Analyse

Piatti, une grosse partie du casse-tête, mais…

On n’en doutait plus, mais la saison 2017 a encore montré toute l’influence que pouvait avoir Nacho Piatti sur les résultats de l’Impact. La fin de saison en queue de poisson a aussi illustré que l’Argentin, bien qu’il en soit la plus grosse pièce, n’est qu’une partie du casse-tête.

Au cours des prochains mois, l’Impact devra apprendre de ses erreurs et mieux entourer son joueur désigné. L’entente de principe annoncée hier doit servir de coup d’envoi à une saison morte qui sera particulièrement longue, à moins d’un énorme miracle.

Au moins, l’Impact n’a pas attendu la fin de la saison pour se projeter en 2018. Après le cas Anthony Jackson-Hamel, l’état-major a réglé son dossier le plus important avec cette entente qui prolongera le séjour de Piatti au-delà de juin prochain.

Avec encore trois matchs au calendrier, le numéro 10 connaît sa meilleure saison depuis son arrivée à Montréal, en août 2014. Pour résumer son importance dans la durée, Piatti marque un but tous les deux matchs et présente des chiffres encore supérieurs lors des séries.

« Nous sommes très heureux que Nacho ait décidé de demeurer à Montréal, a commenté Joey Saputo dans un communiqué. C’est un joueur de classe internationale qui est sans aucun doute parmi les meilleurs de la ligue. Nos partisans auront l’occasion de continuer à apprécier ses grandes qualités qui nous aideront à atteindre nos objectifs. »

Plus de détails sur l’entente seront dévoilés lors de la pause internationale qui surviendra après le match de demain au Colorado.

Depuis le début de la saison 2016, Piatti a été impliqué dans près de 47 % des buts montréalais. On ne parle pas de buts tout faits au sein d’un collectif bien huilé, mais d’une succession de petits exploits. 

Selon le site americansocceranalysis.com, Piatti est d’ailleurs celui qui présente la différence la plus élevée entre les buts marqués et les buts attendus (8,03). En d’autres termes, il sait se montrer décisif dans des situations de but compliquées.

Il reste que, malgré cette efficacité, le secteur offensif doit présenter un autre visage la saison prochaine. Les arrivées d’un attaquant axial, d’un meneur de jeu et d’un milieu droit ne seraient pas de trop afin de l’accompagner et de diversifier les menaces. 

Des changements à apporter

Plusieurs lectures peuvent être faites de la saison en cours. Elle n’est certes pas catastrophique, comme celle de 2014, sous Frank Klopas, mais elle est très largement en deçà des attentes.

Le club devra apprendre de son recul au classement et s’inspirer du travail effectué par ses concurrents, principalement sur deux axes.

D’abord, il semble nécessaire de sortir des canaux habituels de recrutement que sont l’Argentine et le Bologne FC. La piste argentine, bien qu’elle débouche parfois sur de bons coups, est de plus en plus empruntée par les autres équipes. Une dépendance envers Bologne n’est quant à elle pas forcément souhaitable si elle limite l’Impact dans des marchés potentiellement intéressants. D’ailleurs, dans le recrutement des deux dernières saisons, seul un joueur, embauché à l’international, ne rentre pas dans l’une des deux catégories. Mais l’arrivée du joueur en question, le milieu québécois Samuel Piette, était toute naturelle et ne traduit pas un intense travail de prospection.

Ensuite, les deux derniers matchs ont montré que la MLS avait bien évolué depuis l’arrivée de l’Impact, en 2012. Pour sa troisième année dans la ligue, New York City FC pourrait atteindre le plateau des 60 points au classement. Atlanta United est d’ores et déjà qualifié pour les séries et s’impose comme le meilleur club d’expansion de l’histoire. Le premier possède une masse salariale de plus de 17 millions, tandis que le second pointe au huitième rang avec 8 millions, selon les données de Spotrac.com. L’Impact se situe au 20e échelon (4,6 millions), tout juste devant le Dynamo de Houston et DC United. Qu’on le veuille ou non, la concurrence s’est accrue par rapport aux dernières saisons avec des clubs aux moyens de plus en plus élevés.

Évidemment, l’argent n’achète pas les titres, mais cet écart financier crée des différences de classes au sein de la MLS. À défaut de sortir le chéquier, ce qui est bien le droit de Joey Saputo, l’Impact devra trouver d’autres moyens de maximiser certains secteurs du club. Au moins, les partisans sont, pour l’instant, rassurés : Piatti restera au cœur du projet pour quelque temps encore.

Rapids du Colorado c. Impact, demain soir à 21 h

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