Critique

Les tourments de nos passions 

Dolce vita 
Juan Joseph Ollu
Annika Parance Éditeur, 444 pages
Trois étoiles et demie

Quel est le secret de l’harmonie à deux ? Aimer suffit-il pour être heureux ? Histoire à saveur universelle, Dolce vita, premier roman de l’écrivain québécois Juan Joseph Ollu, nous plonge dans une valse d’allers-retours entre deux êtres, entre deux passés qui s’affrontent, entre deux âges qui manquent d’accointances. Au centre du récit, qui se déroule à Paris et à Rome, on trouve Maximilien, jeune éphèbe franco-italien de 19 ans, véritable Casanova auprès des filles de son lycée et qui profite à plein de sa vie de jeune adulte. Contre toute attente, Maximilien tombe sous le charme de son professeur d’espagnol et de cinéma, Adrien, âgé de 26 ans. Une attirance qui le prend par surprise et va l’entraîner dans une aventure inédite et bouillonnante. Bien écrit, le roman pourrait n’être qu’une banale histoire d’amour entre deux gars, mais l’écriture est bien dirigée, des éléments de complexité se succédant au fur et à mesure de la lecture. Dolce vita aborde les très actuels questionnements sur notre identité, sur notre capacité à aimer l’autre – quel qu’il soit – et sur notre soif souvent inaltérable de plaisirs. Un livre surprenant sur les tourments de nos passions. — Éric Clément, La Presse

Dolce Vita

Extrait

« Par le seul fait de vivre, de respirer, d’être, Adrien m’avait ouvert les portes d’un univers aux multiples possibilités. Le plaisir charnel avec Alejo, ironiquement, n’en avait été que plus intense. C’était fascinant et intimidant ; ce que j’entrapercevrais, tout près, mais encore indéfinissable, provoquait en moi des fissures et des effondrements, bouleversements auxquels je n’étais pas préparé. C’était douloureux, exaltant, bizarre, révolutionnaire. Envisager quelque chose à deux, par rapport à quelqu’un d’autre que moi-même, c’était incroyable. Me sentir prendre possession de moi-même, me découvrir de vrais désirs l’était encore plus. » 

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