Accord de libre-échange Canada-Europe

Agropur veut créer les produits laitiers de l’avenir

La journée pour lancer ce concours n’aurait pu être mieux choisie : au lendemain de la signature de l’Accord économique et commercial global qui va permettre l’entrée de fromages étrangers au pays, Agropur demande aux innovateurs de l’aider à créer « les produits laitiers de l’avenir ».

La grande coopérative laitière québécoise s’allie avec le Quartier de l’innovation de Montréal et veut travailler en innovation ouverte. La première phase du concours Inno Challenge est donc ouverte à tout le monde qui a des idées pour réinventer un produit laitier, quel qu’il soit, dans sa forme ou son contenu. Les candidats retenus devront concevoir un prototype qui sera présenté au public en mai 2017. Les produits choisis seront ensuite créés et mis en marché par Agropur. Explications de Robert Coallier, chef de la direction d’Agropur.

Que cherchez-vous exactement ?

Nous voulons réinventer les produits laitiers. Beaucoup d’industries, au fil des années, se sont réinventées, ont trouvé de nouvelles occasions de consommation. Notre démarche s’inscrit dans cette volonté de pousser plus loin et de sortir de nos conventions pour aller chercher, même auprès du consommateur, ce qu’il désire.

Le lait de consommation est en diminution. Le ciblez-vous davantage avec ce concours ?

Si on veut sortir de nos paradigmes, il faut être ouverts à tout. On a donc ouvert la catégorie au complet pour que les gens puissent nous proposer des idées pour n’importe quel produit, mais pas simplement des produits. On pense aussi à des occasions.

Que voulez-vous dire par « des occasions » ?

Si nous le savions, nous ne lancerions pas ce challenge ! Nous avons des idées, mais dans notre industrie, nous gravitons toujours autour des mêmes idées. Nous voulons nous ouvrir, au Québec, au Canada, à de nouvelles idées, à des cultures différentes des nôtres qui pourraient nous amener ailleurs. Nous voulons nous donner des possibilités que nous ne connaissons pas aujourd’hui. Comme consommateur, nous voulons vous proposer des choses excitantes et gagner des parts dans votre consommation quotidienne.

En ouvrant le concours à tous les produits, ne craignez-vous pas que les participants s’intéressent peu au lait, alors que c’est lui qui a le plus besoin d’amour ?

Oui, le lait a besoin d’amour et nous espérons que beaucoup d’amour va lui parvenir à travers ce processus-là, mais étant donné que nous nous ouvrons sur le monde, pourquoi se limiter à un seul produit ? Nous sommes des transformateurs laitiers et nous faisons toute une gamme de produits. Le lait de consommation est une petite partie du marché.

L’Accord a été signé dimanche. L’arrivée de nouveaux produits laitiers étrangers vous pousse-t-elle à être plus innovateurs ?

Aujourd’hui, c’est encore plus important [de lancer un tel concours] justement parce que cette nouvelle situation vient changer la donne pour les produits laitiers canadiens. Ça va nous permettre de mieux répondre à ces menaces.

N’êtes-vous pas un peu en retard ?

Ça dépend toujours de ce à quoi on se réfère. Je dirais qu’on est très en avance. On vient de marquer un pas dans notre industrie. Dans l’agroalimentaire, nous sommes les premiers à lancer une innovation ouverte.

Nous avons quand même eu le temps de constater une décroissance de la consommation de lait…

L’industrie laitière, dans son ensemble, est en croissance de 1 % ou 2 %.

Pour le lait, chez Agropur, nous avons changé nos emballages au cours des années. Nous nous sommes dynamisés beaucoup. La catégorie est en baisse, mais nous sommes en croissance à l’intérieur de ce segment-là. »

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