Mon clin d’œil

« La majorité de GND dans Gouin est stalinienne. »

— Jean-François Lisée

OPINION SYSTÈME DE SANTÉ

La patient au centre des décisions

Nous sommes prêts à engager le débat pour améliorer notre système de santé, et vous ?

Le système de santé ne répond plus aux besoins des Québécois. C’est le constat qui ressort d’une récente étude réalisée par Pôle santé HEC.

Ayant à cœur la qualité et l’accessibilité des soins et services de santé des Québécois, nous croyons que le statu quo n’est plus possible. Nous estimons aussi que si l’on veut que la Stratégie québécoise des sciences de la vie annoncée récemment porte ses fruits, il faut embrasser l’innovation et l’intégrer dans le système de santé.

Professionnels de la santé, groupes d’intérêt, experts, fournisseurs, patients, mais aussi citoyens ont été interrogés et c’est clair : notre réseau de la santé doit changer. Selon cette étude, il n’y a que 2 % des Québécois qui estiment que le système fonctionne bien tel qu’il est. 60 % jugent nécessaire de le repenser de fond en comble et de le rebâtir complètement.

La santé accapare déjà plus de la moitié (51 %) des impôts et des taxes des Québécois. Les ressources sont limitées et on ne peut plus augmenter la part de la santé dans le budget sans que cela ait un impact négatif sur d’autres missions essentielles de l’État.

L’enquête de Pôle santé HEC démontre que pour rendre son efficacité au système de santé, il faut s’attaquer à la bureaucratie, au corporatisme, à la centralisation et au manque de transparence, qui nuisent à sa performance.

Pour cela, il faut commencer par avoir accès à une information transparente et indépendante, que ce soit sur la qualité, l’accès, les services, les coûts et les prestataires disponibles, afin d’établir des bases et des mesures de comparaison, donner des choix à la population et suivre l’amélioration de la performance du système.

Les Québécois veulent un changement dans la gouvernance du réseau, de façon à ce que les prises de décision soient décentralisées pour favoriser l’innovation, la concurrence, ce qui implique des transformations dans le mode de financement. Le patient ne doit plus être considéré comme une dépense, mais être placé au centre des décisions, par une mise en place concrète du financement axé sur son parcours de soins.

Les Québécois sont attachés à leur système et ne remettent pas en cause son universalité. Ils sont toutefois prêts à accepter la pluralité dans la prestation des services.

Pour eux, la gestion privée est possible avec un financement public pourvu que l’on s’assure de la pertinence et de la qualité des services rendus. Ils sont aussi majoritairement ouverts à l’idée d’une plus grande couverture des services couverts par la Régie de l’assurance maladie. Il faut se rappeler que c’est le financement qui définit le statut public ou privé d’un service et non celui qui offre le service.

Enfin, les Québécois souhaitent que les instances locales aient davantage d’autonomie pour innover et mettre en place des solutions destinées à répondre aux besoins des problématiques de santé propres à leurs milieux. Tout cela doit se faire avec une utilisation accrue et efficiente des technologies de l’information.

Nos organisations sont prêtes à engager le débat pour améliorer notre système de santé. Et vous ?

* François Théorêt, président du Conseil des entreprises privées en santé et mieux-être (CEPSEM) ; Benoît Larose, vice-président Québec du MEDEC (regroupement des sociétés canadiennes de technologies médicales) ; Pascal Gagnon, président de la Fédération des cliniques privées de physiothérapie du Québec ; le Dr Hugo Viens, président de l’Association médicale du Québec (AMQ).

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