouver, Los Angeles et San Francisco à destination de Toronto, a précisé le transporteur. Le nouveau service Signature Air Canada offrira aussi d’autres traitements privilégiés.

— La Presse canadienne

Air France

Vols montréalais annulés

La grève de certains employés d’Air France a forcé le transporteur à annuler ses deux vols entre Paris et Montréal, hier. C’est également le cas de l’unique vol qui était prévu aujourd’hui. Ces vols ont donc fait partie des quelque 30 % de vols long-courriers annulés par l’entreprise. Les annulations ne sont pas fonction des destinations, mais plutôt du personnel à l’horaire, a expliqué une porte-parole de l’entreprise. Il s’agissait hier de la neuvième journée de grève des salariés depuis février.

— Jean-François Codère, La Presse

Tim Hortons

Les franchisés touchés par des retards dans les livraisons

Des franchisés ontariens de Tim Hortons doivent composer avec des retards dans les livraisons en provenance de l’entrepôt de Guelph de l’entreprise, un élément qui s’ajoute à une longue liste de motifs d’irritation dans les relations entre la chaîne de cafés et sa société mère, Restaurant Brand International (RBI).

Ces derniers mois, les deux parties se sont affrontées sur divers dossiers, dont les mesures de réduction des coûts, des pannes dans le réseau de caisses enregistreuses et un plan de rénovation de 700 millions de dollars pour les restaurants. Des franchisés ont récemment exprimé leurs doléances à Ottawa.

Le président de Tim Hortons, Alex Macedo, a expliqué à La Presse canadienne que des mises à niveau et des changements au centre de distribution de Guelph avaient entraîné des problèmes dans la livraison des produits.

La société a récemment accumulé un certain retard dans la livraison des produits aux franchisés, a ajouté M. Macedo. Il s’attend à un « retour à la normale » d’ici cinq à sept jours.

Dans un courriel transmis le 14 avril aux franchisés de la province, que La Presse canadienne a pu consulter, un dirigeant de Tim Hortons en Ontario, Greg Hiltz, indique que 45 produits sont « temporairement non offerts ». Ceux-ci comprennent des boissons froides, des produits de café à emporter et des fournitures sanitaires.

« Pour des produits comme les gants en vinyle, nous sommes évidemment capables de les obtenir auprès de tierces parties pour la prochaine semaine. Ils sont habituellement offerts chez Walmart ou d’autres détaillants », a écrit M. Hiltz, en précisant que les franchisés ne seraient pas pénalisés pour ne pas les avoir achetés auprès de la société mère, comme leur entente de franchise le requiert.

Hier, M. Macedo a indiqué que Tim Hortons avait une « bonne » relation avec le conseil consultatif des franchisés, qui représente tous les propriétaires.

Le problème des livraisons survient quelques jours après qu’un porte-parole du ministre fédéral de l’Innovation, Navdeep Bains, eut indiqué qu’Ottawa étudierait des allégations voulant que RBI n’ait pas respecté les promesses faites en 2014 en vertu de la Loi sur Investissement Canada, lors de son acquisition de Tim Hortons.

Dans une lettre adressée au ministre Bains, la Great White North Franchisee Association (GWNFA), groupe représentant au moins la moitié des franchisés, a signalé des manquements présumés aux engagements de RBI. Elle a notamment évoqué le maintien de la relation avec les franchisés, de la structure de loyers et de redevances pendant cinq ans et des niveaux existants d’emplois chez les franchisés à travers le Canada.

La chaîne de cafés a fait la manchette à quelques reprises ces derniers mois, pour diverses raisons. Elle a été vivement critiquée, au début de janvier, lorsque deux franchisés de Cobourg, en Ontario, ont contrebalancé l’impact de la hausse du salaire minimum en Ontario en éliminant les pauses rémunérées de leurs employés et en forçant ces derniers à hausser leur contribution pour conserver leurs avantages sociaux.

À la fin de février, de nouvelles tensions sont apparues lorsque les caisses enregistreuses de certains franchisés ont connu des pannes intermittentes, ce qui aurait entraîné des fermetures de restaurants partielles ou complètes.

Déménagement du siège social

Par ailleurs, Tim Hortons a annoncé hier que son siège social quitterait Oakville, en banlieue de Toronto, pour s’installer au centre-ville de la métropole plus tard cette année. La chaîne de cafés s’installera dans des locaux totalisant environ 6000 mètres carrés, situés dans la tour de la Bourse du district financier de Toronto. M. Macedo a estimé que ce déménagement rapprocherait l’entreprise de ses partenaires d’affaires et lui permettrait de mieux utiliser la technologie pour servir ses clients et de rester « aux premières lignes des tendances de l’industrie de demain ».

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