Cannabis

Ottawa dit oui aux brownies et jujubes au pot

Les « brownies cosmiques », jujubes au pot et boissons enivrantes au cannabis apparaîtront sur le marché canadien « au plus tard le 19 octobre » prochain, a confirmé hier Santé Canada, qui lance une consultation publique de 60 jours pour les encadrer.

Ottawa a du même coup confirmé que la production et la vente d’extraits de cannabis, comme le haschich et d’autres produits à très forte concentration de THC, seraient aussi autorisées à cette date.

Santé Canada a publié les grandes lignes de la réglementation entourant cette seconde phase plus controversée de la légalisation.

Les produits comestibles, comme les bonbons, biscuits, jujubes et boissons au cannabis, devront contenir tout au plus 10 mg de THC, ce qui est conforme à la réglementation en vigueur dans plusieurs États américains. Ils ne devront pas être « attrayants pour les enfants », ne pourront pas contenir d’alcool et leur teneur en caféine sera contrôlée.

Les extraits de cannabis à forte concentration en THC seront quant à eux limités à 1000 mg par emballage. Aux États-Unis, ces extraits sont largement utilisés dans la fabrication de vapoteuses à usage unique contenant plusieurs doses de THC.

Satisfaction de l’industrie

L’annonce d’Ottawa réjouit le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), dont plusieurs entreprises membres étudient la possibilité de demander des licences pour se lancer dans la confection de ces produits. « C’est un secteur d’activité qui suscite un intérêt marqué. C’est rare qu’on voie arriver de nouvelles occasions comme celle-là, qui donnent un véritable électrochoc dans le marché », affirme le vice-président du CTAQ, Jean-Patrick Laflamme.

Les entreprises qui souhaitent se lancer dans la transformation du cannabis doivent cependant obtenir une licence de Santé Canada et se conformer à de lourds contrôles de qualité et de sécurité. Ces exigences peuvent nécessiter des investissements de plusieurs centaines de milliers de dollars. « On entend dire que ça peut prendre de 12 à 18 mois pour obtenir une licence. Nous espérons que Santé Canada permettra un fast track pour les entreprises du secteur qui se conforment déjà à une réglementation sévère, sinon, les délais risquent de dissuader les entrepreneurs », ajoute M. Laflamme.

Réticences au Québec

L’Association pour la santé publique du Québec s’oppose quant à elle à la vente de produits comestibles. « C’est une façon pour l’industrie d’accroître son marché et d’augmenter la consommation », déplore la porte-parole Émilie Dansereau-Trahan.

Les consultations publiques sur le projet de règlement auront lieu jusqu’au 20 février. Des audiences auront lieu à Montréal le 30 janvier prochain.

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