Cyclisme

Les gros rouleurs débarquent à Québec

La majorité du contingent de 160 coureurs qui prendront part aux Grands Prix cyclistes de Québec (vendredi) et de Montréal (dimanche) a atterri hier après-midi à l’aéroport international Jean-Lesage. Si Peter Sagan, Greg Van Avermaet et Rigoberto Uran, trois des principales vedettes annoncées, n’étaient pas à bord, ils seront bel et bien présents pour la conférence de presse d’ouverture, aujourd’hui, au Château Frontenac. En attendant, leurs rivaux affûtent leurs armes.

Le chapeau de Dumoulin

De retour au Canada pour la première fois depuis 2014, Tom Dumoulin se souvient surtout du chapeau de cowboy qu’il avait reçu après sa deuxième place, par une seconde, au Tour de l’Alberta. Cinq jours plus tard, le Néerlandais avait aussi terminé deuxième au GP de Québec, battu in extremis sur la ligne. Dumoulin est devenu depuis l’un des meilleurs coureurs au monde, avec des victoires d’étape sur les trois grands tours et son sacre printanier au Tour d’Italie. « Il n’y a pas de doute que tout a changé dans ma carrière, a-t-il dit en souriant à son arrivée à Québec. Les gens me voient différemment comme sportif, mais j’espère ne pas avoir changé en tant que personne. » Dumoulin est le premier champion en titre du Giro à s’amener ici depuis Ryder Hesjedal en 2012.

Un nouveau rôle pour Gerrans

Simon Gerrans, qui avait devancé Dumoulin sur la Grande Allée en 2014 avant de compléter le doublé à Montréal deux jours plus tard, a emprunté une trajectoire à l’opposé de celle de son rival néerlandais. Ralenti par l’âge et de nombreuses blessures, l’Australien de 37 ans revient au Québec avec l’optique d’épauler ses coéquipiers Daryl Impey et Michael Albasini. « Les coureurs de l’équipe m’ont beaucoup soutenu dans les années passées, même quand j’étais ici la dernière fois », a souligné le représentant d’Orica-Scott, boudé pour le Tour de France et plus récemment par son équipe nationale pour les Championnats du monde de Bergen (du 16 au 24 septembre). « Alors j’aime bien leur rendre la pareille. » Premier à Québec en 2012, Gerrans est l’unique triple vainqueur des épreuves World Tour canadiennes.

Wellens appelle les dieux de la pluie

Tim Wellens, qui a succédé à Gerrans au palmarès de Montréal en 2015, revient aussi dans de bonnes dispositions après un passage plutôt discret l’an dernier. « Je me sens très bien en fait, j’ai de bonnes sensations à l’entraînement », a souligné le Belge de 26 ans, qui l’avait emporté sous un déluge sur le mont Royal. D’ailleurs, il ne détesterait pas que le ciel lui retombe sur la tête cette semaine. « Pour moi, ce ne serait pas mauvais, donc ça ne me dérange vraiment pas s’il pleut », a indiqué le représentant de Lotto Soudal. Wellens a également profité de conditions météo exécrables pour gagner la sixième étape du BinckBank Tour (ancien Eneco Tour), sa course fétiche, en prenant la mesure de... Tom Dumoulin.

Gallopin « motivé »

Coéquipier de Wellens chez Lotta Soudal, Tony Gallopin suggère aussi de surveiller le Belge Tiesj Benoot, cinquième à Montréal en 2015 et 20e au Tour de France. Ce dernier a ensuite pris le neuvième rang à la Clásica San Sebastián, là où Gallopin a terminé deuxième. « Motivé », le Français aborde donc les courses québécoises avec l’objectif collectif de « gagner ». À sa sixième participation (3e à Montréal en 2014), il apprécie l’ambiance particulière de ces rares épreuves en circuit. « C’est des courses en Amérique, comme on dit, c’est différent pour nous, c’est dépaysant, a noté Gallopin. On a des paysages nouveaux, c’est vraiment une atmosphère complètement différente. » L’ancien porteur du maillot jaune au Tour de France a admis sa préférence pour la ville de Québec... et le parcours de Montréal. Pas de jaloux.

Arsenault voit grand

Fidèle à son habitude, Serge Arsenault est venu accueillir les coureurs à l’aéroport international Jean-Lesage. Apparemment en grande forme, le promoteur des GP n’a pas hésité à affirmer qu’« aux yeux des équipes et des coureurs », ses deux courses nées en 2010 sont devenues des « monuments ». « On n’a pas à se mettre à genoux devant personne pour avoir un peloton très, très fort », a-t-il souligné. L’avenir du GP de Québec est assuré au moins jusqu’en 2018, celui de Montréal, jusqu’en 2019. L’organisateur a réitéré sa volonté de prendre de l’expansion, avec l’ajout d’une épreuve World Tour dans le nord-est des États-Unis. New York, Boston et Philadelphie ont déjà été évoqués comme lieux potentiels. « De grosses rencontres » sont à venir sous peu, a confié M. Arsenault, qui a décidé d’aller de l’avant sans obtenir le soutien préalable de l’Union cycliste internationale et des autres grands présentateurs d’événements.

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