Transition vers les énergies renouvelables

700 000 emplois touchés, selon une étude

Lentement mais sûrement, le coût des énergies renouvelables baisse et leur importance augmente dans le bilan énergétique. Au Québec, un groupe de travail multipartite estime que 700 000 emplois seront touchés par la transition énergétique, qui fera des gagnants et des perdants.

Il faut s’y préparer sans attendre, sinon des emplois disparaîtront, prévient le Groupe de travail sur la main-d’œuvre dans son étude publiée hier. Il demande au gouvernement de la formation et des politiques adéquates pour que l’économie québécoise puisse profiter de ces changements dans trois secteurs clés : le bâtiment, le transport, et la transformation et distribution d’énergie.

Bâtiment

376 000 emplois existants

Les métiers de ce secteur sont appelés à changer avec la popularité croissante de la domotique et de l’efficacité énergétique. Des emplois d’avenir seront disponibles dans la mécanique du bâtiment, l’isolation et les portes et fenêtres de nouvelle génération.

Le bois, un matériau écologique, devrait augmenter sa part de marché, ce qui est de bon augure pour les ingénieurs forestiers et les techniciens spécialisés dans la transformation du bois.

Par contre, tout le secteur de l’entretien ménager doit faire un virage vers des produits moins toxiques pour assurer son avenir et se tourner vers la chimie verte.

Transport

241 000 emplois existants

À mesure que le parc de voitures électriques augmentera, le Québec aura besoin de mécaniciens et de spécialistes de l’entretien de ce type de véhicules. S’il s’avère, comme on le croit aujourd’hui, que les voitures électriques nécessitent moins d’entretien que les voitures à essence, la croissance des besoins en main-d’œuvre pourrait toutefois être limitée.

De nouveaux emplois seront disponibles dans la fabrication de bornes de recharge et dans les matériaux de batteries, notamment dans les nouvelles mines de lithium qui verront le jour au Québec. Géologues et ingénieurs miniers continueront d’être en demande. Le développement des transports collectifs et des véhicules autonomes laisse prévoir une diminution de la demande de main-d’œuvre dans la vente et les services automobiles, de même que dans le secteur du taxi.

Transformation et distribution d’énergie

112 000 emplois existants

Les ventes d’essence continuent d’augmenter, mais à mesure que le parc de véhicules électriques grandira, elles devraient prendre une pente descendante. Tout le réseau de stations-service et de dépanneurs associés s’en trouvera affecté, et ce, dans toutes les régions du Québec. La multiplication des stations multi-carburants pourrait compenser en partie les pertes d’emplois dans le réseau de distribution de produits pétroliers.

Le raffinage du pétrole et la fabrication de plastiques et de cosmétiques, qui utilisent des dérivés du pétrole, pourraient aussi souffrir. D’énormes possibilités sont toutefois offertes dans le bioraffinage, la distribution de gaz naturel et les énergies renouvelables – solaire, éolienne, géothermie et biomasse –, pour peu que la formation de la main-d’œuvre soit adéquate.

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